Davide Astori, à l’ombre de Milanello

Par Romain Simmarano publié le 05 Mar 2018
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Il est un pays bergamasque qu’Ernest Hemingway aimait tant qu’il écrit un jour à l’un de ses amis: « Lorsque j’étais enfant, j’étais déjà à Bergamo, alors que je n’avais jamais entendu son nom« . Ce pays fut le creuset d’enfance du désormais regretté Davide Astori. Aussi, cette province de Bergamo, entre plaine et montagne, a-t-elle joué un rôle capital dans sa vie comme dans sa carrière. Davide est né à San Giovani Bianco, une commune d’à peine 5000 habitants dont la tradition théâtrale italienne a fait le lieu de naissance d’Arlecchino. Mais Davide Astori ne se tournera pas vers les arts, du moins pas les plus académiques. Le gamin du pays trouvera son épanouissement sur les terrains du Ponte San Pietro, un club local apprécié. La voiture de ses parents sera mise à rude épreuve car, pour le bonheur du jeune homme, son club est jumelé à l’immense Milan AC. Les aller-retour pour Milanello sont donc légion, pour des oppositions, des entraînements ou des détections. Si la province bergamasque fut marquée par l’émigration dans les années 1930, le jeune Astori s’accroche à sa chance et à sa terre. Jusqu’en 2001, jusqu’à un appel de Franco Baresi.

Pousser sous les yeux des géants

L’étroit chemin qui mène au football professionnel s’ouvre à celui qui en a rêvé tout son enfance, et tout s’illumine. A 14 ans, Davide se voit offrir un ticket vers le rêve de tout défenseur central en formation. En effet, le voilà au coeur de la Primavera milanaise, sous la houlette de l’immense Franco Baresi. Ce n’est pas tout : il est au Milan, ce fameux Milan qui aligne Maldini et Nesta en défense centrale dès 2002. Ses anciens camarades racontent que Davide se postait souvent au bord du terrain, tel l’étudiant fasciné par ses maîtres. A bien observer les mouvements et les gestes de son idole, Alessandro Nesta. Moments fragiles, à mi-chemin entre l’enfance et l’âge adulte, où le rêve d’une vie se confronte au réel. Astori devient professionnel de l’effectif milanais en 2006. Pour progresser, sans prétention, il accepte deux prêts en Serie C1 durant lesquels il s’illustre particulièrement. L’ambition n’interdit pas l’humilité, comme le caractère permet souvent la grandeur d’âme.

Astori et Milan, des rendez-vous manqués

Malgré ces deux prêts plutôt concluants, Astori ne portera jamais le maillot du Milan AC. Son départ pour la Sardaigne, en 2008, sera une grande et belle décision. La lune de miel avec le Milan de son enfance s’achève : la faute, probablement, à une concurrence trop lourde. Un rendez-vous manqué qui ne sera d’ailleurs que le premier. Le second interviendra quatre ans plus tard, au moment du remplacement de Thiago Silva parti au Paris-Saint-Germain. A cet instant, le club lombard lorgne sur plusieurs joueurs, dont l’enfant du club, que Max Allegri connaît particulièrement bien. L’affaire ne se fera pas. Au fond, pour Davide Astori, le Milan AC restera éternellement une madeleine de Proust. Un magnifique souvenir, un creuset de progression et d’envie incomparable, qui malheureusement ne s’est jamais totalement ouvert à lui. Qu’importe : au moment de partager la douleur de ses proches, il n’est plus de couleur ou d’appartenance. « Ma plus grande qualité est aussi mon plus grand défaut : la tranquilité« . Dors tranquillement, Davide Astori le Lombard. Du Parco delle Orobie jusqu’aux portes de San Siro, personne ne t’oubliera jamais.




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Romain Simmarano

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