Quatorze, voici le nombre de cartons rouges adressés aux adversaires de l’Inter en quarante-neuf rencontres. Cela fait le ratio suivant : un carton rouge tous les 3,5 matchs. Une sacré performance pour les nerazzurri. Pourtant, à première vue, rien ne justifie cette statistique, notamment quand on regarde l’incapacité chronique de l’équipe à créer des décalages et des mouvements au sein des défenses d’Italie et d’Europe. Pour analyser ce chiffre, il faut rappeler une chose : l’Inter est l’équipe qui possède la meilleure possession de balle en Serie A avec 56% (à égalité avec l’AS Roma) et la 6e en Europe derrière Barcelone, le Bayern, le PSG et les deux Manchester. Quand on regarde les classements des derniers cités, il s’agit d’équipes en tête de leur championnat respectif dans le meilleur des cas et, dans le pire, en zone Champions League. L’Inter, elle, n’est que 8e mais possède néanmoins cette justesse technique pour priver régulièrement de ballon les équipes qu’elle affronte. Rageant et, par conséquent, les fautes contre les nerazzurri s’accumulent, augmentant les risques de la sanction ultime. Ainsi, cette saison, le Dnipro, Cesena, le Chievo, Sassuolo X2, la Sampdoria X2, l’Atalanta, le Celtic, le Napoli, l’Udinese X2 et la Lazio X2 ont tous vu le carton rouge sortir de la poche de l’arbitre face à l’Inter.

Cet avantage aurait donc dû donner à l’Inter de la facilité pour remporter ces rencontres. Et pourtant, face à ces équipes à dix (et même parfois à neuf), les résultats, très satisfaisants dans l’ensemble avec neuf victoires, une défaite et un nul, n’ont pas tous été acquis avec facilité, surtout lors des deux dernières rencontres. Deux victoires 2-1 dans la douleur face à des équipes amputées de deux joueurs. Ainsi, l’Udinese a réussi à égaliser avant de craquer dans la dernière demi-heure. A Rome, contre la Lazio, l’Inter aurait également pu concéder un but sans la présence d’un grand Handanovic. Au final, les trois points sont là, mais de l’aveu même de Mancini, son équipe joue mieux face à onze joueurs que face à dix ou neuf. La raison est simple : une équipe en infériorité aura toujours tendance à se regrouper derrière. Il faut dire que se créer de réelles occasions de buts a relevé du demi-miracle pendant cette saison pour l’Inter. Si, en plus de cela, les espaces se ferment, ça se complique davantage. Pour Mancini, le paradoxe est total. Paradoxe d’ailleurs, pourrait être le nouveau nom de cette Inter 2014/2015…