La Società Sportiva Lazio de Rome, c’est le premier club de football fondé dans la ville éternelle, très vite il y a eu la rivalité avec l’AS Roma pour un chaud derby, son apogée ce fut à la fin des années 90 avec plusieurs trophées dont le Scudetto en l’an 2000.

1900 : La fondation

C’était une matinée froide de janvier 1900, quand neuf garçons de la petite bourgeoisie romaine décidèrent de fonder celui qui serait devenu au fil des décennies un des clubs de football les plus importants d’Italie. Le fondateur de la Lazio fut Luigi Bigiarelli, même si les chroniques de l’époque indiquent que neuf personnes sont les auteurs de la naissance de la société biancoceleste. Outre Bigiarelli, participèrent en effet le frère Giacomo, Odoacre Aloisi, Alceste Grifoni, Galilée Masse, Arturo Arbalétriers, Enrico Venier, Alberto Mesones et Giulio Lefevre. C’est exactement le 9 Janvier 1900 que ces neuf personnes ont décidé de créer la Società Sportiva Lazio. Leur siège se trouvait alors à Rome, Piazza della libertà. En pleine période des Jeux Olympiques d‘Athènes, les fondateurs décidèrent de choisir les couleurs de la Grèce pour leur club ainsi que l’aigle, ancien symbole de la Rome antique, comme symbole du club. Lors du centenaire du club, une plaque à l’effigie de ces 9 personnes a été installée sur cette fameuse place.

1900-1927 : Les premiers pas

La Lazio entame son premier match officiel contre la Virtus l’emportant 3-0, lors de l’année 1902. La Lazio évolue alors dans le championnat de première catégorie dans la région centre-sud. La FIGC refuse l’accession à la première division aux équipes de centre-sud jusqu’à la saison 1913 : et l’accession à la première division (qui se jouait à l’époque en poules) est atteinte en battant la Pro Vercelli par 6-0. La Lazio avant la création d’une seule première division sur tout le territoire jouera deux finales perdues contre la Casale et le Genoa en 1914 et 1923. En 1927, en pleine période fasciste, le PNF (Partit National Fasciste) décide de réunir tous les clubs de la ville éternelle et d’en former qu’un seul. Mais le général Vaccaro refuse cette fusion et la Lazio n’est pas incluse dans cette création, d’où naît notamment l’ennemi de toujours la Roma.

1930-1949 : L’ère Silvio Piola

Les premières années de Serie A sont pour la Lazio des années de souffrance pour le maintien, le club lutte chaque saison pour ne pas descendre en Serie B. Ensuite le club se stabilise en milieu tableau sans jamais dépasser la huitième place (1930/31). Le saut de qualité se fera avec l’acquisition de Silvio Piola (photo en haut). Silvio Piola engagé par Renato Zenobi, président de l’époque à fort caractère, avait la particularité de dénicher des jeunes talents. La Lazio arrive en cinquième position lors de la saison 1934/35 (grâce aussi aux arrivées de Levratto, Viani et Blason), jusqu’à effleurer le Scudetto en 1936/37 remporté par Bologna lors de la dernière journée. Le club retrouve une nouvelle fois le milieu de classement. En 1939/40 arrive quelques brésiliens, mais se sont les argentins en particulier un certain Flamini qui donnent un nouvel élan au club de la capitale qui terminera la saison à la quatrième place. Lors de l’après guerre en 1945/46, Silvio Piola quitte le club. Il est aujourd’hui le meilleur buteur du club avec 143 buts inscrits sous les couleurs biancoceleste. En 1948 le championnat reprend à un seul groupe reprend ses droits et Zenobi doit alors reconstruire la quasi-totalité de son équipe. A cette époque la Lazio tente de régner au milieu des équipes comme Bologna, Torino, le Milan ou la Juventus qui sont déjà des équipes prestigieuses.

Les années 50 : Premier trophée pour les biancocelesti

En 1952 la Lazio termine une nouvelle fois dans la quatre premiers du championnat prouvant sa montée en puissance. Malheureusement pour le club l’année suivante c’est la fin de la présidence de monsieur Zenobi, président qui avait réussi a réduire l’écart avec les grands du Nord et remporté huit derbys consécutifs. C’est Tessarolo qui lui succède sans grandes performances sportives. Son successeur permet, lui, l’année suivante, au club de remporter son premier trophée officiel. Il s’agit de la Coupe d’Italie 1958 avec Bernardini. Mais la Lazio va perdre en notoriété puisque des joueurs comme Selmosson ou encore Humberto Tozzi vont quitter le club, provoquant une véritable rébellion de la part des supporters qui n‘approuvent pas les choix techniques et la politique de recrutement du club.

