DOSSIER : Cagliari, 100 ans de passion, la saga des présidents (5/9)

Par Sébastien Madau publié le 30 Jan 2020
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La saison 2019-2020 revêt une importance particulière pour le Cagliari Calcio. Il s’agit en effet de la saison du Cinquantenaire du Scudetto de 1970 emmené par le buteur Gigi Riva, mais également du Centenaire de la naissance du club, actée le 30 mai 1920 à l’initiative de passionnés de football. Tout au long de la saison, Calciomio vous fera revivre chaque mois les grandes étapes de ce siècle d’histoire et de passion en Sardaigne, et au-delà. Pour ce cinquième épisode : les présidents qui ont contribué à façonner l’histoire du club.

Printemps 1920, le chirurgien Gaetano Fichera et l’industriel Antonio Zedda Piras imaginent, dans un théâtre de Cagliari, fonder un club de football dont ils sont des passionnés. Ce sera chose faite le 30 mai. Gaetano Fichera est le premier président du club. Les résultats se feront attendre mais le club a le mérite d’exister et de se gagner une renommée dans l’île. Les décennies suivantes, les présidents se succèdent, au gré des assemblées générales, des crises, des rebonds… Parmi eux: Giorgio Mereu (1921-1922) a la particularité d’avoir aussi été joueur. Cagliari est un grand de Sardaigne mais n’arrive pas à franchir les mers.

Fichera le premier, Corrias le sacré

En 1970, Efisio Corrias (1968-1971), qui avait également conduit le club au milieu des années 1950, a le privilège d’être à la tête du club lorsque celui-ci remporte le Scudetto. Le miracle semble tombé du ciel pour celui qui avait surtout fait carrière dans la politique. Pilier de la Démocratie Chrétienne, sénateur et président de la Région Sardaigne, le football a contribué à renforcer son influence.
Mais, à vrai dire, il serait injuste de considérer le Scudetto comme un miracle. En effet, Riva and Co ont obtenu le graal après des années de progression dans le football italien. Pour cela, deux hommes en sont les principaux artisans : Enrico Rocca et Andrea Aricca. Le premier est président, l’autre vice-président. Le duo récupère le club en Serie C à la fin des années 1950. Le mandat de Rocca durera de 1960 à 1968. Assez pour obtenir la première promotion en Serie A et le premier ticket européen.

Malheureusement, les lendemains du Scudetto seront moins glorieux. La génération Riva quitte la scène. Le club tombe en Serie B en 1976. La crise frappe. Bien des dirigeants tentent de sauver le bébé malade (Delogu, Amarugi, Moi). Même Gigi Riva (1986-1987) viendra au chevet de son amour de jeunesse.

Orrù, Cellino, Giulini: les industriels à la barre

C’est là qu’arrive une famille d’industriels sardes à la rescousse : les Orrù. En 1987, le club est au bord du gouffre. Le Sant’Elia sonne désespérément creux pour accueillir des matchs de Serie C. Le président Antonio Orrù fait un pari : mettre sportivement les destinées du club dans les mains d’un entraîneur débutant : Claudio Ranieri. Gagné ! Deux promotions consécutives et une Coppa Italia de Serie C et voilà Cagliari de retour en Serie A en 1990. La planète foot sarde retrouve sa dignité. Le recrutement de la star uruguayenne Enzo Francescoli a valeur de récompense après tant d’années de purgatoire. En 1991, Orrù passe la main avec le sentiment du devoir accompli.
L’industriel sarde de l’agroalimentaire Massimo Cellino récupère alors le club. Dès 1993, il obtient un ticket européen qui mènera les Rossoblù jusqu’en demi-finale de l’UEFA. Le début est prometteur, mais l’expérience restera sans lendemain. Cagliari maintient certes ses positions en Serie A (18 saisons en 23 ans) mais ne parvient pas à jouer dans la cour des grands.
Après près d’un quart de siècle à la tête du club, l’ère Cellino (1991-2014) arrive à son crépuscule. L’homme ne passait plus dans les instances. La machine à liquider les entraîneurs tournait à plein régime. Et la justice s’était mêlée au dossier du nouveau stade, allant jusqu’à emprisonner le numéro 1 du club en préventive. C’en était trop. Fier de son bilan, Massimo Cellino passe la main. On parle d’un repreneur italo-américain, puis qatari. Finalement l’issue sera locale. L’industriel milanais implanté en Sardaigne Tommaso Giulini (en photo avec Gigi Riva) fait de sa société Fluorsid l’actionnaire principal du Cagliari Calcio en 2014. La première saison, sur les cendres de la présidence précédente, se termine par une relégation en Serie B. Après une remontée immédiate en 2016, le club se réinstalle en Serie A et mène plusieurs dossiers structurants : marketing commercial et territorial, centre de formation, stade. La progression est visible. Les résultats de cette saison 2019-2020 pourraient offrir, qui sait, une qualification européenne, 25 ans après la dernière épopée. Le cadeau rêvé pour le Centenaire du club et le Cinquantenaire du Scudetto.

A lire aussi :

Episode 1 : la fondation du club en 1920 (1/9)

Episode 2 : la première accession en Serie A en 1964 (2/9)

Episode 3 : Gigi Riva, la légende (3/9)

Episode 4 : Manlio Scopigno, l’entraîneur du Scudetto (4/9)

Episode 5 : La sage des grands présidents (5/9)

Episode 6 (à suivre) : 1990, le retour en Serie A, l’arrivée de Francescoli




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