Attaque interiste recherche stabilité

Par Giuliano Depasquale publié le 22 Mai 2016
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icardi jovetic

Lorsqu’on parle de l’Inter version 2015/2016, on a tendance à se rappeler des nombreuses victoires obtenues sur le plus petit des scores. La stat est tombée après l’ultime journée : la Beneamata a réalisé sa pire saison au niveau offensif depuis 15 ans, avec 50 buts marqués contre 47 en 2000/2001. Avant l’entame du championnat, il était déjà plus que clair qu’Icardi serait le meneur à la pointe de l’attaque, vu son statut de co-meilleur buteur avec Toni (22 buts). L’entraîneur l’a directement confirmé en lui confiant le brassard de capitaine et les mois se sont déroulés sans surprise, avec un Maurito efficace, chargé d’un travail plus complet à l’extérieur de la surface de réparation, mais incapable d’effectuer tout le boulot à lui tout seul. Tout le monde, Mancio le premier, avait bien compris qu’il était risqué de ne compter uniquement que sur Palacio aux côtés de son jeune équipier, vu son âge. C’est pour cela que Ljajic, Perisic, Jovetic et Biabiany sont venus en renfort à l’occasion du mercato estival.

Les premiers mois, c’est l’ancien de la Fiorentina qui a été privilégié, en compagnie de Palacio à l’occasion de certaines tactiques à trois offensifs. À ce moment, les Nerazzurri avaient le sourire jusqu’aux oreilles, puisque tout semblait fonctionner comme prévu avec une recrue qui bute et des victoires qui s’enchaînent. Ce qui semblait être une solide forteresse efficace sans pour autant destructrice envers les défenses adverses s’est pas la suite révélée n’être qu’un vulgaire château de cartes fébrile qui s’est effondré dès que les résultats n’ont plus suivi. En panique ou pas, Mancini a en tout cas profité à foison de ses possibilités offensives, les utilisant même à tort et à travers, cherchant à tester ce qui pourrait fonctionner alors que le championnat était bel et bien entamé. C’est comme ça que Jovetic a peu à peu disparu de l’effectif, dans un premier temps en partageant l’espace autour d’Icardi, puis en laissant sa place au duo Perisic-Ljajic. D’ailleurs, il s’agit de la combinaison utilisée le plus de fois, avec douze parties commencées en présence du Croate et du Serbe. Mais, même avec ce semblant de stabilité, les résultats sont toujours inconstants, avec seulement une moyenne d’une victoire sur deux au bout du compte. Après la trêve hivernale, la venue d’Eder n’a pas amélioré la situation, car les tactiques ont été d’autant plus chamboulées sans pour autant trouver un équilibre et l’exercice s’est donc terminé avec des schémas brouillons et des joueurs aux prestations irrégulières.

La folie des tactiques

Tout au long de la saison, Mancini a utilisé sept tactiques différentes : 4-3-1-2, 3-5-2, 4-3-2-1, 4-2-3-1, 4-4-1-1, 4-3-3 et 4-4-2. Si on regarde celle qui a été préférée le plus de fois, on se rend compte qu’il s’agit du 4-2-3-1, avec treize utilisations, c’est-à-dire la tactique qui offre le plus de possibilités avec quatre postes. Là encore, le coach prouve qu’il aime se compliquer la vie. C’est simple, tout le monde est passé dans cette formation, même Brozovic sur le côté droit à quelques reprises. Seulement, l’Inter ne possède que quatre victoires avec ce 4-2-3-1, soit 31% de succès. À titre comparatif, le 4-3-1-2, qui était choisi les premières semaines, avec un Jovetic plus qu’efficace, a toujours triomphé, presque à l’instar du 4-4-2 à plat qui n’a failli qu’une seule fois, contre Carpi (1-1).

Sélectionné à onze reprises, le 4-3-3 n’a connu que six victoires avec encore le duo Perisic-Ljajic qui apparait la moitié du temps. On retiendra donc de cette flopée de chiffres que, statistiquement, le 4-3-1-2 est le plus judicieux, puisque infaillible. Il faut tout de même prendre en compte qu’il n’a été utilisé que peu de fois et qu’il serait difficile d’affirmer que son efficacité aurait perduré. Mais les joueurs actuellement présents dans l’effectif sont plus enclins à évoluer dans une tactique avec deux extérieurs, telle que le 4-2-3-1 ou le 4-4-2. Avec des éléments comme Biabiany, Perisic et Ljajic qui ont prouvé leur potentiel à des postes d’ailiers, Mancini aurait tout intérêt à les conserver pour la saison à suivre. Le réel manque serait au niveau d’un véritable trequartista qui gérerait le passage du ballon du milieu de terrain à l’attaque et qui orchestrerait les phases offensives.

Aussi bons qu’ont pu paraître Palacio et Jovetic, ou encore Ljajic, dans ce rôle, ils ont rapidement montré leurs limites. Il semblerait néanmoins que ces deux derniers ne figurent plus dans les plans du mister et qu’il faille encore une fois repartir de zéro dès le mois d’août. Palacio pourrait repousser ses adieux, vu l’apport qu’il peut encore fournir devant, alors qu’Icardi est intouchable et Perisic difficilement transférable après sa deuxième moitié de saison fantastique. Biabiany s’est révélé une valeur sûre à de nombreux moments et Eder est un remplaçant de choix qui pourrait retrouver son niveau de la Sampdoria du jour au lendemain. Mancini et Sylvinho ont donc une très bonne base sur laquelle travailler d’ici le commencement de la Serie A 2016/2017 et qui pourrait enfin reporter l’Inter au top, à condition de maintenir une tactique fixe sans tirer aux boules chaque semaine les noms qui seront alignés au prochain match.




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