Roberto Mancini continue son remue ménage du côté de l’Inter. Après son immense coup de sang après le nul face à Parma, le coach de Jesi n’hésite désormais plus à faire tourner son équipe et à tenter des choses plus osées. L’une d’elles d’ailleurs n’est pas passée inaperçue dans la sphère du football italien. Face au Hellas pendant dix minutes, puis lors du derby pour faire face aux suspensions de Medel et Guarin, Mancini a décidé d’appeler le jeune Assane Demoya Gnoukouri pour sécuriser le milieu de terrain des nerazzurri. Véritable surprise, ou plutôt ovni du football, ce jeune ivoirien né en 1996 a fait ses premières classes chez les jeunes de l’Olympique de Marseille. Ce n’est qu’en 2014 qu’il arrive à l’Inter et qu’il remporte avec les jeunes le tournoi de Viareggio. Dès lors, il se fait remarquer, au point que la Gazzetta dello Sport en parle le 8 mars 2015 comme étant le potentiel nouveau Patrick Vieira. Des termes élogieux pour un jeune qui pourtant, n’avait encore rien prouvé chez les professionnels jusqu’à ce mois d’avril de rêve. Son entraineur, Stefano Vecchi, ira même plus loin cette saison en disant de Gnoukouri qu’il est le jeune de l’Inter qui a le plus gros potentiel pour évoluer chez les pros.

Tout cela est bien entendu arrivé aux oreilles de Mancini, qui lui a offert trois présences en Serie A sur les trois derniers matchs. Dix minutes convaincantes face au Hellas, puis une titularisation à risque dans un derby électrique. Au terme d’un 0-0 dominé par les nerazzurri, Gnoukouri aura eu le mérite de résister à la pression et d’offrir une très belle partition, au point de maintenir Obi ou encore Kuzmanovic (revenus pour l’occasion) sur le banc. Ce week-end encore, Roberto Mancini n’a pas reculé et l’a aligné d’entrée pour la réception de l’AS Roma. Là encore, prestation de haute volée pour le jeune ivoirien qui confirme les espoirs mis en lui. Douze ballons récupérés, cinq interceptions, cinquante-cinq ballons joués (le 2ème en ayant touché le plus derrière Vidic), quarante-sept passes réussies sur cinquante-trois : bref, un mur. En grandissant dans l’ombre d’un Bonazzoli ou d’un Puscas, Gnoukouri est peut-être en train de devenir sereinement l’atout majeur d’une jeunesse interiste pleine de promesses. Mancini se réjouit d’avoir cet as en plus dans sa main, l’Inter aussi pour son futur. La presse italienne est élogieuse et avec des matchs face à la Juventus, la Lazio ou encore l’Udinese à venir, nul doute qu’on aura l’occasion de revoir Gnoukouri à l’œuvre. Maintenant il ne reste plus qu’à espérer que la frilosité légendaire de l’Inter à aligner les jeunes ne se réveille pas soudainement. Franchement, ce serait dommage.