Les meilleurs joueurs du Milan AC : 9ème

Par Romain Simmarano publié le 04 Avr 2017
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Il y a deux étapes dans la carrière milanaise de Ricardo Kakà. Deux étapes qui, de manière assez originale, forment un ensemble cohérent et entier. Il y a bien sûr les années Ricky, qui démarrent avec l’arrivée de ce jeune homme brésilien de bonne famille en 2003 du côté de Milanello. Père ingénieur, mère institutrice: le natif de Brasilia n’a rien du gamin des favelas. C’est aussi ce qui caractérise alors le garçon, une foi quasi-mystique, un comportement sur le terrain comme en dehors à la limite de l’irréprochable. Bref, le cocktail idéal pour s’intégrer dans un groupe aussi prestigieux, mais surtout pour « coller » à l’institution AC Milan. A 21 ans, l’exploit n’est pas mince. Exister, s’imposer progressivement comme un joueur-clef aux côtés des Seedorf, Rui Costa et Pirlo n’est pas donné à chacun. C’est tout le génie de ces six années passées dans la rosa milanaise. Six années de succès, de titres, mais aussi de larmes et d’échecs.

Le surdoué d’Old Trafford

Au fond, le point d’orgue de cette première tranche de la carrière rossonera de Kakà reste ce soir d’avril 2007, à Old Trafford. Le Milan AC y affronte Manchester United dans son antre, et va d’ailleurs y perdre sur le score de 3-2 . C’est le match aller des demi-finale d’une Ligue des Champions que les Milanais finiront par gagner. Le Brésilien y livre une copie absolument parfaite. Tous les supporters se souviennent d’un extra-terrestre marchant sur l’eau, démontrant au monde sa classe ahurissante, sa puissance de feu qui tranche avec son allure un peu malingre, son amour du but, aussi. Voilà ce qu’était Ricardo Kakà ! Un monstre sacré, un feu follet extrêmement sérieux et réfléchi. Et c’est probablement cette soirée britannique qui le conduira pour partie à un Ballon d’Or incontestable cette année-là. Le dernier véritable Ballon d’Or avant l’hégémonie des deux idoles artificielles. Le dernier Ballon d’Or à la fois humain et démesurément divin. Ces six années restent des années de faste, bien sûr, et le visage poupon du jeune Ricky en est au fond l’incarnation parfaite. Car la victoire en Champions League de 2003 est encore en partie le fait d’une vieille garde, et Kakà incarne immédiatement après une génération d’héritiers, d’héritiers dignes de l’être. Qui oubliera le but du 2-2 dans le derby fou face à l’Inter dès sa première saison ? Qui oubliera son triplé contre le Chievo en 2006, son but qualificatif face au Celtic en huitièmes de finale de 2007? Qui oubliera ses bras pointant vers le ciel, à chaque but marqué ? En 2009, son départ au Real Madrid pour une somme record sonne comme une anomalie, comme une incursion vulgaire et déplacée du réel financier dans le rêve lombard du Brésilien. Mais Ricardo Kakà reviendra.

2013-2014, une deuxième vie

On parle souvent en mal de ce retour présumé bâclé à Milan. Sa charge romantique est pourtant sa force. Le Milan AC est au plus mal, et l’ancien chouchou de San Siro le redevient à la seconde où il pose le pied sur « sa » pelouse. 37 matches pour 9 buts, 37 matches où bien évidemment Ricky n’est plus dans sa prime jeunesse. 37 matches, pourtant, joués avec un cœur et un engagement sans équivalent. Il se blesse même dès sa première apparition, et renonce à son salaire le temps de guérir. C’est l’année de Monsieur Ricardo Kakà, qui claque son centième but sous la tunique, qui porte le brassard de capitaine à de multiples reprises. C’est, au fond, une année-jubilé dans un contexte globale extrêmement difficile. Cependant, c’est aussi l’année qui le fait entrer définitivement dans l’éternité milanaise, jusqu’au plus discret recoin des cœurs des supporters. Qu’importe l’issue, qu’importe la suite, il occupe une place unique dans l’imaginaire milanais, et cette ultime saison n’y est pas pour rien. Une saison d’élégance, de puissance et d’amour. Au fond, on aimerait encore voir Ricardo Kakà porter ce maillot, rejouer quelques matches rien que pour les yeux, rien que pour quelques inspirations offensives. Parce qu’il y a grandi, parce qu’il y a pleuré, parce qu’il s’y est battu comme un véritable Diavolo, et parce qu’il existe pour toujours dans la légende du plus grand club de football de tous les temps, Ricardo Kakà est « notre » neuvième plus grand joueur du Milan AC depuis 1990.

Palmarès et stats au Milan AC

Matchs : 307

Buts : 104

Scudetti : 1

Supercoppa : 1

Champions League : 1

Supercoupe d’Europe : 1

Coupe du monde des clubs : 1




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Romain Simmarano

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