Entretien exclusif avec Vincent Candela “Le derby le plus important de l’histoire”



Entretien exclusif avec Vincent Candela “Le derby le plus important de l’histoire”
Malgré les années qui passent, Vincent Candela reste une véritable idole dans la capitale italienne. Attablé dans un restaurant du quartier Trastevere pour se confier à Calciomio et évoquer “le derby le plus important de l’histoire”, il ne lui est tout simplement pas possible d’accorder une interview sans être interrompu de manière continue par les clients et serveurs qui lui demandent photos et autographes. C’est peut-être aussi pour cela que le bon Vincent est resté à Rome mais sur ses hauteurs, du côté des castelli romani et de la résidence estivale du Pape. Pour profiter d’une certaine quiétude tout en restant à deux pas d’une ville qui lui a “tant donné” et avec laquelle il se sent en “harmonie totale”…
Vincent, nous vous avons un petit peu perdu de vue en France depuis que vous avez raccroché en 2007 et une dernière saison à Messina, qu’avez-vous fait depuis ?
Depuis 2007 c’est relax, je m’occupe surtout de ma famille. Je suis resté à Rome pendant deux ans puis j’ai passé une année en France à Montpellier, pour faire découvrir la langue et la culture françaises à mes enfants. J’y ai aussi ouvert trois restaurants avec des associés puis je suis revenu à Rome car j’ai également des biens ici. Maintenant, j’ai décidé de me replonger dans le milieu du foot en reprenant, avec d’autres personnes, le club de la SPAL, à Ferrare. Vous savez, le football reste ma passion, ce que je sais faire de mieux. J’ai donc pensé que je pouvais amener modestement un petit quelque chose dans ce domaine.
Quel est votre projet pour ce club et surtout, qu’est ce qui vous a poussé à vous investir à Ferrare ?
Actuellement, nous sommes en train de finaliser la reprise, je vais aider le président à faire grandir ce club, qui est en quatrième division. C’est un club historique, qui a été fondé il y a plus de cent ans et qui a déjà évolué en Serie A par le passé. Il y a de l’enthousiasme, de l’effervescence, Ferrare est une belle ville et le projet me plait. C’est donc une bonne manière de revenir dans ce milieu. Nous allons essayer d’arriver le plus haut possible d’ici cinq ans.
Dimanche se jouera sans doute l’un des derbys de Rome les plus importants de l’histoire ; vous en avez joué beaucoup à cheval entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 alors que les équipes romaines dominaient –ou presque- le championnat italien et se disputaient le Scudetto, racontez nous un peu ces derbys et l’atmosphère qui les entouraient?
Quand je suis arrivé ici en 1996, le derby c’était le match de l’année car la Roma et la Lazio ne gagnaient pas énormément. C’était particulier, il y avait beaucoup de tension, les supporters misaient beaucoup sur ce match et lui accordaient une grande importance. Par la suite, les deux équipes jouaient pour remporter le Scudetto ; la Lazio y est parvenue en 2000 et nous en avons fait de même l’année suivante, gagner le championnat était donc devenu plus important et le derby est quelque peu passé au second plan pendant quelques années avant qu’il ne redevienne le match à ne pas perdre au fil des saisons. En 1997-98 cela avait été très dur, on en avait perdu quatre d’affilée avec la coupe d’Italie. Heureusement, avec Capello, on a réussi à inverser la tendance par la suite. Le derby, c’est un match spécial, le match où il ne faut pas se rater, moi-même qui n’étais pas de Rome, je ressentais cela de manière très forte. D’ailleurs, tout le monde au club, tous les supporters ne te parlent que de ça. Lors de la semaine qui précède le derby, on en parle entre nous, au sein du vestiaire, il y a de la tension, une grosse pression. On essaie de relativiser mais c’est très compliqué. Là, le derby de dimanche prochain, c’est l’apothéose. Avec toutes les répercussions et l’enjeu qu’il y a, ça dépasse le cadre du sport. C’est tout simplement le plus important de l’histoire entre la Roma et la Lazio… On risque de s’en rappeler pendant très longtemps.
Quel a été le plus beau de vos derbys : le 4-1 de novembre 1999, le 5-1 de mars 2002, ou même un autre ?
