Parme, stadio Tardini, un dimanche après-midi, jour de match. Un dimanche comme des centaines d’autres à travers toute la péninsule italienne. Des tifosi qui chantent en attendant l’entrée des joueurs sur le terrain, des enfants qui scrutent du regard tous les va-et-vient devant le tunnel qui mène aux vestiaires dans l’espoir d’entrevoir d’un peu plus près leurs idoles. Una domenica italiana comme le dirait si bien Toto Cotugno. Mais, en ce 22 février 2015, quelque chose cloche. Pas d’enfants, pas de joueurs et pas de match. Pas d’argent non plus ou plutôt plus d’argent dans les caisses du Parma FC. Pour la première fois de l’histoire du calcio, une rencontre ne se disputera pas faute de moyens financiers pour payer les stadiers, l’électricité et toutes autres charges nécessaires à la tenue d’un match de football. C’est le jour le plus triste de l’histoire centenaire de ce club, en attendant certainement d’en connaitre un autre encore plus triste lorsque la faillite sera prononcée.

L’histoire d’un club, d’une ville, bafouée par des gens sans vergogne qui ont profité d’une situation similaire pour se faire un peu de pub voir même utiliser Parma pour détourner ou blanchir de l’argent. Il aura fallu attendre que ce Parma-Udinese soit reporté pour que le maire de Parme se réveille pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être ou pour que les dirigeants du football italien tentent eux de sauver la régularité du championnat. Ou plutôt essayent-ils simplement de sauver la face d’un calcio qui n’est plus à un excès près ? Savoir que les derniers espoirs de sauver le club sont dans les mains de Manenti ne présage rien de bon. Des paroles, encore des paroles mais pas d’argent. Un manque de respect continue pour ceux qui aiment le club et le football en général. Un manque de respect aussi pour l’adversaire du jour. Cette Udinese qui commençait à faire monter ses joueurs dans le car direction l’Emilie mais aussi ses supporters qui étaient pour certains déjà en route au moment de l’annonce du renvoi. Le  vieux stadio Tardini restera donc vide et silencieux en cet après-midi sans football. Mais, il ne sera pas si seul au final. Comme une lueur d’espoir, les tifosi parmesans seront à ses cotés prêt à repartir lorsque le Parma FC renaitra de ses cendres.