Milan peut-il compter sur Calabria ?

Jusqu’ici, Calabria apparaissait comme la deuxième, voire la troisième roue du carrosse. Après des débuts pleins de promesses, les comparaisons avec De Sciglio (l’ex-futur-Maldini) ne manquaient pas. Aujourd’hui, les comparaisons reviennent, mais pas pour les mêmes raisons : et si Calabria finissait lui aussi par faire un flop ? Le vide laissé par Conti est peut-être pour lui l’occasion ou jamais de faire taire ses détracteurs.

L’opportunité de s’affirmer…

Il y a deux ans, Sinisa Mihajlovic lançait définitivement le tout jeune Davide Calabria, 18 ans. Malgré une équipe peu performante, instable, dans un environnement qui n’était pas favorable à l’épanouissement de jeunes talents, Calabria jouera tout de même six matchs de Serie A en 2015-2016, puis douze en 2016-2017, toujours en doublure de l’éternel Ignazio Abate. Progression il y a eu : preuve en est le nombre de matchs joués en augmentation. Progression significative ? Pas vraiment, tant le jeune latéral droit semble ne pas décoller du statut de grande promesse qui lui fut étiqueté deux ans plus tôt. Pourtant, ses qualités sont bien réelles. Son profil est celui d’un arrière latéral moderne : très actif sur son côté, il participe souvent aux actions offensives et est doté d’une assez bonne qualité de centre. Le fait est que Milan a souhaité le conserver cet été malgré le recrutement d’Andrea Conti et la permanence d’Abate. A l’heure actuelle, il compte déjà deux titularisations en Serie A et une en Ligue Europa. Sa très mauvaise prestation contre la Lazio a été remarquée (4-1), mais il est vrai aussi que l’équipe entière a coulé ce jour-là et que Calabria ne peut être tenu pour seul responsable du naufrage. Contre l’Udinese (2-1), il s’est racheté par un très bon match, avec une passe décisive à la clé. Sans une douleur musculaire le privant du voyage à Gênes, il est fort probable que Montella l’aurait à nouveau inscrit dans le onze de départ.

…mais sans garantie

Seulement voilà, si la blessure de Conti lui offre toutes les chances de s’imposer en attendant son retour, la concurrence sera rude. Pour le moment, Abate, son aîné de dix ans, joue autant : trois matchs de Serie A (dont deux en tant que titulaire) et un de Ligue Europa (sans compter les phases de qualifications). Entre les deux hommes, la différence est assez relative. Abate part avec l’avantage de l’expérience, très importante dans une équipe en construction. En revanche, son apport offensif est plutôt médiocre : son dévouement n’est pas à remettre en cause, mais ses lacunes techniques le rendent prévisible dans ses débordements et sa « qualité » de centre laisse à désirer : si Calabria lui est supérieur dans ce domaine (supériorité qui n’est pas franchement significative), il semble encore inférieur à lui sur le plan défensif. C’est surtout dans ces phases de défense que le jeune homme peine à progresser : trop tendre physiquement, il peut être vite dépassé face à des ailiers « explosifs ». Autre source d’inquiétude : le passage du 4-3-3 au 3-5-2. Ce n’est pas un secret, le rôle d’un défenseur latéral n’est pas le même dans une défense à quatre que plus haut dans un milieu à cinq. Là où Conti était parfait pour le poste, Calabria autant qu’Abate font figure de novices : leur temps de jeu équivaut à un temps d’apprentissage, ce qui peut expliquer pourquoi Montella alterne équitablement entre les deux jusqu’à maintenant. Rien ne garantit dès lors que Calabria sera celui qui s’adaptera le mieux. Si aucun des deux ne donnait satisfaction, Montella pourrait même lancer Borini. Seul le temps dira lequel sortira vainqueur de cette joute. Les attentes sont fortes sur celui qui représente potentiellement l’avenir du couloir droit milanais.

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