Le 5-1 de 2002 a été exceptionnel, avec quatre buts de Montella plus un de Totti. C’était magnifique, en plus on rentre au vestiaire sur le score de 4-0, vous imaginez ? D’ailleurs, on marchait fort en championnat. Vraiment extraordinaire…
Quel est votre plus beau souvenir sous le maillot de la Roma ?
Le plus beau souvenir reste sans aucun doute le jour du titre en 2001 et la rencontre face à Parma. C’était formidable, un vrai spectacle, le stade était archi plein, coloré de giallorosso. Il y avait une grosse pression car on pouvait être dépassé par la Juve. Et puis cette victoire 3-1 au bout face à Thuram et Cannavaro… C’était tout simplement le fruit du travail d’une saison entière, pour moi il s’agissait même de la récompense de mes cinq saisons passées au club…
A cette époque, on a la sensation qu’avec l’équipe de rêve dont elle dispose, la Roma est partie pour débuter un règne mais échoue finalement de peu en championnat en 2002 et 2004 et en coupe en 2003. Qu’est ce qu’il vous a manqué au final?
Je pense que le mental nous a fait défaut. Vous savez, Rome n’est pas habituée à gagner : ici, lorsque l’on gagne deux matches, on devient des héros alors que lorsque l’on en perd un, on est de suite mis plus bas que terre. C’est dur mentalement. Et on le voit bien, cela se reproduit, malgré le changement d’entraineurs, de dirigeants, de présidents. On l’a encore constaté cette année, on l’avait vu en 2010 lorsque à trois matches du terme, la Roma a perdu face à la Sampdoria, c’est dur de tenir. Les supporters mettent la passion mais également une grosse pression, avec toutes ces radios, ces télévisions. Ce n’est pas évident lorsque que l’on est âgé d’une vingtaine d’années, on reste des hommes avant tout. Il faut que le club soit toujours derrière. Si quelqu’un fait une connerie ou sort le soir, tout se sait ici avec les journaux, etc… alors que dans le nord, les clubs arrivent à mieux gérer ce coté extra-sportif et je suis sur que la différence se joue aussi la dessus.
Un mot sur Totti qui a été votre coéquipier pendant huit saisons et qui fait tomber les records les uns après les autres. Quand vous avez débarqué à la Roma, il était âgé de 20 ans mais évoluait en Serie A depuis déjà trois saisons. Imaginiez-vous à l’époque qu’il reste tout au long de ces années dans ce club et surtout qu’il y accomplisse une telle carrière ?
Non, je n’imaginais pas tout cela. C’est devenu une légende, une icône. Pour moi il reste le meilleur joueur du championnat italien, encore aujourd’hui. Il a une intelligence dans le jeu que n’ont pas les autres : il joue juste, à une touche, deux touches de balle, il délivre les passes au bon moment, il frappe quand il le faut, bref, il a tout… Il y a d’autres joueurs qui sont peut–être plus forts, plus rapides, qui dribblent mieux, mais ils ne parviennent pas forcément à s’adapter. A l’inverse, la force de Totti, c’est qu’il a toujours su s’adapter à toutes les circonstances, à tous les matches, à tous les effectifs de la Roma. C’est une icône et en plus d’être un grand joueur c’est un grand homme. Chapeau vraiment…
Il y a avait une belle entente entre vous…
On a passé de belles années, c’est vrai. Vous savez, c’est moi qui lui ai fait connaitre Rome le soir (rires…) ! Il était jeune, il ne sortait pas, moi j’étais un peu plus âgé, on a fait les premières sorties en discothèque, les premiers tours de scooter à Rome. Il y a toujours eu un grand respect et un grand feeling entre nous et, forcément, cette complicité rejaillissait sur le terrain.
Vous vivez en Italie depuis plus de quinze ans, on peut dire que vous en êtes tombé amoureux…
J’adore Rome, ma femme et mes quatre enfants sont nés ici, j’y ai grandi en tant qu’homme, je dois beaucoup à cette ville, à ses supporters. Cela fait maintenant dix-sept ans que j’y suis installé, j’en ai presque quarante aujourd’hui, donc c’est presque la moitié de ma vie. La vie en Italie me plait énormément et, malgré le manque évident de règles à tous les niveaux, ça reste le plus beau pays du monde.
Franckie Tourdre
@FranckieTourdre
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