AS Roma : nouvel exploit, nouveau contexte

Après sa défaite (2-5) à Liverpool la semaine dernière, la Roma doit une nouvelle fois annuler un écart de trois buts, face à un grand club, pour atteindre la finale de la Champions League. Le contexte ne s’annonce pourtant pas si semblable d’une rencontre à l’autre.

La Roma s’est offert un droit à l’erreur supplémentaire

Tout était plié, à Liverpool, lorsque peu après l’heure de jeu Roberto Firmino a inscrit le cinquième but des Reds. 5-0, les Romains étaient enterrés, le regard baissé, les mains sur les hanches, plus aucun ne courait dans le bon sens. Les supporters anglais étaient sur un nuage. Ils y redescendront 20 minutes plus tard quand Edin Dzeko et Diego Perotti auront marqué deux buts aussi inattendus que salvateurs. Instantanément, la finale n’était plus si inaccessible, les supporters italiens chantaient et il ne restait que trois buts à rattraper. Voilà le point commu  entre la double confrontation AS Roma-Barcelone et AS Roma-Liverpool : à l’extérieur, les Romains ont marqué deux fois (une fois en Espagne) pour avoir trois but à rattraper. Ce soir, peu importe si Liverpool marque. L’objectif des Italiens serait le même, à savoir gagner par trois buts d’écart pour rester en vie. Gare cependant à l’excès d’engagement.

Liverpool, ce n’est pas le Barça

Puisque la Roma a éliminé le FC Barcelone, pourquoi n’y arriverait-elle pas face à Liverpool ? Le Barça apparaît plus fort que les Reds, le raisonnement se défend. Les Anglais ont pourtant une arme bien plus affûtée que les Catalans : la contre-attaque. Les Italiens devraient attaquer et se porter vers l’avant. Le trio Mané-Salah-Firmino, déjà destructeur au match aller, s’en frotte déjà les mains. Ces trois joueurs possèdent une pointe de vitesse cumulée assez rare en Europe. Ajoutées à cela leur entente naturelle et leur parfaite gestion des espaces, chaque récupération de balle vaudra une occasion de but si les Romains ne font pas attention à leurs arrières. Les projections offensives de Milner, Oxlade-Chamberlain et Wijnaldum ne feront qu’accentuer la menace.

Liverpool et sa défense vulnérable

Les dirigeants de Liverpool ont dépensé leur dernière fortune (84 millions d’euros) pour acheter le défenseur central Virgil van Dijk. À ce poste, il s’agit du plus onéreux transfert mais le Néerlandais, considéré comme l’un des meilleurs du monde par Claude Puel lorsqu’il l’entraînait à Southampton, ne fait pas de miracle. En Premier League, Liverpool ne possède que la sixième meilleure défense (37 buts encaissés). À titre de comparaison, le FC Barcelone, récent champion d’Espagne sans perdre le moindre match, a encaissé 21 buts. Van Dijk n’est pas devenu Sergio Ramos malgré son prix de vente et Dejan Lovren, défenseur dur sur l’homme par excellence, gère parfois mal son agressivité. L’expérience, la présence dans la surface de réparation et le jeu de corps d’Edin Dzeko peuvent grandement l’handicaper. La pression sera présente.

Changement de système à prévoir ?

À Liverpool, l‘AS Roma a vécu sa première heure de jeu cauchemardesque avec une défense à trois, ou à cinq selon les phases de jeu. Un choix non-payant pour Eusebio di Francesco et une tactique qui a pris l’eau face à la vivacité des offensifs anglais. Juan Jesus en était le meilleur exemple et lorsqu’il a cédé sa place à Perotti, les Giallorossi sont repassés à quatre arrières et ont marqué leurs deux buts. Pour cette raison et parce que les Romains doivent attaquer, tout en prenant garde aux contres, il se pourrait que «DiFra» ne réitère pas l’expérience. Au match retour, contre le FC Barcelone, il avait aligné ce même 3-5-2. Ce mercredi, le 4-3-3 pourrait être privilégié, avec la titularisation d’un troisième attaquant. C’est une autre différence avec le match contre les Catalans. Et pas des moindres.

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