La méthode Oddo

Par Giuliano Depasquale publié le 10 Juin 2016
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Il n’en fallait pas plus à Pescara pour se débarrasser de Trapani, déjà bien entamé après le 2-0 infligé lors de la phase aller. Massimo Oddo réalise ainsi un très bon coup pour sa première année à la tête de l’équipe première. L’ancien joueur du Milan aura donc le privilège d’évoluer dans la plus haute division dès la saison prochaine, et ce au terme d’un gros travail effectué. Si cette promotion n’est pas forcément synonyme de confirmation dans le milieu technique, elle n’en reste pas moins une récompense acquise à force de travail, de temps et de confiance : un mélange de conditions rarement respectées en Italie, où les dirigeants changent de coach au moindre souci et s’attendent à des résultats immédiats. Certes, Oddo a atteint l’objectif dès sa première année, à l’aide d’un effectif comprenant des éléments de grande qualité pour la Serie B (Lapadula, Mandragora, Caprari ou même Campagnaro), mais le facteur temps octroyé par le club a été décisif. Et cette confiance s’est confirmée de février à mars, deux mois lors desquels Pescara n’a pas remporté le moindre match, collectionnant six défaites et trois matchs nuls. Avec cette série négative, la grande majorité des écuries italiennes aurait foutu à la porte l’entraîneur sans hésiter, ne pensant qu’aux résultats. Comme si des œillères empêchaient les présidents de se rendre compte de la pression que connait son technicien et de toutes les solutions qu’il tente d’apporter.

Italian fast foot

Malheureusement, le cas « Oddo et Pescara » est bien trop rare. Ces dernières années, c’est le Milan qui possède sans conteste la palme d’or de la plus mauvaise gestion de son banc (si l’on oublie Zamparini, hors compétition), ce qui équivaut forcément à une équipe perturbée par un changement constant d’entraîneur. C’est de cette façon, plutôt irrespectueuse, que le duo Berlusconi-Galliani a traité Seedorf en 2014. Sous prétexte qu’il a fait l’histoire du Milan en tant que joueur, le Néerlandais était logiquement censé exceller en tant que technicien. Tenter de relever un des meilleurs clubs au monde est un défi beaucoup trop grand pour l’entraîneur en herbe qu’il était et le scénario s’est répété avec Inzaghi, juste après. Mais les Rossoneri ne sont pas les seuls à blâmer pour cette impatience. En 2011, c’est l’AS Roma qui allait chercher son Aeroplanino Montella, passant des jeunes à l’équipe première en à peine trois ans. De nouveau, on fait brûler les étapes à un ancien grand joueur en espérant un miracle et c’est la catastrophe. Les exemples sont nombreux et on a tendance à oublier la vie de Mancini avant son aventure magique avec l’Inter : d’adjoint à la Lazio à un poste aux commandes de la Fiorentina, ce qui a été un véritable fiasco. Au final, la méthode Oddo comme on la nomme ici pourrait aussi très bien porter le nom de notre Antonio Conte national, qui fait aujourd’hui partie des meilleurs entraîneurs d’Europe, après avoir gravi les échelons un par un. La Juventus ne lui est pas venue en aide, le laissant se forger seul et il a débarqué le moment venu. En fait, tout est une question de mentalité et de dirigeants. Dommage que l’Italie ait du mal à changer sa façon de penser…




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