Vers un Milan AC américain ?

Par Théo Cé publié le 28 Juin 2018
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Le 25 juin, le fonds Elliott verse 32 millions d’euros destinés à une augmentation de capital, Mr. Li n’étant pas capable de faire le versement. Ce faisant, Elliott a lancé un compte à rebours de 10 jours pour le remboursement de cette somme : dans le cas contraire, Li perdrait ses parts et donc la propriété au profit d’Elliott. C’est pourquoi il mène actuellement d’intenses négociations afin, au mieux, de repousser l’échéance à octobre (échéance finale), au pire, de trouver un repreneur afin de s’offrir une sortie en douceur, à savoir : limiter les pertes par rapport aux sommes investies en avril 2017. C’est une véritable partie de poker que mène l’investisseur chinois, dans un temps très limité d’autant plus que le verdict de l’UEFA pourrait bien s’il est confirmé par le TAS, sonner le glas des ambitions du club.

Avec une longueur d’avance, Rocco Commisso

Rocco Commisso, 69 ans, est un Calabrais de naissance émigré aux États-Unis à l’âge de 12 ans. Parti de rien, il a gravi les échelons un à un. Il est actuellement le propriétaire de MediaCom et de l’équipe de soccer des New York Cosmos (depuis janvier 2017). C’est un passionné de calcio et un fervent supporter de… la Juventus. Son patrimoine est estimé à 4,5 milliards d’euros. Il se présente donc avec des gages de solidité financière, « d’italianité » et d’amour du calcio. Par le passé, il aurait pu acquérir plusieurs clubs italiens dont la Sampdoria ou Palermo. Durant les premières négociations avec Berlusconi pour le rachat du Milan, il avait même été approché par Sal Galatioto, sans suite. Aujourd’hui, il arrive avec la plus grosse offre : il est prêt à rembourser tout de suite les 32 millions d’euros évoqués plus haut, les 180 millions prêtés par Elliott à Li, ainsi qu’à verser 100 millions supplémentaires pour le mercato et les frais de gestion, soit un investissement immédiat de plus de 300 millions. Ce faisant, il veut devenir l’actionnaire majoritaire, sans délais, à hauteur de 80-85%, laissant les 15-20% restants à Li que celui-ci devra céder plus tard, à une valeur surévaluée éventuellement, ceci afin de limiter ses pertes. Notons que Commisso est soutenu par la banque d’affaire Goldman Sachs.

La famille Ricketts, plus fiable ?

C’est l’autre carte utilisée par Li pour obtenir une meilleure offre, ou modifier plus à son avantage celle de Commisso. La famille Ricketts, c’est le père, Joseph, et les enfants, Tom, Todd, Laura et Pete. Tom Ricketts est l’acteur principal de ces négociations. Le patrimoine global de la famille est évalué par Forbes à 4,5 milliards, comme celui de Commisso. Cependant, leur expérience dans le sport est bien supérieure : en 2009, Tom a conduit sa famille à l’achat des Chicago Cubs (baseball), dont la reprise en main a été un franc succès. En moins de 10 ans, les Ricketts ont fait prendre au club énormément de valeur, aujourd’hui le 18e club de sport le plus cher au monde (il était 45e en 2010). Au cours de leur acquisition, ils étaient représentés par… Sal Galatioto, encore lui. Ils ont récemment manifesté leur intérêt pour le Milan sans avoir encore formulé d’offre. Ils estiment le club à une moindre valeur que Commisso, cependant, et cela plaît plus à Li, ils sont disposés à n’entrer d’abord que comme actionnaires minoritaires, pour prendre progressivement le contrôle du club. Comme pour les Chicago Cubs, les Ricketts préfèrent les plans de long terme, sans changement brusque. Ils sont quant à eux soutenus par la banque d’affaire Morgan Stanley. Pour l’heure, Commisso a un net avantage mais un retournement de situation est toujours possible.




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