Championne du monde en titre, l’Italie se fait éliminer dès le 1er Tour dans un groupe pourtant facile. C’est le pire Mondial de son histoire, le retour de Lippi se révèle être un véritable flop.

Enfin la Coupe du Monde se déroulera en Afrique, et pour cause la Fifa avait réservé exprès cette édition pour ce continent en n’acceptant que des candidatures africaines. C’est l’Afrique du Sud qui se l’adjuge en battant le Maroc qui perd pour la 4ème fois en 5 éditions ! Troisième candidat, l’Égypte n’avait obtenu aucune voix.

Qualifications

Éliminé en quarts de finale de l’Euro par l’Espagne futur vainqueur du tournoi (puis du Mondial, puis d’un autre Euro), Roberto Donadoni est prié de laisser sa place au revenant Marcello Lippi. Ce dernier piaffait d’impatience de reprendre son poste après deux années sabbatiques et la fédération lui a déroulé un tapis rouge. La première chose que fait le Toscan est évidemment de ne plus convoquer Cassano et Panucci comme lors de son premier passage alors que ces joueurs étaient devenus essentiels avec Donadoni. Très vite, on comprend que Lippi veut se reposer sur ses champions de 2006 hormis Del Piero qui est pourtant un de ses fidèles lieutenants, il intègre tout de même de nouveaux joueurs comme Aquilani, Maggio, Marchisio, Criscito, Dossena, Pazzini, Palombo et Pepe.

Alberto Gilardino inscrit le but de la qualification en Irlande

Le groupe de qualification est relativement simple, Irlande, Bulgarie, Chypre, Monténégro et Géorgie, aucun n’a participé à l’Euro précédent. La première place garantit la qualif, la seconde les barrages si on est le moins mauvais dauphin sur les 9 groupes. La Nazionale enchaine rapidement les victoires mais comme de tradition, elle n’écrase jamais ses adversaires. D’ailleurs, il faut un but de Di Natale dans les arrêts de jeu pour éviter de commencer avec une contre-performance à Chypre, ensuite des doublés de De Rossi et Aquilani permettent de battre la Géorgie et le Monténégro. L’adversaire le plus coriace est l’Irlande du Trap et la qualification arrive d’ailleurs là-bas avec un nul in-extremis signé Gilardino lequel s’offre un triplé lors du dernier match alors que la Nazionale perd 0-2. Bref, c’est poussif et ça annonce la couleur pour la suite.

06.09.2008 (Larnaca) Chypre-Italie 1-2 (Aloneftis / Di Natale x2)

10.09.2008 (Udine) Italie-Géorgie 2-0 (De Rossi x2)

11.10.2008 (Sofia) Bulgarie-Italie 0-0

15.10.2008 (Lecce) Italie-Monténégro 2-1 (Aquilani x2 / Vucinic)

28.03.2009 (Podgorica) Monténégro-Italie 0-2 (Pirlo s.p, Pazzini)

01.04.2009 (Bari) Italie-Irlande 1-1 (Iaquinta / Keane)

05.09.2009 (Tbilissi) Géorgie-Italie 0-2 (Palombo, Kaladze csc)

09.09.2009 (Turin) Italie-Bulgarie 2-0 (Grosso, Iaquinta)

10.10.2009 (Dublin) Irlande-Italie 2-2 (Whelan, St Ledger / Camoranesi, Gilardino)

14.10.2009 (Parme) Italie-Chypre 3-2 (Gilardino x3 / Okkas, Michail)

Groupe 8

Phase finale

La plupart des 10 stades qui accueillent les rencontres sont rénovés ou flambants neufs mais attention, nombre d’entre eux se situent à plus de 1000 mètres d’altitude, ce qui complique la situation climatique (on est en hiver) que l’Italie connait puisqu’elle a participé à la répétition générale un an plutôt. Cette Coupe des confédérations 2009 qui était une première sonnette d’alarme, une piètre performance avec une victoire contre les USA en ouverture (à 11 contre 10 pendant les 2/3 du match) et deux défaites contre le Brésil…et l’Égypte ! Seule note positive, Pepito Rossi que l’on pense futur titulaire de l’attaque mais Lippi le laisse à la maison le jour des convocations. Cannavaro (auteur d’un retour raté à la Juve) est toujours titulaire et capitaine au centre de la défense du haut de ses 37 ans, tandis que Gattuso fait partie du groupe alors qu’il est devenu le remplaçant d’Ambrosini au Milan, ce dernier ignoré sans raisons par le sélectionneur. Camoranesi, Zambrotta et Iaquinta sont également limites, mais qu’importe, ils sont de la partie. On compte cinq matches de préparation entre la fin des qualifs et le début du Mondial, une victoire contre la Suède, une défaite contre le Mexique et des nuls contre les Pays-Bas, le Cameroun et la Suisse où la confusion tactique règne. L’objectif est de défendre le titre avec les honneurs.

