Que ce soit par choix ou par confusion, il faut admettre que Prandelli n’a toujours pas de tactique prédéfinie pour aborder le Mondial. Défense à trois ou à quatre, attaquants de pointe ou de mouvement, milieux techniques ou physiques, il a presque tout essayé depuis sa prise de fonction aux commandes de la Nazionale en Juillet 2010. Nous vous proposons une analyse des possibilités qui s’offrent au sélectionneur. Après le 4312, place au 433.

UN SYSTÈME OFFENSIF, OU PAS…

Durant les deux premières années du règne Prandelli, les meilleurs attaquants italiens étaient bien plus à l’aise dans l’axe. Les Cassano, Rossi, Balotelli, Pazzini, Gilardino, Giovinco, bien que testés sur les ailes pour les plus techniques, ont vite fait comprendre au sélectionneur que leurs rôles étaient en pointe ou en second attaquant. Mais progressivement, le calcio nous a sorti des Cerci, Insigne, El Shaarawy, Borini (attaquants excentrés) ou Candreva, Giaccherini, Florenzi, Schelotto (milieux offensifs) et aujourd’hui Berardi ou Sansone. Un nouveau souffle sur les ailes de l’attaque azzurra. C’est pourquoi, depuis un peu plus d’un an, Prandelli tente de faire évoluer son 4312 (présenté ici) en 433. Entendons nous bien, il s’agit toujours d’installer quatre joueurs reconnus comme “milieux” avec deux attaquants, dont un excentré. Mais le positionnement est différent. Car les premières expérimentations, post-Mondial 2010, avec trois attaquants purs ont été un échec total. On ne devrait donc pas voir des attaques type Cerci-Balotelli-Insigne ou Balotelli-Immobile-Cassano, au moins dans les 11 de départ. Le 433 encore mis en place en amical face à l’Espagne en mars dernier n’a pourtant pas convaincu jusqu’à présent. En effet, le manque de condition physique, peut-être, ou encore d’automatismes n’a jamais permis de briller face aux grosses cylindrées (défaites face à la France en novembre 2012, au Brésil en juin dernier, à l’Argentine en août et à l’Espagne en mars 2014). Le 433 de la Nazionale a trop tendance à se transformer un 451 et ainsi ôter tout le poids offensif initialement espéré, avec des ailiers trop occupés à défendre et bien trop bas pour être dangereux dans la surface adverse.

4321 ET 442, LES VARIANTES

En fonction de l’adversaire, Prandelli a souvent varié son 11 type pour permettre aux joueurs de s’adapter en cours de match. Le 4321 par exemple, avec deux milieux offensifs en soutien de l’avant-centre, densifie énormément le milieu et permet une bonne couverture, une circulation du ballon intéressante, malheureusement au détriment de l’attaque. Dans ce cas, les divers Candreva, Diamanti, Giaccherini ou Florenzi sont chargés de faire la liaison entre le milieu et l’attaque. Toujours en débutant une rencontre en 433, le sélectionneur sait transformer son équipe en 442 en cours de match, comme il l’a montré face au Nigéria en novembre dernier. Il suffit d’adapter un milieu offensif comme Giaccherini ou Florenzi en position de mezz’ala (un relayeur excentré, ce qu’a très bien fait Conte). Ce milieu peut alors se positionner sur l’aile si besoin, laissant l’attaquant du même côté se positionner dans l’axe aux côtés de l’avant-centre. Ce qui donne une transformation De Rossi-Pirlo-Giaccherini milieux et Candreva-Balotelli-Rossi attaquants vers un Candreva-De Rossi-Pirlo-Giaccherini milieux et Balotelli-Rossi en attaque. Le choix des 11 titulaires est donc primordial si Prandelli décide de débuter en 433 afin de pouvoir adapter son jeu aux différents évènements du match.

APRÈS LE FAUX 10, LE FAUX 9 !

On connaissait le “faux 10″ typiquement prandellien, on pourrait bientôt voir le “faux 9″ en Équipe d’Italie. Popularisé par Guardiola avec un Messi en pointe, il se retrouve aujourd’hui à la Roma avec Totti ou encore à Parma avec Cassano. Le barese justement, pourrait permettre au sélectionneur d’adopter cette tactique qui permet de créer le danger à la fois dans l’axe et sur les ailes, puisque le “faux 9″, bien que positionné en pointe, peut redescendre afin de servir les deux ailiers et les incursori (milieux qui se projettent régulièrement à l’offensive) comme De Rossi ou Marchisio. Une corde de plus à l’arc de Prandelli, si ce dernier décide d’emmener Fantantonio au Brésil.

ACTEURS ET ÉQUIPES TYPES

Le 433 avec donc quatre milieux (dont un offensif) et deux attaquants (dont un excentré) avantagerait les milieux comme Florenzi, Giaccherini ou Diamanti au dépens des relayeurs Parolo, Verratti ou Aquilani. Au niveau de l’attaque, il serait préférable de sélectionner au moins deux attaquants de mouvement comme Cerci, Insigne ou Cassano/Rossi (qui peuvent éventuellement être positionnés sur l’aile sans avoir la mission de défendre). Ce qui limiterait le nombre d’attaquants de pointe. Balotelli déjà sûr (officieusement) d’être dans les 23, la ou les dernières places en pointe devraient se jouer entre Immobile, Gilardino et Destro. Voici donc les quatre options de formation les plus probables.

433 avec un milieu offensif sur la ligne d’attaque :

4321 avec deux milieux offensifs derrière l’attaquant :

433 modulable en 442 avec un milieu offensif adapté mezz’ala :

433 avec un “faux 9″ qui sert les ailiers et incursori :

Voir aussi : Les options tactiques de l’Equipe d’Italie : le 4312