Manuel Pasqual à l’heure des adieux

Par Joachim Houbib publié le 14 Mai 2016
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En Serie A comme ailleurs, le mois de Mai sonne bien souvent comme le temps des adieux. Manuel Pasqual le sait. Face aux quelques micros tendus dans les entrailles du Franchi, la voix tremblante laisse rapidement place aux larmes. Une émotion sincère, touchante, celle de ceux qui réalisent que la belle aventure touche à sa fin et qui laissent derrière eux ces petites habitudes, ces joies et ces déceptions partagées sous un même maillot. Quelques heures plus tôt, le capitaine florentin apprenait qu’en dépit de sa volonté, son contrat avec la Fiorentina ne serait pas reconduit pour une douzième saison.

Onze ans de Fiorentina

Des belles soirées de l’ère Prandelli, aux déboires de la Viola de Mihajlovic jusqu’au renouveau sous Vincenzo Montella, Manuel Pasqual a traversé avec discrétion les pérégrinations de la Fiorentina en ce début de siècle. En se retournant sur sa longue intermède florentine, il se souviendra certainement de son arrivée à l’été 2005, aux côtés des Sébastien Frey, Stefano Fiore et autres Cristian Brocchi venus renforcer cette Viola désireuse d’archiver les difficultés post-faillite. Il se remémorera ses débuts surprenants, faits d’innombrables débordements ponctués de ces offrandes déposées soigneusement sur le crâne de Luca Toni, de Giampaolo Pazzini puis sur ceux d’Alberto Gilardino et Adrian Mutu à l’heure où la cité toscane savourait de nouveau le doux parfum des joutes européennes. Viendra ensuite le temps des doutes, des remises en question face aux critiques, et des prestations plus ternes qui associées aux relations tumultueuses entretenues avec Cesare Prandelli, semblaient l’éloigner de Florence. Il n’en fut rien.

La renaissance, bien qu’éphémère n’en est que plus louable. Premier capitaine de l’ère Montella, l’ancien gamin d’Arezzo et de Pordenone a su se remettre en selle lors de deux belles années qui l’ont même rapproché d’une Nazionale déjà entrevue dans sa jeunesse, mais qui ne lui a finalement jamais offert les joies d’une compétition internationale. La suite, on la connaît. Peu à peu éclipsé par l’émergence de Marcos Alonso, écarté des choix de Paulo Sousa, et usé par l’inexorable enchaînement des années, Manuel Pasqual referme aujourd’hui le livre de sa carrière florentine, avec certes un zeste d’amertume, mais ô combien de fierté.

L’éloge de l’humilité

A l’annonce de cette décision, joueurs, anciens coéquipiers et dirigeants ont tenu à saluer unanimement un joueur dont la discrétion et l’humilité étaient fortement appréciées. Un professionnel consciencieux, capitaine exemplaire et impliqué dans la vie du club, qui s’est toujours préservé des fastes et des polémiques superflues. Un attachement au maillot florentin qui se traduit également dans les chiffres. Cet anecdotique 0-0 concédé dimanche face au Palermo fut son 356ème match disputé avec le lys brodé sur le poitrail. Une longévité qui l’inscrit aux côtés des Batistuta, De Sisti, Chiappella ou encore Toldo, tous au delà des 300 présences avec la Viola. Bien sûr, l’homme de San Donà di Piave n’a jamais brillé de la même aura que ses illustres prédécesseurs. Mais s’il n’était ni le plus rapide, ni le plus puissant, ni le plus talentueux des latéraux de Serie A, Manuel Pasqual a écrit à sa manière l’histoire de la Fiorentina, et restera l’un de ceux qui ont porté fièrement son étendard durant toutes ses années. Cela méritait bien une dernière ovation.




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