Calcio [?kalt?o]

= calcium
Oui mais non.

Étymologie : du latin calx, « talon ; coup de pied »

Mythologie : le calcio storico fiorentino (appelé aussi calcio in costume ou calcio in livrea) serait à l’origine du jeu actuel.
On lui prête une filiation à l’haspartum, pratiqué durant l’antiquité dans les camps romains. Une fois n’est pas coutume, les Romains auraient pompé l’idée aux Grecs. On trouve des jeux populaires équivalents en France avec la soule ou choule et en Angleterre, mais aussi chez les peuples ancêtres des groupes ethno-culturels chinois, inuits, mayas, etc. On peut donc dire que le jeu de balle est vraiment universel.

L’episkyros des Grecs, pratiqué la quéquette à l’air.

À Florence, depuis la Renaissance, des rencontres sont organisées entre les équipes représentant les quatre quartiers – comme le monde est bien fait – de la ville. Les grandes parties auxquelles participaient les membres de l’aristocratie locale se déroulaient sur les grandes places de la ville ou bien sur l’Arno gelé (ndr : le fleuve qui traverse Florence, et non pas le célèbre avocat umpiste aux cheveux impossibles Arno Klarsfeld. Rien à voir non plus avec les posteur fou de Calciomio). Ces rencontres sont au centre de véritables cérémonies et commencent par des processions. Le terrain devait être deux fois plus long que large. Des parties informelles se jouaient également dans les rues. Nous connaissons beaucoup de joueurs célèbres dans la famille ducale Médicis, dont des futurs papes Clément VII et Léon XI).

Plusieurs auteurs florentins mentionnent la pratique de ce jeu. En 1580, un traité du comte Giovanni de Bardi, le Discorso sopra il Giuco del Calcio Fiorentino – que vous pouvez consulter sur Gallica (le site de la Bibliothèque Nationale de France) dans sa réédition de 1673, si le cœur vous en dit -, fixe certaines règles du jeu. Ce texte a en effet été réédité a de multiples reprises durant l’époque moderne. C’est une première codification, qui intervient bien avant celles imposées par les universités britanniques pratiquant le football.
Ce jeu se joue essentiellement à la main et ressemble en réalité plus à un croisement entre le rugby et un sport de combat qu’au football.
Les rencontres opposent deux équipes de vingt-sept joueurs répartis sur quatre lignes.
Le ballon doit toujours être en mouvement jusqu’à son arrivée dans un des filets. Plusieurs juges et arbitres veillent au grain.
Dante da Catiglione, au cours d’une partie mémorable qui s’est déroulée le 17 février 1530 en plein milieu de la cité assiégée par les Impériaux de Charles Quint et les Médicis déchus, a porté par un joueur adverse qui tenait la balle et a marqué en les envoyant tous deux dans le filet (Francesco Domenico Guerrazzi au chapitre 27 de son roman historique L’assedio di Firenze, version de 1869. Trouvable sur le site Liber Liber).
Le jeu a aussi été pratiqué à Pistoia en 1666, à Livourne au XVIIIe siècle et il est même arrivé que le calcio fiorentino soit en représentation hors de sa Toscane natale, par exemple pour une partie exceptionnelle a été organisée à Lyon en 1575, en l’honneur du roi de France Henri III. C’est ainsi que pendant la Coupe du monde de football de 1998, les élus lyonnais ont monté tant bien que mal un match de calcio fiorentino.

« Les Italiens appellent ce jeu le calcio »

Le calcio fiorentino s’est évaporé au cours du XVIIIe siècle, avant de connaître une resucée fasciste, à partir de 1930, avec la commémoration des quatre cents ans du siège 1530.
Par ailleurs, c’est sous le régime de Mussolini que s’impose le terme de calcio face à l’anglicisme football pour désigner le sport actuel.
En fait le calcio est bien le football des Britanniques. Ce sont les Anglais et en particulier leurs marins qui ont amenés avec eux leur jeu en Italie, en témoignent encore les noms de certains clubs très anciens comme le Genoa Cricket and Football Club 1893 et l’AC Milan (fondé en 1899, là aussi on y pratiquait le cricket, autre sport so british).

Légende : Qui c’est les plus forts ? Évidemment c’est les Verts.

Aujourd’hui, le calcio in livrea est devenu une attraction touristique. Sienne a le palio (ndr : sorte de jeu des petits chevaux grandeur nature, ou tiercé des temps anciens mais sans Omar Sharif. Existe aussi à Ferrare et dans d’autres villes), Florence le calcio.
Malheureusement, malgré l’interdiction de participation à laquelle sont soumis les repris de justice, les rencontres annuelles sont souvent annulées de nos jours. Ainsi, le tournoi 2006 a-t-il été arrêté après les heurts de la première rencontre. Le tournoi 2007 a quant à lui été annulé sans qu’aucune partie n’ait été disputée. De tout temps ce jeu a été l’occasion de régler ses comptes sur le terrain voire dans le public. Mais heureusement, le jeu est revenu en force en 2008 avec une interdiction de participation aux joueurs âgés de plus de 40 ans. Le jeunisme imposé par notre société touche donc également ce jeu si fun. Cette année, les matchs devraient selon la coutume se dérouler le 24 juin. Il y aura en plus un match de représentation à Vicchio (province de Florence) le 23 août pour commémorer une bataille qui eut lieu en 1529.

Le calcio, c’est moche.

Et donc à la fin ça a donné un jeu très défensifs apprécié par de méchants tifosi d’extrême-droite ultra (-violents) et mauvais perdants qui soutiennent l’équipe de leurs mafiosi de patrons qui ne pensent qu’à tricher.
Classe, man ! Top of the Pop.