DOSSIER : les gardiens mythiques de la Nazionale. Luca Marchegiani (4/12)
Parce que la Squadra Azzurra a rarement été victorieuse sans un dernier rempart de choix, Calciomio vous conte l’histoire des plus grands portieri italiens. S’il a été plutôt malheureux en équipe nationale, Luca Marchegiani reste l’un des gardiens les plus estimés de la péninsule, notamment grâce à ses années à la Lazio.
Son style : élégant et dominateur dans les airs
« Je prenais beaucoup de plaisir en arrêtant le ballon simplement, de manière à ce que l’attaquant adverse reste bouche bée de voir que j’avais arrêté son tir avec autant d’aisance ». Ces propos, tenus dans une interview à Calciomio en 2013, témoigne bien de l’état d’esprit du natif des Marches. Dans ses buts, Marchegiani inspire la confiance, transformant des frappes difficiles à négocier en arrêts normaux et non spectaculaires. Une élégance dans le style qui lui vaut le surnom de « Comte » du football italien.
C’est surtout pour ses sorties aériennes que Luca est apprécié. Il n’est pas le plus grand par la taille, mais son excellente lecture du jeu et sa faculté d’anticipation lui facilitent la tâche. Des compétences qui l’aident à gravir rapidement les échelons après ses débuts à Jesi. Grâce à son appétence pour la technique, le Marchigiano devient solide et est rarement mis en défaut dans ses interventions.
Peu d’erreurs donc dans sa carrière, mais certaines pèsent très lourd. Notamment en 1992, face à la Suisse (2-2), pour les qualifications à la Coupe du monde 1994. Marchegiani est coupable d’une sortie ratée, sa spécialité pourtant, et de tergiversations balle au pied. Des hésitations dues certainement à la toute récente interdiction de saisir une passe en retrait volontaire avec les mains. La pire prestation du portier italien, qui scellera son destin azzurro après seulement trois sélections comme titulaire.
Portiere de la Lazio le plus capé
Mais qu’importe, Luca brille en club. Après ses débuts à Jesi, puis un passage à Brescia, le joueur est transféré en 1988 au Torino, à 22 ans. Sous la houlette de l’entraîneur des gardiens Lido Vieri, il devient grand. Dès sa première saison, celle de la rétrocession, Marchegiani est intonisé n°1. Avec son ultime défenseur, les Granata vivent une belle épopée au début des années 1990 : retour en Serie A, trophée Mitropa, Coppa Italia et finale de coupe de l’UEFA en 1992, perdue contre l’Ajax.
L’histoire de son équipe, le « Comte » l’a marque aussi du côté de la Lazio, où il débarque à l’été 1993. Dix saisons pendant lesquelles il connaîtra les deux plus belles années des Biancocelesti. Notamment une Coupe des coupes et une Supercoupe européenne en 1999, remportée contre Manchester United, et surtout un doublé scudetto-coppa, glané lors de l’exercice 1999-2000. Marchegiani est encore aujourd’hui le gardien le plus titré de la Lazio et le plus capé, avec 339 rencontres disputées.
Mais l’aventure se termine mal à Rome. La saison suivante, Eriksson installe la recrue Angelo Peruzzi comme titulaire. Luca demeure son second pendant trois ans. Un choix regretté : « J’aurais pu partir, mais j’étais très lié à la Lazio, et j’avais attendu tellement longtemps afin de faire partie d’une équipe de premier plan et de gagner des trophées ». Marchegiani quitte la Lazio en 2003.
Dans le groupe finaliste du Mondial 1994
Finalement, la carrière du joueur des Marches aura été marquée par ses rivalités avec d’autres gardiens commençant par la lettre « P ». Dix ans plutôt, le « Comte » déjoue la concurrence de Peruzzi, en étant sélectionné par Sacchi à la Coupe du monde aux États-Unis. Mais depuis son match cauchemardesque face à la Suisse, il doit se contenter des seconds rôles derrière Gianluca Pagliuca.
Néanmoins Marchegiani n’a pas dit son encore dernier mot sous le maillot azzurro. Pendant la compétition, le portiere se rachète même de ses piètres prestations précédentes en suppléant Pagliuca, expulsé dès la deuxième rencontre face à la Norvège (1-0). Luca prend le relai avec brio, en préservant le score dans ce duel capital, puis en jouant brillamment contre le Mexique (1-1) et le Nigéria (2-1), en huitièmes de finale. La médaille d’argent de l’Italie dans le tournoi est aussi un peu la sienne.
Ses maigres neuf sélections en Nazionale, dont la dernière en 1996, font de Luca Marchegiani l’un des gardiens les plus sous-estimés de l’histoire du football italien. Sans doute également, a-t-il eu la malchance de jouer dans une décennie où ont émergé Pagliuca, Peruzzi, Toldo ou encore Buffon. Mais sa fin de carrière montre également tout son caractère. Deux ans au Chievo – à presque 40 ans – où le portier égalera le record de penalties arrêtés en une saison, qu’il co-détiendra jusqu’en 2011.
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