Les 15 ans du ballon d’or de Fabio Cannavaro : sur le toit du monde (2/3)

Par Ben Soffietti publié le 15 Déc 2021
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Le 29 novembre dernier, lors de la cérémonie du ballon d’or, Jorginho, la plaque tournante de la Nazionale de Roberto Mancini, a été récompensé de sa belle saison, au cours de laquelle il a raflé l’Euro avec l’Italie et la Champions League avec Chelsea, par une belle troisième place. Pour retrouver un Italien sur le podium d’une édition du ballon d’or, il faut remonter quinze ans en arrière, où deux Azzurri, suite au sacre de 2006, se plaçaient aux trois premières places. La première, et donc le ballon d’or, revenait alors au capitaine de la Squadra Azzurra, Fabio Cannavaro. Pour célébrer le quinzième anniversaire de cette récompense individuelle, Calciomio revient en trois épisodes sur l’année 2006 du dernier défenseur lauréat du ballon d’or. Dans ce deuxième épisode, direction la Coupe du Monde en Allemagne !

Cannavaro, indispensable pour Lippi

Lorsque l’Euro 2004 se termine prématurément pour la Nazionale, la FIGC décide de faire appel à Marcello Lippi, vainqueur de la Champions League avec la Juventus en 1996 et finaliste en 2003, pour donner un nouvel élan à une sélection qui sort de deux désastres. Capitaine depuis la retraite internationale de Maldini, Cannavaro est incontournable avec les Azzurri.

Malgré la tourmente du Calciopoli, le défenseur de la Juventus est bien du voyage en Allemagne. Lippi déclare le 15 mai 2006 : « Cannavaro est un grand capitaine, un grand homme, un grand joueur […]. Et puis, je ne vois pas pour quelle raison, il ne devrait pas être capitaine. » Les choses sont claires pour le sélectionneur et la vérité du terrain confirme ces propos. Cannavaro ne rate aucune minute durant la compétition (690). Avec Buffon, ce sont les deux seuls Azzurri à disputer l’intégralité des rencontres de la Nazionale. De plus, le numéro 5 n’écope d’aucun avertissement durant la compétition : une performance remarquable pour un défenseur central.

Une défense imperméable

Durant le Mondial, l’Italie n’encaisse aucun but dans le jeu ! Au début du tournoi, Cannavaro, le combattant, est associé à Nesta, l’élégant. Au troisième match, le numéro 13, touché aux ischio, cède sa place à Materazzi. Si Matrix et son mètre 93 apparaissent comme la garantie physique, Cannavaro, de son mètre 75, assez atypique pour son poste, compense par son agilité, son sens de l’anticipation et du placement et par ses interventions incisives. Ce duo ultra complémentaire porte la Nazionale sur le toit du monde, à l’exception du quart de finale et de la fin du huitième, suite à l’expulsion de l’Interiste contre l’Australie. En quart, Cannavaro est parfaitement accompagné par l’inexpérimenté Barzagli : ils musellent ensemble un cador de la Serie A, Shevchenko.

De Dortmund à Berlin

S’il y a une image mythique de Cannavaro au Mondial 2006, c’est la double intervention durant la prolongation contre l’Allemagne. Fabio Caressa, qui commente la partie pour la télévision italienne, prend feu avec un « Cannavaro !!! Poi insista ancora Podolski… Cannavarooo !!! » Et le capitaine lance les Azzurri dans un contre fatal pour la Mannschaft. Au coup d’envoi, pourtant, les coéquipiers de Ballack ont la meilleure attaque du tournoi et le tandem le plus prolifique, Klose-Podolski, auteur de huit des onze buts allemands. Pas de quoi inquiéter Cannavaro, qui gagne une grande partie de ses duels et laisse à Buffon le soin d’écœurer définitivement les Allemands. « Encore une partie majuscule » commente, avec une note de 8, le quotidien italien La Repubblica. Direction Berlin.

La finale est la centième cape de Cannavaro. Un contexte idéal pour devenir champion du monde après tant de déceptions. Pourtant, l’arrière garde italienne se fait surprendre d’entrée de match par Malouda, qui s’échappe entre le numéro 5 et Materazzi, et obtient un pénalty. La France est devant, mais pas pour longtemps. Materazzi se rattrape et égalise ! L’intensité diminue en même temps que la tension monte. Le sacre se jouera aux tirs aux buts. Le capitaine laisse ses coéquipiers se charger de l’exercice. L’histoire ensuite, nous la connaissons. Trezeguet sur la barre, Grosso transforme, le capitaine et les siens exultent ! Et après Gombi, Meazza et Zoff, Cannavaro devient le quatrième capitaine de la Nazionale à soulever la coupe du monde. « Unique, irrévérencieux, impitoyable » seront les mots de la Gazzetta dello Sport le lendemain du sacre. Sur le toit du monde.

À retrouver dans ce dossier :

Épisode 1 –  Du rêve au cauchemar à la Juventus
Épisode 2 – Cannavaro sur le toit du monde
Épisode 3 – Le cinquième ballon d’or italien de l’histoire




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Ben Soffietti

Rédacteur



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