1960-1969 : L’ère Lenzini puis les années noires

Alors que les finances du club sont au plus bas, la première rétrogradation en Serie B, lors de la saison 1960/1961 vient se mêler au malheur du club (sportivement parlant). C’est alors qu’Umberto Lenzini, ancien joueur de la Primavera laziale, prend la présidence du club. C’est un homme fort, qui a construit sa propre fortune et qui annonce d’entrée la couleur en précisant qu’il sera le seul à tout gérer dans le club. Le premier championnat en Serie B se résume avec la partie contre Naples où l’arbitre ne voit pas la balle qui rentre et ressort des cages dû à un trou dans le petit filet, score final 0-0. C’est donc Naples qui monte en Serie A avec 1 point d’avance sur la Lazio. Mais le club ne va pas tarder à se manifester et remonte l’année suivante en 1962/63 et serre les dents trois ans durant, en se maintenant en Serie A à chaque fois d’extrême justesse. Lors de la saison 1966/67 c’est de nouveau la rétrogradation en seconde division, en s’inclinant lors de la dernière journée contre la Juventus. Le club échappe de peu à la Serie C et la situation est de plus en plus catastrophique. Le président décide alors de remplacer l’entraîneur actuel par Lorenzo, ancien de la Roma. Grâce à ce changement et à une campagne de transfert convaincante la Lazio remonte en Serie A en 1969.

1971-1980 : Chinaglia + Maestrelli = Scudetto

Aux débuts des années 70 arrivent aux club, Giorgio Chinaglia et Pino Wilson en provenance de l’Internapoli. Malgré les buts de « China » et de Wilson la Lazio redescend en Serie B. L’année suivante Lenzini décide de frapper un grand coup en recrutant un des entraîneurs les plus en vue du moment, Tommaso Maestrelli. Changement payant puisque la Lazio remonte immédiatement. Puis en 1973/74 la SS Lazio est pour la première fois de son histoire championne d’Italie à deux journées de la fin dans un Stadio Olimpico archi-comble, grâce à deux joueurs comme Chinaglia, Pulici ou le tout jeune D‘Amico. Une vraie consécration 74 ans après la fondation du club. En 1974/75, l’entraîneur, Maestrelli est forcé de quitter le banc pour cause de maladie mais est prié de revenir pour éviter la descente, alors que pendant la même période, la star du club depuis le Scudetto, Chinaglia s’enfuit, sans explications, aux USA. Un an plus tard, un triste championnat suivi par la terrible mort du « maestro » Maestrelli rongé par une tumeur, l’année même où survient l’explosion du jeune Giordano.

Les années 80 : Période de doutes et de scandales

Lors de la dernière saison des années 70, lors d’un derby à haute tension, une fusée est lancée de la Curva romanista avant le début du match et termine son parcours, avec la mort d’un tifoso de la Lazio, sur Vincenzo Paparelli qui était tranquillement assis dans la Curva Nord, réservée aux tifosi de la Lazio, et attendait le début de la partie. Cet incident va provoquer une véritable révolte et haine plus amplifiée de la part des tifosi biancazzurri. Alors que Bruno Giordano explose côté terrain, la Lazio est au cœur d’un nouveau scandale. Au pire il n’y a jamais de fin puisque éclate le scandale du premier calcio scommesse (paris dans le football). La Lazio est lourdement impliquée. Giordano, Manfredonia, Wilson et Cacciatori parmi les suspectés. La justice sportive ne pardonne pas et la Lazio est condamnée à la série B avec le Milan. En 1981 le mythique président Lenzini cède sa place, estimant avoir fait son temps dans le monde du football. Casino prend alors la présidence. Giordano et Manfredonia font leur retour de suspension et aident le club à remonter. Mais Chinaglia ressurgit et prend le club en main. Mais l’idole des supporters échoue et la Lazio redescend lors de la 1985/1986 avec pourtant des joueurs de grande classe tel que Giordano, D’Amico ou encore une jeune promesse danoise, Laudrup. En 1986, nouveau scandale des matchs avec paris où le club est impliqué. Neuf points de suspension sont alors infligés au club. La Lazio remonte en Serie A en 1989.

