Filippo Galli ou la fin d’un cycle

Par Théo Cé publié le 11 Mar 2018
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Nouvelle ère signifie nouvelles têtes. Depuis quelques temps, le régiment Milan a vu partir bon nombre de ses briscards : c’est presque une épuration en règle. Maiorino, Tavana, Bianchessi, Cantamessa, Mentana, Sapienza ; Braida, Tassotti, Galliani pour les plus connus. Filippo Galli est l’un des derniers vestiges de l’ère Berlusconi. Défenseur de métier, Galli est un enfant du club qui y a passé la majeure partie de sa carrière (1983-1996) et connu les belles années de Sacchi et Capello, remportant cinq Scudetti et trois Champions League (il était titulaire à Athènes en 1994). A sa retraite en 2004, il commence une carrière d’entraîneur avec la Primavera (2004-2008), puis devient pendant un an l’adjoint de Carlo Ancelotti. En 2009 enfin, il est nommé directeur du secteur jeune. Depuis presque 10 ans, Galli déploie une activité remarquable dans le développement et la modernisation de la formation. Sous sa direction, la structure et les moyens humains n’ont cessé de s’accroître. « C’est une branche d’entreprise » explique-t-il. Le centre de Vismara devient peu à peu un modèle à suivre. Ce n’est pas un hasard si le Milan AC est aujourd’hui le club dont l’équipe première compte le plus de joueurs formés au club, et le deuxième à fournir le plus de joueurs aux niveaux Serie A et Serie B. Le travail de Galli, qui ne peut être jugé que sur le moyen/long terme, a porté ses fruits : Aubameyang, Antonelli, Darmian, De Sciglio, Paloschi, Petagna, Verdi, Plizzari, Cristante ; et dans l’effectif actuel du Milan : Donnarumma, Calabria, Cutrone et Locatelli. « La présence de jeunes ayant une place définitive en équipe première est le couronnement de notre travail. »

« Le psychologue doit connaître Freud mais aussi les systèmes de jeu« 

Pourtant, Galli a du composer avec l’assèchement financier des dernières années de Berlusconi. Paradoxalement, explique-t-il, la baisse du budget alloué à la formation a eut des conséquences positives dont il a su tirer tout le parti : « Pendant 4-5 ans, nous n’avons pas intégré de joueurs ce qui a permis de porter plus de soins à la méthode de travail. » La méthode, Galli y tient particulièrement : beaucoup de jeunes se perdent selon lui parce qu’ils ne sont pas accompagnés de la bonne manière. La talent seul ne suffit pas à faire un joueur. Dès son entrée en fonction, il repense l’organisation en créant par exemple une équipe psychopédagogique ou en introduisant plus tard l’analyse-vidéo dans le processus de suivi des joueurs : « nous avons été des précurseurs sous bien des aspects ». L’unité d’intentions et de principes est également instaurée : « Nous investissons dans la formation de nos techniciens et de toutes les composantes du staff : des préparateurs athlétiques aux tuteurs, tous doivent comprendre quels sont nos principes footballistiques. » Enfin, le scoutisme s’étend avec 15 observateurs pour l’Italie, 25 pour la seule Lombardie et depuis l’arrivée de Mirabelli, une orientation plus internationale.

Les nouveaux moyens financiers ont donné un second « boost » au secteur jeune. Mais Mirabelli décidait il y a quelques semaines de nommer Mario Beretta coordinateur technique du viver milanais, lequel devait initialement collaborer avec Galli. Divergences de vues, manque de confiance des dirigeants ? Quelle que soit la raison, ce dernier a préféré s’en aller, refusant d’autres postes au sein du club (un rôle moindre dans le secteur jeune ou la direction de la section féminine). Visiblement mécontent de cette fin, il laissera à son successeur les fruits d’un travail efficace et exemplaire.




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