Jordan Veretout, le Canari toscan

Par Andrea Chazy publié le 07 Sep 2017
Crédits

Sur les coups de 22h30 en ce lundi 13 juillet 2013, l’Équipe de France des moins de 20 ans, emmenée par Pogba, Aréola, Kondgbia ou encore Lucas Digne, fini sur le toit du monde en Turquie en devenant la première sélection de ce niveau à remporter cette prestigieuse compétition. Parmi eux figure un milieu de terrain un peu moins médiatique, mais qui depuis plusieurs années déjà fait l’unanimité au FC Nantes : Jordan Veretout. Une saison magnifique pour ce gamin de seulement 20 ans qui, avant ce sacre mondiale,  avait retrouvé l’élite avec son club formateur deux mois plus tôt. Une progression fulgurante pour ce gamin d’Ancenis, qui est le fruit d’une ascension progressive et d’un environnement propice au développement d’un milieu de terrain aux capacités multiples.

Made in Nantes

Dès l’âge de 10 ans, il intègre le centre de formation de la Jonelière et y fait ses classes jusqu’à connaître sa 1ère apparition chez les pros, à 19 ans en Ligue 2. Lors de l’été 2011, le nouvel entraîneur du FC Nantes Landry Chauvin devient tout de suite fan du joueur, et n’hésite pas à le faire démarrer à de nombreuses reprises : « Le directeur sportif de l’époque (Guy Hillion, ndlr) qui m’a fait venir m’a dit « Landry, j’ai un petit jeune là il faut que tu le vois » et ça a été évident. Dans les jeunes à ma disposition, Adrien Trebel et lui étaient largement au-dessus.» Une première saison complète, où il inscrit 5 buts et délivre surtout 6 passes décisives qui font de Veretout le meilleur passeur du club. Et si le talent est là, Jordan Veretout possède également un bon entourage, atout indéniable pour réussir au plus haut niveau : « Nantes, c’était son club et il était vraiment fier de pouvoir jouer pour sa ville. Il avait aussi un agent qui le conseillait bien, ses parents n’étaient pas loin, tout était réuni pour que ça se passe pour le mieux.» 

Un relayeur polyvalent

Milieu relayeur de formation, Jordan Veretout a néanmoins été utilisé à quasiment tous les postes du milieu de terrain à Nantes, Aston Villa ou Saint-Étienne. Landry Chauvin développe : « On jouait en 4-3-3 avec une pointe basse qui était soit Granddi Ngoyi soit Greg Krychowiak, ce qui libérait énormément Veretout et Trebel. Jordan avait cette faculté à traverser les lignes par la course, et vu qu’il ne rechignait pas non plus dans les duels, il était essentiel dans mon animation.». Une activité importante dont se souvient Bruno Cheyrou, qui était son capitaine lors de ses premières saisons nantaises :« J’étais en fin de carrière, du coup j’avais un peu plus la tête et l’expérience et lui avait les jambes, c’était la complémentarité parfaite (rires). » Cette faculté d’adaptation provient aussi du caractère de Veretout, dont tous se remémorent comme d’un jeune à l’écoute. « J’ai du le reprendre une ou deux fois parce qu’on me rapportait certaines choses, mais c’était quelqu’un qui était globalement attentif à ce qu’on lui disait ». Lors de sa dernière saison en 2015-2016 avec le FC Nantes, la deuxième pour le club et pour Veretout consécutive, l’actuel numéro 17 de la Fiorentina a joué 36 matches et inscrit 7 buts, un total plus qu’honorable pour un milieu relayeur. Son ancien coéquipier cette saison là Rémi Gomis ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à son sujet : « En plus d’être un mec sympa, c’est quelqu’un qui se projette bien, qui a une bonne vision du jeu. J’aimais bien jouer avec lui parce qu’il sentait vraiment le jeu. »

La Fiorentina, de la stabilité à l’étranger ?

Mais si Veretout s’est toujours imposé dans l’Hexagone, ce transfert à la Fiorentina est une réelle opportunité pour lui d’évoluer. Lors de son autre expérience étrangère à Aston Villa, il avait réussi à délivrer 5 passes décisives dans un club qui a fini dernier de son championnat et qui était bien en-dessous des autres. À Florence, il va retrouver une équipe assez neuve et joueuse, de quoi potentiellement l’aider à passer un nouveau cap : « Il peut tout à fait s’imposer à la Fiorentina, même si tout dépend aussi de l’organisation. Il a la maturité et l’intelligence pour se fondre dans le moule et progresser » estime Bruno Cheyrou, qui a été consultant Italie de beIN SPORTS pendant plusieurs années. Même son de cloche pour Rémi Gomis, qui pense tout de même qu’il «  aurait pu mieux exprimer ses qualités dans le championnat espagnol, car plus technique, même si on a vu par le passé que pas mal d’espagnols se sont imposés en Serie A, et notamment à la Fiorentina comme Borja Valero.» Arrivé cet été en compagnie dEysseric (Nice) et de deux autres français déjà présents en Italie que sont Laurini (Empoli) et Théréau (Udinese), nul doute que l’intégration de Jordan Veretout se fera sans problème. D’autant plus que Florence est loin d’être d’être la ville la plus moche de la Botte, ou même la plus bouillante. Un cadre idéal pour prendre une nouvelle dimension.

Avec une activité permanente, une qualité technique au niveau et une écoute attentive, l’ancien Canari a toutes les qualités pour s’imposer dans la durée au sein de son nouveau club. Espérons seulement pour lui que la Fiorentina ne soit pas la mauvaise surprise de la saison, et que le système lui convienne, afin qu’il puisse enfin rayonner en dehors de l’Hexagone.




🔥 Les sujets chauds du jour :

Deux clubs italiens s’intéressent à Joel Matip

« Nous avons déçu nos fans », Yacine Adli

Vers un bras de fer entre la Juventus et Massimiliano Allegri ?

Vers une prolongation de contrat méritée pour Simone Inzaghi

Flou autour de l’avenir de Wojciech Szczesny

Avatar

Andrea Chazy



Derniers articles