Entraîneur de club, il a été l’unique à avoir remporté avec la même équipe les trois principales compétitions européennes. Giovanni Trapattoni, tout juste soixante-dix ans, sera le technicien, qui, mercredi, affrontera l’Italie de Lippi pour les qualifications au Mondial 2010. Une opportunité optimale pour faire un flash back sur les principaux faits d’arme du joueur et de l’entraineur Trap, actuellement assis sur le banc irlandais, et qui possède un passé commun avec Lippi en tant que “mister” de la Nazionale et de la Juve !

AMOUR AZZURRO - Été 1960, Jeux Olympiques de Rome. Trapattoni est de la partie (des convoqués) avec la Squadra Azzurra, qui finira quatrième après avoir égalisé en demi-finale avec la Yougoslavie, qui remportera le tournoi. “L’équipe de l’Est”, telle on la surnomme à l’époque, avec tous ses techniciens en pagaille, enlève à l’Italie la possibilité de jouer la finale, mais pour Giovanni Trapattoni ces Olympiades seront un évènement décisif dans sa vie. Dans le retrait de Grottaferrata il connaît Paola, romaine, qui deviendra sa femme. Le Trap raconta que tout le beau monde romain la courtisait, mais qu’elle l’a choisi, juste lui. On raconte même que Giovanni était tellement timide, que Magistrelli et Cie furent contraint de convaincre Paola d’adresser directement sa réponse à Trapattoni. Il épousera sa compagne le 3 juin 1964 dans l’Abbaye de San Nilo à Grottaferrata avec le rite byzantin.

EXORDE AVEC BONIPERTI – Des Jeux Olympiques à la Nazionale. Trapattoni joue pour la première fois avec l’Italie le 10 décembre 1960 au San Paolo de Naples (inauguré l’anné précédente) lors d’un amical contre l’Autriche. Avec lui, on découvre les premiers pas d’un autre milanista, Sandro Salvadore. Pour Giampiero Boniperti, c’est en revanche la dernière partie en Nazionale. Il marque le but de l’égalisation momentané 1-1, mais l’Autriche s’impose sur le score de 2-1. Boniperti et Trapattoni se retrouveront ensemble, un président, l’autre entraîneur, quelques années plus tard à Turin, chez les juventini. Le tout, en remportant six championnats, les trois coupes européennes et la Coupe Intercontinentale.

DÉCEPTION MONDIALE – Dès lors, on ne discute plus un milieu de terrain en équipe nationale : Giovanni Trapattoni. Il doit être le numéro 6 de l’Italie aux mondiaux du Chili. Oui, jusqu’au dernier moment. À la dernière journée de championnat, une très vilaine faute de Massei della Spal le met presque “out” pour la compétition : blessure à la cheville, et au niveau du tibias. Trapattoni continue tout de même à jouer, mais lors d’un amical à Bruxelles, avant le départ du voyage au Chili, la douleur le reprend trop fortement, comme un rappel. Giovanni Ferrari l’emmène malgré tout, mais Trapattoni servira juste en tant que spectateur : le maillot numéro 6 est conservé à part des autres… mais jamais utilisé.

CONTRE PELÉ’ - La légende de Trapattoni qui blesse Pelé lors d’Italie-Brésil est peut-être exagérée. En réalité dans cette rencontre amicale du 12 mai 1963 à Milan, Pelé joua seulement 26 minutes et fut ensuite remplacé par Quarentinha. Ce même Trapattoni rétablira la vérité quelques années plus tard : « Pelé avait une cheville déjà affaiblie mais il devait absolument jouer pour des questions administratives et contractuelles. ». L’Italie gagne haut la main 3-0 ce match avec des buts de Sormani, de Mazzola, de Bulgarelli.

UN BUT EN 17 MATCHES - Trapattoni jouera 17 parties en Nazionale, en inscrivant un unique but : au Prater de Vienne. On est le 9 juin de 1963. Son épopée azzurra écrit ses dernières lignes lors de nouveau, d’une partie amicale à Bologne (3-1 face au Danemark). Edmondo Fabbri prépare le mondial de 1966 en Angleterre, Trapattoni s’épargnera l’humiliation de la Corée.

