DOSSIER : Palmeiras, principal héritier de la culture italienne au Brésil : la montée du fascisme et les lois « anti-italiennes » de Getúlio Vargas (2/4)
Il est le club brésilien le plus titré du pays. A ses cotés, des dizaines de milliers de fans en tout genre se ruent chaque week-end au stade, dans la rue ou dans les bars pour défendre fièrement ses couleurs. Des illustres joueurs comme Cafu, Roberto Carlos ou Rivaldo y ont même laissé leurs plus belles empreintes. Pourtant, derrière cet écusson simple et épuré, se cache en réalité près d’un siècle d’héritage italien. Parce qu’à travers des flux migratoires historiques et quelques faits politiques inoubliables, Palmeiras est et restera lié à l’Italie pour l’éternité. Une belle histoire à la sauce italienne, que Calciomio vous fait revivre à travers un court dossier qui retrace la création du club et son héritage italien encore très présent aujourd’hui. Place à la deuxième partie, avec l’exportation du fascisme italien au Brésil et la contre politique nationaliste de Getúlio Vargas.
Un fascisme italien qui s’exporte même au Brésil
Si le Palestra Italia commence tout doucement à prospérer dans les années 30, ces années marquent aussi le début du fascisme et de l’ascension de Mussolini en Italie, qui porte ses idées également outre-atlantique. Les classes moyennes et les élites italiennes du Brésil suivent alors rapidement le mouvement, ainsi que le prolétariat italien, qui est alors très fier de se revendiquer originaire d’un pays qui s’affirme de plus en plus fermement sur la scène mondiale. La période d’entre deux guerres est alors marquée par un regroupement de toutes les associations italiennes dans la société paulista, et il devient alors essentiel de la souder autour de l’amour inconditionnel du Duce et de la patrie. Plusieurs campagnes sont ainsi lancées pour rappeler aux Italiens de l’étranger qu’il est de leur devoir de mettre leurs enfants dans des écoles italiennes, notamment afin de défendre une certaine idée de « l’italianité » et de pérenniser la culture italienne. Piero Parini, secrétaire général des fascistes Italiens à l’étranger, déclare même que « jamais comme aujourd’hui, dans le prestige conquit par l’Italie de Mussolini, il ne fut autant nécessaire que les Italiens d’Amérique défendent avec un amour serein et tenace, leur culture et leur langue ».
Dans un São Paulo d’avant guerre, la vie collective des Italiens s’accentue alors essentiellement autour du mythe fasciste, avec des hymnes, des défilés patriotiques ou de chemises noires qui pullulent dans les quartiers italiens de la cité. Et comme en Italie, on pousse aussi la population dans plusieurs organisations, comme c’est le cas avec l’Opera Nazionale del Dopolavoro (l’Oeuvre Nationale du Temps Libre), créée essentiellement pour s’occuper, à la sauce mussolinienne, du temps libre de la population italienne. Les immigrés italiens présents à São Paulo sont alors totalement encadrés et endigués dans le mythe fasciste, et le football va favoriser encore plus ce consensus idéologique.
Une « italianité » petit à petit enterrée avec la politique nationaliste de Getúlio Vargas…
Car le club du Palestra Italia, victime de ses succès dans la ville, est alors lui aussi utilisé pour alimenter l’esprit politique des immigrés. Mais les années 30 au Brésil marquent aussi l’arrivée au pouvoir d’un certain Getúlio Vargas et de sa politique ultra-nationaliste. Et les nombreuses manifestations fascistes de la ville commencent à susciter de nombreuses tensions au sein du gouvernement brésilien. Vargas veut alors unifier à son tour l’esprit nationaliste du Brésil, et il entreprend une panoplie de mesures radicales pour y parvenir.

Le Palestra Italia en 1933
L’enseignement de l’italien pour les enfants est ainsi supprimé, et l’enseignement du portugais et de l’histoire du Brésil deviennent obligatoires. En 1938, l’Estado Novo impose même aux associations de choisir entre un statut juridique brésilien ou étranger, et il interdit dans la foulée la publication de tous les journaux en langues étrangères ! Un énorme coup dur pour la communauté italienne, dont la moitié des associations sont dissoutes en moins de dix ans, et dont les écoles diminuent également de moitié dans l’état de São Paulo. En 1942, en plein conflit mondial, un décret du gouvernement de Getúlio Vargas va beaucoup plus loin et interdit carrément à toute entité d’avoir dans son intitulé le nom de l’un des pays de l’Axe : l’Allemagne, l’Italie ou le Japon. Et le Palestra Italia doit alors tirer un trait sur son histoire et son passé, pour changer définitivement de nom et de couleurs afin de rester dans le championnat brésilien…
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