L’Italie et la Coupe du Monde 1986


Championne du monde en titre, c’est une Équipe d’Italie usée qui se présente au Mexique pour cette 13ème Coupe du Monde. Logiquement éliminée au stade des 8èmes de finale, c’est la fin d’une splendide génération guidée par Enzo Bearzot pendant dix ans.
La Colombie a dans un premier temps été désignée pour accueillir la 13ème édition du Mondial et ce, dès 1974, mais elle dut déclarer forfait six ans plus tard à cause de graves problèmes économiques. Les États-Unis, le Canada et le Mexique se sont ainsi proposés pour récupérer l’organisation et ce dernier l’emporte grâce au bon travail effectué en 1970. Mais on était à deux doigts de changer une deuxième fois d’organisateur suite au tremblement de terre qui a touché Mexico le 19 septembre 1985. Finalement, la FIFA confirme son choix et les mexicains accueillent leur deuxième Coupe du Monde en seize ans.
Qualifications
Tenante du titre, l’Italie est exempte des qualifications pour la Coupe du Monde et puisqu’elle a loupé l’Euro 1984, elle n’a disputé que les qualifications de ce dernier comme rencontre officielle depuis le sacre du Mondial 1982. C’est donc une série de 19 matches amicaux de février 1984 à mai 1986 ! Enzo Bearzot a resigné et peut fêter ses 10 ans à la tête de la sélection. Durant ces 18 mois, il tente un renouvellement très progressif, le plus dur est de trouver le successeur de Dino Zoff et il y a bagarre entre Bordon, Galli et Tancredi. Un temps écarté, Scirea refait son apparition, ce qui pousse Bearzot à essayer Franco Baresi au milieu, sans succès. Le milieu du Napoli Bagni fait son trou à ce poste, à l’inverse de celui du Torino Dossena pourtant champion du monde, mais on lui préfère le numéro 10 du Hellas Di Gennaro. Un autre exclu est Roberto Mancini pourtant dans le groupe en 1985 à seulement 19 ans mais écarté à cause de ses problèmes de comportement. En revanche, son inséparable coéquipier Gianluca Vialli se tient à carreau et fait partie du nouveau cycle.
Sur ces 19 rencontres, la Nazionale en remporte 10 (contre le Mexique, Turquie, Canada, Suède, Pologne, Irlande, Portugal, Angleterre et la Chine), concède 5 nuls (Tchécoslovaquie, États-Unis, Suisse, Grèce et Mexique) et s’incline 4 fois (deux fois contre la RFA, Pologne et Norvège). Le dernier test se dispute à Naples contre la Chine et une victoire 2-0 pour une belle revue d’effectif.
Phase finale
Dans ce Mondial, on retrouve tous les pays ayant gagné au moins une fois le trophée. Le seul absent de marque est encore les Pays-Bas battus en barrages par le cousin belge, tandis que Canada, Iraq et Danemark font leurs débuts. On revient à une formule un peu plus classique, 24 participants distribués en 6 groupes, une seule phase de poule qui voit qualifier les 2 premiers et les 4 meilleurs 3èmes aux 8èmes de finale, s’en suivent, quarts, demis, finale. Tête de série, l’Italie tombe avec l’Argentine mais aussi la Bulgarie et la Corée du Sud, la qualification est à la portée. En réalité, La Nazionale dispute un dernier match amical, mais non-officiel, face au Guatemala, histoire de s’habituer à l’altitude et elle s’impose 4-0 avec un triplé d’Altobelli. A noter que juste avant de partir, Bearzot a resigné pour 4 ans !
C’est bien Giovanni Galli qui est le portier titulaire, cette fois plus de bloc Juve, car pas moins de huit équipes sont présentes dans le onze titulaire. Scirea (désormais capitaine), Cabrini, Vierchowod, Bergomi, Conti et Altobelli sont les 6 champions du monde rescapés dans l’équipe-type. Au milieu de terrain, De Napoli gagne le ballotage avec Ancelotti et le duo d’avants-centres est composé de Galderisi et Altobelli. A noter que Bearzot continue de se passer de Roberto Pruzzo, de nouveau sacré meilleur buteur de la Serie A avec la Roma. L’Italie débute contre la Bulgarie et régale les foules avec un très bon match. Spillo Altobelli ouvre la marque sur un coup-franc de Di Gennaro. Seulement la Nazionale vendange, Sicrea loupe une bonne opportunité, Vierchowod touche la barre et ce qui devait arriver, arriva, Sirakov égalise de la tête à la 85ème sur la seule vraie occasion de la Bulgarie.