Pepito Rossi se met en valeur lors de la Coupe des confédérations 2009

Pas d’absents de marque hormis peut-être la République Tchèque, la Croatie et la Suède mais aussi la Turquie et la Russie demi-finalistes de l’Euro 2008. Triple championne d’Afrique en titre, l’Égypte loupe encore la qualification devancée par l’Algérie qui fait son retour après 24 ans d’absence. Enfin on compte deux nations de l’Océanie puisque l’Australie a désormais immigré dans la zone Asie pour avoir un poste assuré, la Nouvelle-Zélande passe par les barrages. Les néo-zélandais justement, ils sont dans le groupe de l’Italie avec le Paraguay et la Slovaquie unique nation débutante. Pour la Nazionale, c’est un tirage rêvé. Seulement le début de la compétition doit se faire sans Pirlo blessé et très vite sans Buffon qui sort à la mi-temps du premier match contre le Paraguay. Pour pallier à l’absence du premier, Lippi choisit un 442 avec Marchisio et Pepe sur les ailes et le duo Gilardino-Iaquinta en pointe. Les sud-américains ouvrent le score de la tête en 1ère mi-temps par Alcaraz, tandis que De Rossi égalise sur corner à l’heure de jeu dans une rencontre équilibrée .

De Rossi exulte après avoir égalisé contre le Paraguay

On se dit que le plus dur est passé et que les matches contre la Nouvelle-Zélande et la Slovaquie devraient permettre de monter en puissance. Entré en jeu contre le Paraguay, Marchetti est titularisé dans les buts puisque Buffon n’est pas remis de ses problèmes de dos et Lippi aligne les mêmes autres dix joueurs de champ avec toujours le duo De Rossi-Montolivo dans l’entrejeu en attendant Pirlo. Smeltz ouvre le score sur la première offensive adverse et encore sur coup de pied arrêté et une nouvelle erreur d’un Cannavaro à la rue, mais Iaquinta égalise sur un penalty généreux, il reste alors une heure pour l’emporter. Lippi se déjuge et fait entrer Camoranesi et Di Natale (à la place de Pepe et Gilardino) dès la mi-temps, le dernier changement, il l’utilise pour Pazzini qui remplace Marchisio et forme la pointe du 433. Les occasions s’enchainent mais le gardien doit à peine s’employer, tandis que Montolivo touche le poteau en première période, c’est un nouveau nul 1-1.

Smeltz ouvre le score pour la Nouvelle-Zélande

Et pourtant, la Nazionale peut se qualifier avec un nouveau résultat de parité, en effet la situation est la suivante avant la dernière journée : Paraguay 4, Italie & Nouvelle Zélande 2 et Slovaquie 1. Lippi aligne un 433 avec Gattuso titulaire au milieu et le trio Pepe-Iaquinta-Di Natale en attaque. Mais c’est bien la Slovaquie qui domine le début de match et ouvre même le score par Vittek sur une grossière erreur de De Rossi. Nous sommes à la 25éme et le score reste tel quel pendant près de 50 minutes. Comme lors du match précédent, Lippi répare ses erreurs et fait déjà deux remplacements à la mi-temps, Maggio pour Criscito et Quagliarella pour Gattuso pour une formule encore plus offensive, 10 minutes plus tard un Pirlo sur une jambe remplace Montolivo. Un petit but suffit puisque pendant le même temps le Paraguay et la Nouvelle Zélande sont encore sur le 0-0. Mais après que Skrtel ait sauvé un but de Quagliarella sur la ligne, Vittek double la mise en battant Marchetti sur son propre poteau. 0-2 on pense le match plié mais l’Italie réagit, Quagliarella encore lui oblige le gardien adverse à repousser un ballon dans les pieds de Di Natale ! 2-1, il reste 10 minutes et il faut inscrire un but !

