DOSSIER : les gardiens mythiques de la Nazionale. Giovanni Galli (3/12)

Par Grégory Canale publié le 13 Mai 2020
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Parce que la Squadra Azzurra a rarement été victorieuse sans un dernier rempart de choix, Calciomio vous conte l’histoire des plus grands portieri italiens. Coup de projecteur sur Giovanni Galli, double vainqueur de la Coupe des clubs champions avec le Milan AC et figurant dans la sélection triomphante au Mondial 1982.

Son style : sobre et efficace

C’est une action qui vient en tête de tous les suiveurs chevronnés de la Nazionale. Été 1986. Les hommes de Bearzot sont bien engagés face à l’Argentine, pour leur deuxième match à la Coupe du monde au Mexique. Mais après avoir ouvert le score contre le futur champion, l’Italia est rejointe par l’inévitable Maradona (1-1). Sur le but, un joueur semble coupable : Giovanni Galli. Amorphe au moment de la frappe, le gardien ne plonge pas et tend timidement le bras, comme hypnotisé. Une erreur qui le suivra longtemps, effaçant injustement sa belle carrière.

Italie 1-1 Argentine (1986). Maradona trompe facilement Galli (34′).

Ne manquant pourtant pas de talent, le Toscan n’impressionnait pas ses contemporains. Sobriété dans le style et peu en proie à la parade spectaculaire comme le souligne le journaliste Vanni Zagnoli : « Il arrêtait l’arrêtable. Il était toujours bien placé et du coup il ne semblait pas accomplir de miracles ». Son histoire avec les gants n’a rien de surprenant non plus. Au cours d’une rencontre dans son quartier populaire de Pise, Giovanni file dans les cages pour faire le nombre. Le jeune, déjà grand pour son âge, s’y trouve à l’aise.

La suite ressemble à un rêve. Repéré par la Fiorentina, il fait ses débuts en Serie A en 1977. À 19 ans, Galli doit suppléer à la mi-temps un Carmignani peu inspiré contre la Juventus (5-1). Le portier se souviendra de sa première, où il est mystifié à deux reprises par les coéquipiers de Dino Zoff, son modèle. « Jeune mon idole était Albertosi, tellement spectaculaire. Mais en réalité je me suis inspiré davantage du style essentiel de Zoff », a-t-il reconnu plus tard. La promesse accompagne d’ailleurs la légende comme troisième gardien à l’Euro 1980 et à l’épopée victorieuse de la Coupe du monde 1982.

Gardien du grand Milan AC de Sacchi

Ce sacre comme remplaçant reste l’une des seules joies de Galli avec le maillot azzurro. Giovanni gagne pourtant ses galons de titulaire au Mondial 1986. Mais à l’image de sa prestation contre l’Argentine, il ne brille guère durant la compétition. Qualifiée in extremis au premier tour, sa Nazionale championne en titre est éliminée dès les huitièmes de finale. Une défaite face à l’équipe de France de Michel Platini (2-0). Le dernier match international du gardien, après 19 sélections.

France 2-0 Italie (1986). Platini ouvre le score d’un lob devant Galli (15′).

Le portiere reste tout de même dans les mémoires pour ses faits d’armes en club. Fort de son expérience de neuf saisons à la Fiorentina, Galli est acheté par le Milan AC après la Coupe du monde 1986. Avec Arrigo Sacchi sur le banc, le gardien va écrire l’une des plus belles pages de l’histoire rossonera. Un scudetto notamment en 1988, et surtout deux Coupes des clubs champions d’affilée, en 1989 et 1990.

Des prouesses réalisées grâce à une équipe mythique et dont le Toscan n’est pas étranger. Lors de l’édition 1988-1989, l’ultime défenseur sauve les siens d’une bien mauvaise passe en huitièmes de finale face à l’Étoile Rouge de Belgrade. Pendant la séance de tirs au but, le gardien milanais repousse les tentatives de Savisevic et Mrkela. Personne n’arrêtera plus le Milan AC, avec deux finales remportées de suite. Galli est le seul portier italien avec Sarti a collectionné deux titres du trophée européen majeur.

Une fin de carrière dans sa Toscane natale

Mais au terme de la saison 1989-1990, le portiere n’est plus en odeur de sainteté dans le club lombard. Non apprécié par le président Berlusconi, il doit se contenter de bribes de matches en championnat. Un départ s’impose alors et les expériences courtes vont s’enchaîner. Trois ans au Napoli de son bourreau Maradona, une saison au Torino et une à Parma. Chez les Crociati, Galli est la doublure de Bucci et laisse un mauvais souvenir. Notamment en raison d’une bourde face à la Juventus (3-1), dans une opposition clé à la course au scudetto.

En 1996 à 38 ans, Giovanni met fin à sa carrière après une pige en Serie B à Lucques. Vingt ans au plus haut niveau et des souvenirs plein la tête. « J’ai été privilégié de jouer aux côtés de grands champions », reconnaît-il humblement. Et l’ex-joueur met désormais toutes ses forces dans la fondation Niccolò Galli, du nom de son fils disparu en 2001 dans un accident de scooter, pour aider les jeunes rescapés de la route. Un champion sur et en dehors des terrains.

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Bonus :

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