Calciostory : Et Grosso transcenda l’Italie !

Par Joseph Cocilovo publié le 14 Nov 2016
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Il y a des nuits qui restent gravées dans nos mémoires, des matchs intemporels qui peu importe notre âge, nous donnent des frissons lorsque l’on y repense. Cette soirée du 4 juillet 2006 en est un parfait exemple. Toutes les conditions d’un match dantesque étaient réunies. Re-situons le contexte. L’Allemagne, mastodonte du football, qui joue « sa » Coupe du monde, affronte l’Italie, sa bête noire, qu’elle n’a jamais réussi, à l’époque, à battre en match officiel. Avec un Westfalenstadion bouillant à souhait, logiquement partisan de la Mannschaft, la soirée promet d’être belle, elle le sera.

Le combat des titans

Buffon, Ballack, Totti, Klose, Del Piero. Rien qu’en entendant ces noms, on sait qu’on va avoir le droit à du grand spectacle. Les deux équipes se rendent coup pour coup, aucune ne lâche de terrain à l’autre, on sent qu’elles ont envie de prendre rapidement l’ascendant. Cependant, les paires Cannavaro-Materazzi et Friedrich-Mertesacker restent intraitables en défense centrale, avec le soutien des murs Buffon et Lehmann. La première mi-temps est hachée, les milieux de terrain allemands et italiens commettent beaucoup de fautes, « tactiques » pour la plupart. Ce qui amène très peu de réelles occasions de but, avec seulement un coup franc lointain de Totti, et deux déboulés côté gauche de Toni et Perrotta. Côté allemand, Klose est un peu esseulé en attaque, du coup les joueurs de Klinsmann s’en remettent à des frappes lointaines, mais la défense Italienne veille au grain. La première mi-temps se termine sur ce score nul et vierge, mais les deux équipes ont déjà laissé des forces dans la bataille, peut-être ne s’attendaient-elles pas à jouer jusqu’au bout de la nuit.

Si le début de deuxième période repart sur les mêmes bases, la suite du match nous offre un spectacle assez pauvre, les 22 acteurs semblant se résigner à en découdre en prolongation. L’Italie se fait malgré tout quelques frayeurs, avec notamment une énorme percée de Klose dans la défense transalpine. Tout doucement, la fin du temps réglementaire approche, plus personne ne prend de risque, on attend un faux pas de l’adversaire, la moindre erreur pouvant être fatale à ce niveau. Elle n’arrivera pas.

Grosso, ce Héros

Fin du match, il faudra encore batailler au minimum 30 minutes pour rejoindre Berlin. Les jambes sont lourdes, mais l’enjeu est tellement grand, tellement beau, il ne faut pas se relâcher maintenant, les joueurs le savent et la prolongation donne une autre dimension au match. Plus de calcul, plus de stratégie, on ne joue plus avec la tête, mais seulement avec le cœur et les tripes. Et ce sont les Italiens, dès l’entame, qui sont à deux doigts, par l’intermédiaire de Gilardino et de Zambrotta d’assommer rapidement les Allemands. Mais le poteau et la barre transversale en décident autrement, au grand dam de Marcello Lippi. Les Allemands ont eux aussi décidé de jeter toutes leurs forces dans la bataille et c’est Lahm, qui sonne la révolte allemande.

Les petites minutes entre les deux mi-temps sont les bienvenues, si le mental est en acier, le physique ne suit plus, il va falloir se dépasser pour arriver au bout. Et cette fois-ci, c’est l’Allemagne qui démarre fort, les 5 premières minutes ressemblent à une attaque-défense, Allemands à l’abordage et Italiens en bloc. La tendance s’inverse au fil des minutes, avec au passage une multitude de fautes qui hachent le jeu, sans doute dues à la fatigue. Puis vient le miracle de « Gigi » Buffon. Sur une passe de Schweinsteiger, Podolski arme une lourde frappe du gauche, touchée du bout des doigts par l’infranchissable portier italien. Ce sera la dernière estocade des blancs et noirs, l’épilogue d’un « drama » footballistique pointant le bout de son nez.

Après une frappe de Pirlo repoussée par Lehmann, l’Italie obtient un corner. On se dirige tout droit vers la cruelle séance de tirs au but, c’était sans compter sur Grosso. Le corner est d’abord repoussé par la défense, le ballon revient dans les pieds de Pirlo, il temporise, cherche une solution et finit, avec sa classe légendaire, par glisser le ballon vers Grosso qui, dans une position et un angle impossible, brosse une frappe du gauche parfaite qui se loge dans le petit filet de Lehmann, impuissant. L’Italie exulte, Grosso n’en revient pas. Il vient peut-être d’envoyer l’Italie en finale, il ne reste que deux minutes à jouer. Les Allemands eux, savent qu’ils n’auront sûrement plus qu’une seule occasion de revenir. Le match repart, l’Allemagne joue à 8 devant, mais à trop se découvrir, le couperet tombe. Par l’intermédiaire du patron Cannavaro, Gilardino part en contre, temporise et décale Del Piero qui vient crucifier la Mannschaft. Cette fois ça y est, ils sont en finale, le cœur et le mental ont eu raison de la rigueur et du physique. La suite, vous la connaissez… Campioni del Mondo.




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Joseph Cocilovo

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