SUR LA BANC AZZURRO - Après avoir tout gagné avec la Juventus, emmené l’Inter au Scudetto avec une année record en 1989, Trapattoni aboutit sur le banc de la sélection italienne, au bon vouloir de Berlusconi. En effet, ce sont les critiques du Premier Ministre qui fera abandonner Zoff du poste, qui venait de perdre l’Euro à Rotterdam sur un but de Trezeguet contre la France, dans les prolongations. On était le 2 Juillet de 2000. Quatre jours après, le choix tranche en faveur de Trapattoni qui avait été le coach de Zoff à la Juve. Il “Trap” restera en place 4 ans et 9 jours. Un parcours assez correct : 44 parties, 25 victoires, 12 nuls et 7 défaites.

OH, LE MONDIAL - Trapattoni n’a pas le temps ni le répis : il enfile de suite le bleu de chauffe, sans passer par la case des amicaux. La première partie sur le banc de l’Italie compte pour la qualification au Mondial 2002. Les azzurri finissent sur un score de 2-2 contre la Hongrie à Budapest : Inzaghi avait donner par deux fois l’avantage aux italiens, mais Horvath, toujours et encore, aura permis aux hongrois de rejoindre l’équipe de Trapattoni. La qualification reste cependant facile, mais les polémiques ne manquent pas : surtout au niveau de la non-convocation de Roberto Baggio, qui aurait disputé sa quatrième Coupe du Monde consécutive. Un accident le pénalise et l’arrête assez longuement, mais 76 jours après l’opération, il revient sur le terrain avec Brescia. Il joue les dernières trois parties de championnat, qui ne suffiront pourtant pas pour convaincre Trapattoni de l’amener au Japon et en Corée.

L’EAU BÉNIE – Le premier match de ce Mondial à l’air du soleil levant se solde sur une victoire contre l’Équateur, 2-0. Les ennuis arrivent après et les buts de Vieri ne suffiront pas à maintenir l’Italie la tête hors de l’eau. Aux buts de Bobo, la Croatie répondra grâce à Olic et Rapaic en trois minutes. Trapattoni est surpris par des caméras alors qu’il est en train de fouiller dans sa poche : il a un flacon d’eau bénie, offert apparemment par une sœur. Puis, nul contre le Mexique (Del Piero sauve de nouveau l’Italie à six minutes de la fin) qui cependant permet aux italiens de se qualifier tout de même de justesse. Mais le Mondial en huitièmes de finale et il n’y a pas d’eau bénie qui tienne. Devant au score la plupart du match (toujours Vieri), l’Italie est rejointe à deux minutes du terme de la rencontre et est éliminée un but d’Ahn en prolongations… encore. L’arbitrage de Moreno est scandaleux, mais Trap est dans la “tourmente”. L’accusation de Vieri, son comportement sur le banc n’a pas plu : il n’y a pas seulement l’eau bénie, mais un coup de poing dans le plexiglass de son banc, plus d’autres “détails” attraient les autres critiques.

EURO, DERNIER APPEL - Trapattoni a la possibilité de se refaire à l’Euro de 2004 au Portugal. La qualification est sans problèmes, les ennuis aussi plus tard. L’Italie sort au premier tour : match nul et vierge contre le Danemark, 1-1 face à la Suède (but de Cassano et Ibrahimovic). La victoire (2-1) sur la Bulgarie avec but de Cassano à la dernière minute, mais le résultat nul entre la Suède et le Danemark leur donne le billet pour la suite de la compétition. Cassano fond en larme sur le terrain, et ce sera la dernière partie de Trapattoni sur le banc italie, et qui arrivera à sa place ? Un certain Marcello Lippi.

Et voilà, on se retrouve à Bari : Lippi est revenu en tant que sélectionneur de la Squadra, Trapattoni s’assied sur le banc de l’Irlande. Ils s’étaient affrontés pour la première fois en tant que footballeurs le 11 octobre 1970, lors d’un Milan-Sampdoria. C’est la troisième partie avec la Samp pour Lippi qui finie sur le score final de 3-1 pour le Milan dans lequel jouait Trapattoni. Et sur les bancs, on pouvait apprécier Rocco d’un côté (milanais) et Bernardini de l’autre (doriani).

source : www.gazzetta.it