DOSSIER : Les plus grands duels franco-italiens : France-Italie 2000

Par Loris Meucci publié le 02 Juil 2020
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Depuis plus d’un siècle, les oppositions entre formations italiennes et françaises offrent des rencontres de légendes. Des duels souvent épiques, qui ont contribué à la légende de ce sport. Calciomio vous propose de revivre ces parties mémorables, en revenant aujourd’hui sur la confrontation entre la France et l’Italie en finale de l’Euro 2000.

Savez-vous comment on fait pour reboucher une bouteille de champagne ? Demandez aux Italiens ils savent le faire depuis la finale de l’Euro… Il y a 20 ans jour pour jour, cette taquinerie voyait le jour. A l’époque, elle faisait malicieusement glousser tout bon supporter tricolore tandis que ceux de la Squadra Azzurra, grinçaient des dents. Et pour cause, un scénario hitchcockien qui aura réservé son lot d’émotions fortes, voire brutales. Pour se hisser jusqu’en finale, l’équipe de France a d’abord su déjouer les plans de l’Espagne (2-1) puis du Portugal (2-1 a.p). La Nazionale, quant à elle, a disposé de la Roumanie (2-0) et des Pays-Bas (0-0) au terme du séance de tirs au but mémorable. Seulement deux ans après s’être livrés un combat sans merci, voici donc ces pays voisins qui se retrouvent pour un nouvel affrontement, au sommet cette fois-ci.

L’Italie mène la danse

L’enjeu est de taille et les objectifs sont clairs : réaliser le doublé côté français et renouer avec le succès côté italien après 18 ans de disette. Forts de leur statut de champions du monde et amenés par un certain Zinedine Zidane, les hommes de Roger Lemerre sont naturellement favoris. Mais la Squadra Azzurra a des arguments a faire valoir, notamment à travers sa défense solide mais aussi à travers l’avènement de Francesco Totti. Il est 20h à Rotterdam lorsque Anders Frisk donne le coup d’envoi de cette finale.

Dès les premières secondes on s’aperçoit que la crainte habituellement liée à ce type d’événement n’est pas au rendez-vous. Pas plus que le fameux round d’observation. Les deux équipes attaquent tambour battant et se rendent coup pour coup. Les Azzurri cherchent Delvecchio dans la profondeur alors que les Bleus multiplient les tentatives de loin. Sur une reprise audacieuse, Thierry Henry sonne la plus grosse alerte du premier acte en heurtant l’extérieur du poteau de Toldo, qui semblait néanmoins sur la trajectoire.

Les situations dangereuses sont bien là mais les défenses sont à l’honneur et prennent le pas sur les attaques. Du moins jusqu’à la 55ème, minute à laquelle l’Italie trouve la faille : Totti décale Pessotto d’une talonnade ingénieuse, ce dernier centre et trouve un Delvecchio opportuniste qui ne laisse aucune chance à Barthez. 1-0. Dans la foulée, entré en jeu à la place de Fiore, Alessandro Del Piero manque de doubler mise en croisant trop sa frappe. Alors que Toldo veille au grain devant Wiltord puis Henry, Delvecchio en profite pour gâcher une nouvelle offrande de Totti (élu homme du match). A la 84ème, les Azzurri s’offrent encore une balle de match mais Del Piero ne parvient toujours pas à faire mouche. Le score se fige, les minutes filent. Jusqu’à la dernière…

Coup de massue et estocade

C’est la 94ème. Le staff azzurro est sur le point d’envahir la pelouse. Barthez allonge. Trézéguet prend le meilleur sur Luliano dans les airs et dévie le cuir. Cannavaro est un peu court et Wiltord en profite pour s’amener le ballon de la poitrine. Excentré, l’attaquant déclenche une frappe gauche, suffisamment croisée pour passer sous le bras de Toldo et terminer sa course au fond des filets. 1-1. Prolongations. Incroyable. Alors que l’espoir renaît soudainement dans le camp français, la bande à Dino Zoff reçoit un véritable coup de massue. Demetrio Albertini s’en souvient : « Sur le coup, c’est comme si on nous avait coupé les jambes. On avait perdu toute notre énergie. Après le but, on reste circonspects, on ne parle pas beaucoup. On essaie de s’encourager, de se dire qu’on va réagir. Mais la vérité c’est qu’on savait qu’on avait déjà perdu le match avec cette égalisation. »

Et en effet l’ascendant psychologique est tel, qu’il suffit seulement de quelques minutes à l’équipe de France, treize exactement, pour achever des Azzurri encore dans les vapes. Robert Pirès se ballade côté gauche, déborde, et sert Trézéguet au point de pénalty. L’ancien buteur de la Juventus ne se fait pas prier et claque une reprise imparable du gauche. 2-1. Le Franco-argentin délivre tout un peuple et par la même occasion en crucifie un autre. La règle assassine du but en or est alors en vigueur, et c’est donc sur ce coup de canon que la compétition se termine, instantanément. La France est championne d’Europe.

https://www.youtube.com/watch?v=BuNOLJKduO4

 

Feuille de match

Finale de l’UEFA EURO 2000

Dimanche 2 juillet 2000, Stadion Feijenoord, Rotterdam, 48 200 spectateurs

France – Italie 2-1 (a.p)

Buts : Delvecchio (55′), Wiltord (94′), Trézéguet (103′).

France (4-2-3-1) : Barthez; Lizarazu (Pirès), Blanc, Desailly, Thuram; Viera, Deschamps (c); Dugarry (Wiltord), Zidane, Djorkaeff (Trézéguet); Henry. Entraîneur : R. Lemerre

Italie (3-4-1-2) : Toldo; Luliano, Cannavaro, Nesta; Maldini, Albertini, Di Biagio (Ambrosini), Pessotto; Fiore (Del Piero); Delvecchio (Montella), Totti. Entraîneur : D. Zoff.

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