1992-2002 : Les années de gloire

En 1992 arrive à la tête du club l’homme d’affaire et ancien banquier, Sergio Cragnotti. Petit à petit la Lazio se refait et conquit la qualification en Coupe UEFA et voit éclore un joueur issu de ses bases : Alessandro Nesta. Des joueurs importants commencent à arriver au club. En 1994 Zeman est promu sur le banc et emmènera la Lazio en quart de la Coupe UEFA et second du championnat. En 1996 c’est Dino Zoff, mythique gardien de but qui prend sa place et conclut la saison en quatrième position. Puis en 1997 c’est le suédois Sven Govan Eriksson qui y prend place. Arrivée décisive puisque dès lors la Lazio va devenir une machine à trophée. Cragnotti croit encore plus en son projet, celui de ramener un second Scudetto au tableau de chasse du club. En 1998 la Lazio remporte sa seconde Coupe d’Italie en battant la Juventus et s’écroule en finale de la Coupe UEFA face à l’Inter 3-0. L’année suivante la Lazio échoue également de peu en Serie A puisqu’elle se fait coiffer sur le fil par le Milan qui remporte le Scudetto à la dernière journée. Mais la Lazio se console, lors de la dernière édition de l’histoire de la Coupe des Coupes en battant Majorque à Birmingham et en remportant son premier trophée sur la scène européenne.
L’année suivante (1999/2000) est certainement l’année que les tifosi de la lazio garderont la plus en tête. Puisque l’année de son centenaire, le club réussi de remporter son second Scudetto aux dépends de la Juventus lors de l’ultime journée. Une joie immense pour les 80.000 tifosi présents à l’Olimpico et les autres dans toute la Ville. Les joueurs tels que Veron, Simeone, Mancini, Nesta, Favalli, Salas, Nedved ou encore Mihajlovi? constituent le vrai trésor du club. Ce sera même le triplé puisque la Lazio remporte la Coupe d’Italie contre le Milan en créant la sensation et en battant Manchester United lors de la finale de la Supercoupe d’Europe 1 à 0. La Lazio commence à faire peur à tout le monde.

Début des années 2000 à nos jours

Lors de la saison 2001, le club fait des folies en achetant des joueurs à des prix exorbitants tels que Crespo ou Mendieta. Malgré cela le club décide de se séparer d’Eriksson qui s’était en cachette engagé avec la sélection Anglaise, et remporte son premier trophée de la saison battant l’Inter en Supercoupe d’Italie avec son nouveau Coach Zoff qui est de retour. Le club terminera troisième laissant filer son Scudetto à leurs meilleurs ennemis, la Roma. Lors de la saison suivante Sergio Cragnotti, qui voit sa société privée Cirio (sponsor du club) faire faillite, vend des joueurs prestigieux tels que Nesta, Nedved, Simeone ou encore Veron pour renflouer les caisses. Mais le club a mal géré ses finances et l’argent ne rentre plus. Malgré cela Mancini, ancienne idole, arrive au club et prend place sur le banc. Cragnotti part à contrecœur au grand damne des tifosi et cède sa place à Zoff. Mancini grâce à Claudio Lopez, Stankovic, Fiore ou encore Stam va réussir à accrocher une sixième place en championnat et une nouvelle Coupe d’Italie magnifiquement remportée sur la pelouse de la Juve. Mais tout le monde ou presque s’en va, le club risque la faillite et personne n’ose croire que la Lazio pourrait disparaître. Plusieurs hommes vont se succéder, Longo, Caso mais c’est Claudio Lotito qui va réussir à sauver le club. Décidant de couper les vivres aux tifosi et de faire d’autres sacrifices il va trouver en commun accord avec L’Agenzia delle Entrate, un moyen de survie : étaler une dette de 110 million d’euro sur 23 ans. Les tifosi ne lui sont pas vraiment reconnaissant et le club se voit déserté de star. Seul satisfaction pour eux le retour d’une véritable idole Paolo Di Canio. Malheureusement pris de conflit avec les médias pour le célèbre salut fasciste et avec son président, l’enfant de la Curva Nord quittera le club en 2006. Lazio va par la suite difficilement réussir à jouer les premiers rôles mis à part lors de la saison du Calciopoli où malgré une sentence (abaissée au fil de la saison) elle va réussir à terminer 3ème. Aujourd’hui le club se porte beaucoup mieux financièrement et recommence à avoir dans son effectif des joueurs de valeur tels que Pandev, Rocchi, Zarate, Ledesma ou encore Carrizo. Autre bon signe les tifosi recommencent à venir au stade, 25.000 abonnés pour la saison 2008/2009. Le club espère alors se reconstruire tranquillement et retrouver son lustre d’antan.