Quatrième édition, l’Italie se présente en tant double championne du monde en titre mais douze années ont passé depuis la dernière Coupe du Monde. De plus, la catastrophe de Superga a fait des dégâts, la Squadra Azzurra ne passera pas le premier tour.

Après deux éditions sur le continent européen qui avait démenti la règle de l’alternance, la Coupe du Monde se devait de reprendre ses droits en Amérique du Sud, pour l’édition de 1942, l’Argentine et le Brésil avait posé leur candidature (outre l’Allemagne nazie), l’Argentine se retire et le Brésil est alors naturellement désigné .

Qualifications

Comme de coutume donc, le tenant du tire est exempté de qualifications, l’Italie s’est donc échauffée deux ans plus tôt à Londres lors des J.O avec une équipe expérimentale. Vittorio Pozzo a laissé sa place à Ferruccio Novo qui a construit le grand Torino d’après guerre en tant que dirigeant, cette équipe qui s’écrase en avion (dans lequel devait même figurer Pozzo) sur la colline de Superga avec à son bord 10 internationaux italiens (dont Valentino Mazzola, Bacigalupo, Monti, Rigamonti…) qui composaient l’épine dorsale de la Nazionale de l’époque, nous sommes à un an du Mondial. Drame nationale mais la sélection italienne saura relever la tête avec beaucoup de courage, ne s’écroulant pas au niveau des résultats. Suite à cette catastrophe, l’Italie rejoint le Brésil en bateau (16 jours de voyage) et non en avion, un choix qui va évidement peser sur la condition physique des joueurs italiens .

Phase finale

A seulement cinq ans de la fin du second conflit mondial, ce fut une compétition difficile à organiser, Allemagne et Japon exclus (considérés responsables de la guerre), Argentine absente, beaucoup de nations encore fragile économiquement ont du déclarer forfait, en revanche l’Angleterre (et les nations britanniques) daignait enfin participer à ce tournoi. Les nombreuses défections (Turquie, Écosse et Inde forfaits après le tirage au sort, les Indiens pour s’être vus refuser l’accord de jouer pieds nus), font que seulement 13 équipes comme lors de la première édition de 1930 participent au Mondial brésilien, un tournoi plutôt bancal.

Les joueurs s’entraînent tant bien que mal pendant la longue traversée

Les nations sud-américaines sont favorites, l’Angleterre est l’outsider. Le format est différent, une première phase de groupe (une nouveauté donc) avec 4 poules (deux de 4, une de 3, une de 2 suite aux défections!), les quatre premiers sont qualifiés pour une poule finale dont le vainqueur est sacré champion du monde. L’Italie hérite de la poule de trois avec le Paraguay et la Suède, la Squadra Azzurra éreintée par son voyage et peu entrainée était dans l’inconnu. Le premier match face à la Suède allait montrer ses limites, pourtant les vikings (sur décision de leur fédération) sont composés de joueurs amateurs, pas de Gren, Nordhal ou Liedholm, le trio magique du Milan AC. Mais la Suède, tout simplement en meilleure condition physique, vient à bout de l’Italie. Si Riccardo Carapellese (un des deux seuls convoqués du Torino) ouvre la marque, la Suède se rebiffe grâce à un certain Jeppson (doublé) qui fera les beaux jours de l’Atalanta et du Napoli quelques années plus tard et Andersson (futur romanista !). A 15 minutes de la fin, le juventino Muccinelli réduit le score à 3-2 et en toute fin de match, Carapellese toujours touche la barre !

L’ouverture du score de Carapellese contre la Suède

Le deuxième match de la poule met fin à tout suspens, le 2-2 entre la Suède et le Paraguay élimine l’Italie, qui ne peut donc rejoindre  les Scandinaves au classement. Face au Paraguay, les azzurri vont tout de même jouer le jeu pour ne pas décevoir les nombreux immigrés italiens présents dans les travées de l’Estadio Pacaembu de Sao Paolo. Carapellese sur un service du romanista Amadei ouvre la marque en début de match et le pensionnaire de la Fiorentina Pandolfini double la mise en seconde période sur un centre de…Carapellese, meilleur azzurro de ce Mondial. Un match remporté tranquillement.

Italie-Paraguay, pour l’honneur

L’Italie finit donc sur une note positive, il était difficile d’espérer de faire un bon parcours avec une sélection construite à la hâte suite au drame de Superga, un évènement qui marquera le début d’une longue période de disette de la Nazionale.

Les matches

1er Tour : 25.06.1950 (São Paulo) Italie-Suède 2-3 (Carapallese, Muccinelli / Jepsson x2, Andersson)

1er Tour : 02.07.1950 (São Paulo) Italie-Paraguay 2-0 (Carapallese, Pandolfini)

Classement Groupe C

L’effectif italien

Gardiens : Casari (Atalanta) · Moro (Torino) · Sentimenti IV (Juventus)

Défenseurs : Annovazzi (Milan) · Blason (Triestina) · Fattori (Inter) · Furiassi (Lazio) · Giovannini (Inter)

Milieux : Magli (Fiorentina) · Mari (Juventus) · Parola (Juventus) · Remondini (Lazio) · Tognon(Milan)

Attaquants : Amadei (Roma) · Boniperti (Juventus) · Campatelli (Inter) · Cappello (Bologna) · Caprile (Atalanta) · Carapellese (Torino) · Lorenzi (Inter) · Muccinelli (Juventus) · Pandolfini (Fiorentina)

Sélectionneur : Novo

Privée de son socle granata, l’Italie est représentée par 9 clubs, l’Inter, la Juventus et le Milan AC composent la moitié de l’équipe (5 + 4 +2), on retrouve également 3 joueurs de la Lazio, 2 du Torino, de la Fiorentina et de l’Atalanta et enfin 1 de la Triestina et de Bologna. Les joueurs les plus capés avant la compétition sont Carapellese du Torino et Anovazzi du Milan avec respectivement 11 et 10 sélections.

L’Equipe-type

Évoluant dans un WM qui datait de l’avant-guerre, seulement 4 joueurs ont participé aux deux rencontres, il s’agit de Cappello, Carapellese, Furiassi et Muccinelli.

Et le vainqueur est…

L’Uruguay est de nouveau championne du monde après son sacre à domicile en 1930, le dernier match synonyme de finale contre le Brésil (victoire 2-1) au Maracana est considéré comme un drame nationale pour les auriverde, les Celeste égalisent donc l’Italie avec deux trophées. La Suède et l’Espagne complétaient cette poule, tandis que les buteurs uruguayens contre le Brésil sont Schiaffino et Ghiggia qui ont fait les beaux jours des clubs italiens (Milan et la Roma) et même porté le maillot de la Nazionale en tant qu’oriundo. A noter qu’un troisième champion du monde (Vidal) porta le maillot de la Fiorentina et de la Pro Patria.