DOSSIER : les gardiens mythiques de la Nazionale. « Ricky » Albertosi (1/12)
Parce que la Squadra Azzurra a rarement été victorieuse sans un dernier rempart de choix, Calciomio vous conte l’histoire des plus grands portieri italiens. Premier épisode avec Enrico Albertosi, protagoniste du Mondial 1970 et du scudetto historique de Cagliari, dont la carrière s’est retrouvée mêlée au scandale du Totonero.
Son style : spectaculaire et bon vivant
Pour se faire une idée du personnage, il suffit de visionner la demi-finale de la Coupe du monde 1970 Italie-RFA, le fameux « match du siècle » (4-3). Fraîchement champion d’Italie avec Cagliari, Albertosi est alors, à 31 ans, à l’apogée de sa carrière. Dans ses buts, le gardien multiplie les arrêts spectaculaires. Sur une tête d’Uwe Seeler notamment, où le portier s’envole côté gauche et détourne, de sa main opposée, le ballon promis à la lucarne.
En 1959 déjà, il fait preuve d’une précocité déconcertante. À 19 ans, Enrico joue son premier match de Serie A avec la Fiorentina face à la Roma, lui qui évoluait en championnat interrégional auparavant. Le métier, le Toscan va l’apprendre aux côtés d’une autre légende : Giuliano Sarti. Albertosi passe cinq saisons comme remplaçant, avant de devenir titulaire. Ce qui ne l’empêche pas d’être sélectionné au Mondial 1962 au Chili, derrière Lorenzo Buffon, grand-oncle d’un certain Gianluigi.
Doté d’un talent inné et d’une explosivité impressionnante, Enrico n’est pas un bourreau de travail pour autant, préférant les femmes, les jeux et la cigarette. Ses grandes facilités le propulsent cependant comme numéro un à la Coupe du monde 1966 en Angleterre. Celle de la honte pour les Italiens, éliminés dès le premier tour après une défaite contre la Corée du Nord. Et ce ne sera pas le dernier scandale pour « Ricky ».
Albertosi-Zoff, rivalité au sommet
Enrico Albertosi est en fait l’exacte contraire de son grand concurrent : Dino Zoff. L’un est extraverti et nonchalant, l’autre taciturne et travailleur. « Si Zoff faisait l’amour le vendredi, il avait les jambes molles le dimanche. Moi je pouvais même le faire la veille, et le dimanche j’étais toujours un phénomène », plaisantait le Toscan. Mais les deux portieri ont en commun l’excellence. Pendant près de dix ans, ils vont offrir l’une des rivalités les plus mythiques du football italien.
Titulaire en puissance, Albertosi doit pourtant céder sa place dès 1968 – juste avant l’Euro en Italie – en raison d’une fracture du doigt. Un tournoi remporté par Zoff et les Azzurri. Enrico, qui fait également partie du groupe malgré sa blessure, ajoute le championnat d’Europe à son palmarès. En 1970, « Ricky » récupère sa place et participe à sa troisième Coupe du monde. Au Mexique, il brille avec la sélection qui se hisse jusqu’en finale face au Brésil (1-4).
Mais à partir de 1971, Albertosi devient remplaçant derrière Zoff, avant d’être privé d’un cinquième Mondial en 1978 en Argentine. La rumeur dit que c’est son rival – propulsé capitaine – qui aurait convaincu Bearzot de ne pas le convoquer, jugeant sa présence trop encombrante. Dino et Enrico ne s’adresseront plus la parole pendant plusieurs années.
La gloire et les déboires
Ses principales satisfactions, Albertosi les a connu en club. À la Fiorentina d’abord, avec notamment une Coupe des vainqueurs de coupe en 1961, premier titre européen italien. Mais c’est à Cagliari qu’il va connaître sa plus belle saison. La bande de « Ricky » et Gigi Riva remporte le scudetto historique des Sardes en 1970. Le portier encaisse seulement onze buts. Un record pour un championnat à seize équipes.
En 1974, Enrico s’envole au Milan AC. Un passage empreint d’abord de gloire, avec le scudetto de la stella pour les Rossoneri en 1979. Et puis le cauchemar la saison suivante. Une élimination prématurée en Europe et une implication dans le Totonero, scandale de corruption du football italien. Le Milan AC est rétrogradé en Serie B et Albertosi passe une semaine en prison.
Suspendu pendant deux ans, « Ricky » rangera les gants en 1984 à 45 ans dans l’anonymat, après une expérience en Serie C2. Son plus grand regret ? Son transfert avorté à la Juventus en 1974. Il en est sûr, cela aurait changé sa destinée : « Buffon est peut-être le meilleur de l’histoire. Mais si j’étais allé à la Juve, ça aurait pu être moi ».
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1. Les gardiens mythiques de la Nazionale. « Ricky » Albertosi (1/12)
2. Les gardiens mythiques de la Nazionale. « Gigi » Buffon (2/12)
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