Dani Alves, l’homme de la situation pour la Juventus ?

Par Boris Abbate publié le 14 Mar 2017
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Si la Juventus est plutôt tranquille pour aborder son match retour, elle le doit en partie à Daniel Alves, entré en fin de match lors du premier acte, et qui a délivré les siens avec un deuxième but crucial. L’ancien barcelonais vient de ponctuer un très bon mois de février et semble définitivement signer son retour après sa longue blessure. Mais si aujourd’hui le Brésilien semble séduire tout le monde autour du Juventus Stadium, ses débuts ne faisaient pas forcément l’unanimité.

Joga bonito et héritage barcelonais

Exaltant par sa technique et son tempérament, le latéral avait conquis l’ensemble de la planète football tout au long de sa carrière. Mais après avoir régalé le Camp Nou pendant des années, le capitaine de la Seleçao avait besoin d’un nouveau défi, et en débarquant à la Juventus, beaucoup se demandaient si le style de jeu de l’ancien blaugrana allait coller avec celui des Bianconeri. Il faut dire que la fantaisie et l’étiquette « Do Brazil » du joueur faisaient un peu tache à coté de l’élégance et la rigueur de la BBC turinoise. Mais qu’importe, c’est bien avec ces caractéristiques que Daniel Alves tente de débuter sa nouvelle vie à l’italienne, et dès les débuts, le numéro 23 rappelle à tout le monde le joueur de classe qu’il est, tout en laissant cependant ce sentiment de gâchis et d’inachevé.

Sur son coté droit, l’enfant de Juazeiro prend trop de risques, perd de trop nombreux ballons et repique constamment dans l’axe pour aller s’engouffrer dans le milieu de terrain et participer à la construction du jeu. Une pratique innovante certes, mais qui à la longue déstabilise beaucoup trop l’équipe lors des transitions défensives. Une situation que résumait bien Max Allegri en début de saison : « Alves doit comprendre qu’il n’est plus à Barcelone et que la Juve ne jouera jamais comme le Barca. Il fait un bon début de saison mais il a encore besoin d’apprendre. Par moments il prend beaucoup trop de risques, et quand vous le faites, en Italie, vous êtes rapidement punis ». Le garçon poursuit son apprentissage au pays de la tactique, mais lors d’un déplacement à Gênes en décembre, Daniel Alves est victime d’une très grave blessure. Le latéral a alors 3 mois pour se remettre et revenir dans le groupe. 3 mois, qui vont complètement changer le Brésilien.

(La heatmap d’Alves face au Palermo en octobre 2016, le Brésilien quitte constamment son couloir pour rentrer dans l’axe)

Dani Alves 2.0

A l’image d’un Lichtsteiner, le nouveau Daniel Alves interprète le rôle de latéral d’une manière beaucoup plus orthodoxe. Au revoir les retours incessants dans l’axe et les pertes de balles inutiles, le Brésilien assure beaucoup mieux son poste et se dévoue entièrement à l’équipe. Depuis son retour en fin de match contre l’Inter, « Dani » a débuté 5 des 6 derniers matchs des Bianconeri et ses performances sont de plus en plus convaincantes. Leader technique, l’homme aux 2 Champions Leagues est constamment recherché et il touche 3 fois plus de ballons que son « concurrent » suisse. Contre l’Udinese, le natif de Juazeiro affiche le nombre record de 94 ballons joués, et si on regarde plus loin, Alves est le 6e joueur qui effectue le plus de passes par matchs (environ 65) en championnat. Lorsqu’il était arrivé à la Juve l’ancien du Barca portait aussi avec lui cette réputation de joueur qui ne savait pas défendre, et la encore, le Brésilien a grandement progressé puisqu’il gagne environ 2 duels sur 3. Mais en plus de ses qualités de footballeur, Daniel Alves apporte aussi avec lui un lot d’expérience qui pourrait bien servir au groupe bianconero.

(Evolution tactique de Daniel Alves, contre Cagliari en Septembre 2016 puis face à Udine en Mars 2017 / comparaison avec Lichtsteiner face à Porto en février dernier) 

Le modèle Evra

« Dani Alves a suivi la même voie qu’Evra lors de sa première saison. Il a beaucoup lutté car il était habitué à un championnat complètement différent et à une équipe qui joue un certain football. Il a donc dû s’adapter et s’habituer à cela, et maintenant, il joue un football différent avec la Juventus. » Lorsqu’il s’exprimait récemment sur son latéral, Allegri ne mâchait pas ses mots pour souligner les progrès de son protégé, et son parcours ressemble étrangement à celui du Français. A l’instar de Tonton Pat’, Alves est avant tout venu à Turin pour apporter son aura, son leadership et son expérience en Champions League. Une stratégie qui s’était avérée payante lors de la première saison d’Evra à la Juventus puisque le Marseillais avait directement atteint la finale à Berlin. Mais Daniel Alves peut se vanter d’avoir dans ses bagages beaucoup plus de trophées que le Français ainsi qu’une polyvalence qui devrait bien aider son équipe.

Parfois utilisé dans la défense à 3, l’ancien barcelonais vient de livrer un superbe match en tant que milieu excentré face au Milan. Petit à petit, Alves prend ses marques en Italie, et le Brésilien pourrait bien s’avérer être la véritable valeur ajoutée du groupe sur la fin de saison. Le peuple bianconero a un rêve nommé Champions League, et Daniel Alves fait déjà saliver les tifosi quand il s’agit d’en parler : « Il n’existe pas de rêves trop grand, mais seulement des rêveurs qui pensent trop petit ». Ce rêve pourrait bien devenir réalité, à condition de confirmer dès ce soir contre Porto, avec pourquoi pas, un Dani Alves décisif. Réponse ce soir !




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Boris Abbate

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