Vittek double la mise, la Slovaquie mène alors 2-0

4 minutes plus tard, Quagliarella (toujours !) s’en voit refuser un pour un hors-jeu millimétré mais Kopunek met fin aux espoirs à la 89ème, l’Italie se fait avoir sur une simple touche et Marchetti est l’auteur d’une sortie désastreuse. C’est sans compter sur…Quagliarella qui relance la rencontre sur un superbe ballon piqué la 92ème. Il reste deux minutes d’arrêts de jeu et Pepe loupe la balle du 3-3 pour un rien à la dernière seconde ! L’Italie serait passée grâce à la meilleure attaque mais c’est bien la Slovaquie qui file en 8èmes tandis que les néo-zélandais rentrent à la maison invaincus. La Squadra Azzurra est éliminée de la Coupe du Monde, statistiques à la main, elle est un des pires champions du monde en titre de l’histoire. C’est avant tout la défaite de Lippi qui encore aujourd’hui regrette de ne pas avoir pris Pepito Rossi, tandis que Cassano qualifiait la Sampdoria en Champions League. Attaquant le plus en forme, Quagliarella n’a joué que la mi-temps contre la Slovaquie. La défense était elle aux abois avec un Cannavaro dépassé et le milieu orphelin de Pirlo. Le retour du sélectionneur champion du monde fut un fiasco complet et on compare souvent cette édition à celle de 1986 lorsque là aussi Bearzot avait été un peu trop reconnaissant envers ses héros.

Dépités, les azzurri rentrent à la maison plus tôt que prévu

Les matches

1er Tour : 14.06.2010 (Le Cap) Italie-Paraguay 1-1 (De Rossi / Alcaraz)

1er tour : 20.06.2010 (Nelspruit) Italie-Nouvelle Zélande (Iaquinta s.p / Smeltz)

1er Tour : 24.06.201 Slovaquie-Italie 3-2 (Vittek x2, Kopunek / Di Natale, Quagliarella)

Groupe F

L’effectif

Gardiens : 1 Buffon (Juventus) • 12 Marchetti (Cagliari) • 14 De Sanctis (Napoli)

Défenseurs : 2 Maggio (Napoli) • 3 Criscito (Genoa) • 4 Chiellini (Juventus) • 5 Cannavaro (Juventus) • 13 Bocchetti (Genoa) • 19 Zambrotta (Milan) • 23 Bonucci (Bari)

Milieux : 6 De Rossi (Roma) • 7 Pepe (Udinese) • 8 Gattuso (Milan) • 15 Marchisio (Juventus) • 16 Camoranesi (Juventus) • 17 Palombo (Sampdoria) • 21 Pirlo (Milan) • 22 Montolivo (Fiorentina)

Attaquants : 9 Iaquinta (Juventus) • 10 Di Natale (Udinese) • 11 Gilardino (Fiorentina) • 18 Quagliarella (Napoli) • 20 Pazzini (Sampdoria)

Sélectionneur : Lippi

Marcello Lippi convoque pas moins de 6 joueurs de la Juventus qui vient de finir 7ème du championnat. C’est que l’Inter championne d’Italie et d’Europe n’aligne pratiquement jamais un italien, elle n’est donc pas représentée dans les 23. Le sont en revanche, le Milan & le Napoli (3), la Fiorentina, le Genoa, la Sampdoria et l’Udinese (2), Bari, Cagliari et la Roma (1). On ne compte finalement que 9 champions du monde mais beaucoup étaient sur les rotules.

Equipe-type

Lippi se passe d’attaquants de soutien et choisit une attaque avec deux avants-centres, ce 442 voit sur les ailes Pepe à droite et surtout Marchisio qui doit s’adapter à ce poste. Privé du génie de Pirlo, ce sont De Rossi et Montolivo qui doivent faire le jeu et qui faillissent à la tâche. Enfin la défense est classique et sera la même durant toute la compétition hormis dans les buts où Marchetti dispute 2 matches et demi et ça se ressent. Seule variante, le 433 du dernier match et en cours des deux premières rencontres.

Et le vainqueur est…

C’est l’Espagne qui remporte cette 19ème édition, les Espagnols peuvent enfin broder une première étoile d’or et battent les Pays-Bas finalistes pour la 3ème fois de leur histoire. Le Paraguay tombe en quarts contre les futurs champions du monde, tandis que la Slovaquie sort avec les honneurs en 8èmes contre les finalistes. Parmi les 23 champions du monde, on retrouve Llorente actuel attaquant de la Juventus.