Bearzot confirme le même 11 de départ contre l’Argentine. Bagni est au marquage individuel sur son coéquipier napolitain Maradona et l’Italie ouvre le score sur penalty suite à une main de Burruchaga. Mais Diego égalise en surprenant un Galli loin d’être exempt de tout reproche. Les deux équipes ne s’épargnent pas et les mauvais coups fusent, Conti touche le poteau en seconde période avant d’être remplacé par Vialli ainsi utilisé dans un inédit rôle d’ailier. Finalement le 1-1 arrange les deux équipes et le match se termine sur ce score. L’Italie doit l’emporter face à la Corée du Sud pour être sure de se qualifier. On pense la victoire facile, mais on passe pas loin d’une autre Corée comme en 1966. Collovati remplace Bergomi et c’est Vierchowod qui glisse sur la droite. L’inévitable Altobelli ouvre le score et tire même un péno sur le poteau. Cependant la Corée égalise avant qu’Altobelli ne redonne l’avantage, un csc coréen porte la Squadra Azzurra sur le 3-1 et les asiatiques réduisent la marque. 3-2 score final, que ce fut laborieux. Quoi qu’il en soit, l’objectif est atteint, deuxième l’Italie se qualifie pour le tour suivant.
Elle doit ainsi affronter la France championne d’Europe en 8èmes de finale. Peu confiant, Bearzot titularise Beppe Baresi pour contenir Platini et se passe donc du plus technique Di Gennaro. Le message est clair, il faut contrer le carré magique et penser ensuite à marquer. Mais c’est justement Platoche qui ouvre la marque d’un joli piquet sur Giovanni Galli. A la reprise le sélectionneur italien revient sur ses pas et met Di Gennaro à la place de Baresi, mais rien n’y fait la France est meilleure et double la mise par Stopyra et s’impose 2-0. Championne du monde en titre, l’Italie est éliminée par plus forte qu’elle et était trop limitée pour prétendre à mieux. Altobelli a inscrit les 4 buts italiens, mais les autres héros espagnols étaient usés et fatigués, pour preuve Tardelli et Rossi n’ont même pas joué une seule minute de jeu.
Les matches
1er Tour : 31.05.1986 (Mexico) Italie-Bulgarie 1-1 (Altobelli / Sirakov)
1er Tour : 05.06.1986 (Puebla) Italie-Argentine 1-1 (Altobelli s.p / Maradona)
1er Tour : 10.06.1986 (Puebla) Italie-Corée du Sud 3-2 (Altobelli x2, Cho Kwang Rae (csc) / Choi Soon Ho, Hu Jung Moo)
Groupe A
8èmes : 17.06.1986 (Mexico) Italie-France 0-2 (Platini, Stopyra)
L’effectif
Gardiens : 1 Galli (Fiorentina) · 12 Tancredi (Roma) · 22 Zenga (Inter)
Défenseurs : 2 Bergomi (Inter) · 3 Cabrini (Juventus) · 4 Collovati (Inter) · 5 Nela (Roma) · 6 Scirea (Juventus) · 7 Tricella (Hellas) · 8 Vierchowod (Sampdoria)
Milieux : 9 Ancelotti (Roma) · 10 Bagni (Napoli) · 11 G. Baresi (Inter) 13 De Napoli (Avellino) · 14 Di Gennaro (Hellas) · 15 Tardelli (Inter) · 16 Conti (Roma)
Attaquants : 17 Vialli (Sampdoria) · 18 Altobelli (Inter) · 19 Galderisi (Hellas) · 20 Rossi (Milan) · 21 Serena (Juventus)
Sélectionneur : Bearzot
Une fois n’est pas coutume, c’est l’Inter qui est l’équipe la plus représentée avec pas moins de six éléments. Les nerazzurri devancent la Roma qui compte quatre joueurs. Suivent la Juve et surtout le Hellas, trois joueurs chacun, on sent que les véronais ont été sacrés champions d’Italie un an plus tôt seulement. Pour finir, deux joueurs de la Samp et un du Milan, du Napoli, de la Fiorentina et de l’Avellino soit 9 équipes représentées en tout.
Equipe-type
Bearzot ne change pas un système de jeu…qui a gagné mais qui est un peu vieillot. Le choix de Galli titulaire se révèle être un échec, car tout simplement pas au niveau. La défense est classique avec Scirea en libéro, au milieu, le dépositaire du jeu était le meneur du Hellas Di Gennaro, il devait être chargé d’alimenter le duo composé d’Altobelli mais surtout de son coéquipier en club Nanu Galderisi. Ce dernier est une des déceptions du tournoi avec 0 but marqué. Enfin la vraie nouveauté est au milieu de terrain avec le duo Bagni-De Napoli chargé de ratisser.
Et le vainqueur est…
Ce Mondial est celui d’un homme, le napolitain Diego Maradona porte l’Argentine à lui tout seul. L’Allemagne est battue 3-2 en finale, tandis que la France tombeuse de l’Italie se classe 3ème en battant la Belgique. Sans jouer, le défenseur de la Fiorentina Passarella s’offre un deuxième mondial personnel après celui de 1978. Parmi les 22 champions du monde, on trouve Claudio Borghi débarqué au Milan en 1987 mais prêté à Como dans la foulée, l’attaquant Pedro Pasculli qui a évolué pas moins de 7 saisons à Lecce de 1985 à 1992 et qui entraine aujourd’hui les U18 du club. Oscar Ruggeri qui a effectué un bref passage à Ancona en 1992 et enfin Sergio Almiron, le père de son homonyme aujourd’hui à Catania.
Valentin Pauluzzi
@CalcioBilly
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