Juventus-Fiorentina : Allegri VS Sousa
Système de jeu
Allegri aime moduler ses équipes, ce n’est un secret pour personne. Et la Juventus a beaucoup changé en début de saison, passant du 3-5-2 originel aux 4-3-1-2 (sans vrai trequartista) et 4-3-3 (sous l’impulsion -aujourd’hui révolue- de Cuadrado). Mais on a beau chasser le naturel, il revient au galop. Et si les interrogations sont encore nombreuses, l’éclosion d’Alex Sandro et surtout de Mandzukic donne la cohésion tant attendue. Le jeu du Croate monopolise bien souvent les défenseurs adverses, laissant la Joya Dybala profiter d’espaces propices à sa créativité. Résultat, on se retrouve sur un système similaire à celui de l’année passée, avec une pointe fixe et un second attaquant électron libre. Et ça marche.
Sousa lui est un obstiné. Un de ceux qui croit en son idée première et qui n’en démord pas. Résultat : il aligne quatorze fois sur quinze son 3-4-2-1 fétiche en championnat. L’équipe propose l’un des footballs les plus encensés de la botte. Et c’est autour d’un retrouvé Borja Valero que s’articule la machine créée par l’entraîneur portugais. Car dans son système de jeu, le maître à jouer bouge et fait danser l’équipe. Tantôt sur un 3-4-3, tantôt sur un 3-3-1-3. Des ailiers qui profitent d’un 9 mobile, agile. Finisseur et distributeur. Un système qui trouve ses inspirations dans les plus belles œuvres du Bayern de Guardiola. De l’art. Et à Florence, en matière d’art, on sait de quoi on parle.
Vainqueur : Allegri
Animations offensives/défensives
À l’heure actuelle, la Juventus dresse un bilan plutôt contrasté et compte déjà quatre défaites (soit une de plus que durant toute l’exercice 2014/2015). Pourtant, dans le jeu, l’équipe de Max Allegri concède peu. Deuxième meilleure défense du championnat avec onze buts encaissés elle n’a subi que 134 tirs en tout (soit, là aussi, le deuxième meilleur total du championnat). Offensivement parlant, les premiers mois poussifs semblent aujourd’hui oubliés mais l’équipe ne déploie pas non plus un football éclatant et se repose encore sur les éclairs de Dybala ou le cynisme de Mandzukic. Ce qui montre qu’une cohésion globale reste encore à trouver.
La Viola made in Sousa est une machine bien huilée. Co-meilleure attaque de Serie A avec trente buts au compteur, c’est surtout dans le jeu qu’elle s’impose et étouffe ses adversaires avec la meilleure moyenne de possession de balle (62,6%). Car la mobilité des joueurs alignés par Sousa est impressionnante. Les ailiers pistonnent la surface adverse, profitant de combinaisons bien senties avec Kalinic qui décroche souvent. Mais c’est le rôle de Borja Valero qui donne de l’ampleur au système de jeu proposé par Sousa. Véritable électron libre, l’Espagnol joue presque trequartista. Aussi bien dans le rond central que dans la surface. Malgré tout la Viola pèche encore dans le jeu subi. La défense à trois n’est pas encore totalement maîtrisée et gère plutôt mal les coups de pieds arrêtés. Des détails qui se travaillent.
Vainqueur : Sousa
Gestion des grands rendez-vous
La Juve a connu un début de saison compliqué. Dans le dur dès le premier match, elle enchaîne une défaite contre la Roma puis, moins d’un mois plus tard, une autre contre le Napoli. Deux défaites dont Allegri a assumé toute responsabilité et qui sont loin d’être arrivées contre le cours du match. Si les autres duels ont été plus favorables aux bianconeri (un nul au Meazza contre l’Inter puis deux victoires, contre le Milan et la Lazio), l’équipe n’a jamais dominé son adversaire. La Juventus se contente bien souvent de gérer et piquer aux moments opportuns. Une position qui peut lui jouer des tours mais qui, bien maîtrisée, fait des ravages.
De son côté, Sousa a commencé très fort en soumettant les deux équipes milanaises mais a enchaîné deux défaites d’affilé, quelques semaines plus tard, contre Napoli et Roma. Deux défaites sur le plus petit des écarts qui ont fait mal. Car l’équipe n’a jamais subi véritablement de gros revers, ni ne s’est faite littéralement dominer. Ne lui reste qu’un dernier gros rendez-vous à affronter en cette fin de phase aller : la Lazio.
Vainqueur : Match-nul
La rédac’ tranche
L’arrivée encore fraîche de Sousa en Serie A complexifie le verdict. Néanmoins, la remuntada engagée par la Juventus lors des cinq dernières journées de championnat ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin et passe par une victoire, à la maison, contre la Fiorentina. Avantage donc à Allegri qui effectue un travail dantesque pour reconquérir le podium, les dirigeants et les supporters. À long terme la rigidité de Sousa peut être problématique pour une équipe encore épargnée par les blessures et habituée à ne jouer que d’une seule façon.
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