Après deux tristes saisons, l’AS Roma se devait impérativement de renouer avec le succès et l’Europe. Chose faite grâce au travail exceptionnel de Rudi Garcia.

C’est une année fantastique qui se termine par une seconde place en championnat et un retour direct en Champions League qu’elle n’avait plus connue depuis la saison 2010-2011. Il y a d’abord eu ce départ canon avec dix victoires consécutives et la tête du classement, puis une période moins faste jusqu’à mi-janvier avec plusieurs résultats nuls et la première défaite de la saison à Turin. Puis la fin de saison canon où la Juventus a vu son avance fondre et l’AS Roma croire à nouveau au titre. Seul regret notable, la défaite en demis de la Coupe d’Italie contre le Napoli.

D’un point de vue tactique, jusqu’au mercato hivernal c’était un 4-3-1-2 qui était mis en place, avec l’avènement de Pjanic et Strootman au milieu de terrain. Ensuite la grave blessure de ce dernier et la venue de Nainngolan a poussé Garcia à  changer son animation, deux milieux récupérateurs et la pointe du triangle haute.  Mais la vraie réussite est la défense, avec une progression, une maîtrise hallucinante pour la charnière Benatia-Castan. Elle était apparue fébrile lors de la première journée à Livorno, elle s’est montrée intraitable tout le reste de la saison. Une chose est certaine, cette AS Roma, malgré les nombreuses blessures des cadres cette saison, ne s’est jamais montrée dépendante de joueurs. C’est la preuve d’un collectif en place, qui s’entend bien et d’un mister qui maîtrise le sujet.

La saison de la Roma

- 2ème de Serie A et qualifiée pour la Champions League

- Éliminée en demi-finale de la Coupe d’Italie par le Napoli

- 42 matches, 29 victoires, 7 nuls, 6 défaites, 77 buts marqués, 27 buts encaissés

L’équipe-type

Meilleur buteur : Destro 13
Meilleur passeur : Totti & Gervinho 10
Joueur le plus utilisé : De Sanctis 3510
Joueur le + de fois entré en jeu : Florenzi 17
Joueur le + de fois remplacé : Florenzi 20
Joueur le plus averti : Benatia 10
Joueur le plus expulsé : Strootman, De Rossi, Castan, Balzaretti, Maicon, Pjanic 1
Joueur le plus âgé : De Sanctis 37
Joueur le plus jeune : Tin Jedvaj 18

Le man to man

* statistiques Serie A & Coupe d’Italie sauf pour les passes décisives
* le barème des notes est italien

MORGAN DE SANCTIS (39 matches, 37 buts encaissés)

7

Formidable tout au long de la saison, il est même apparu un cran au-dessus de ses belles années napolitaines. A tel point que malgré sa retraite internationale, Prandelli voulait le convoquer. Un pirate c’est comme un bon vin, quand on en prend soin ça vieillit bien!

BOGDAN LOBONT (0 m)

Non-noté

Entre blessures et entraînements il a une fois de plus fait une saison vierge. Comme sa note.

LUKASZ SKORUPSKI (3 m, 2 b.e)

6

Le gardien du futur, il a démontré d’excellentes choses. On serait tenté de dire que la directive Bolkestein a du bon.

MEHDI BENATIA (37 m, 5 b)

8

On le sous-estimait, on le croyait bon uniquement dans une défense à trois. Force est de constater qu’aujourd’hui, il est l’un des meilleurs défenseurs de Serie A. Buteur décisif à Gênes il a aussi battu son record de buts sur une saison. La très grande classe tout simplement.

LEANDRO CASTAN (40 m, 1 b, 1 p.d)

6,5

C’est toujours plus facile d’évoluer à côté d’un joueur comme Benatia. Il a néanmoins fait une bonne saison, malgré ses limites en relance et ses difficultés dans les duels aériens. On se souvient de ceux, perdus face à Biabiany en début de saison, face à Bonucci… on s’arrête là, sinon on va finir par descendre la note…

RAFAEL TOLOI (5 m)

6

Débarqué en hiver et utilisé en fin de saison pour suppléer Benatia blessé, il a montré des choses intéréssantes et son option d’achat pourrait ainsi être levée.

ALESSANDRO ROMAGNOLI (12 m)

6,5

Évoluant arrière central comme arrière latéral, il est polyvalent et surtout très prometteur. Il devait s’en aller en prêt à Noël, Garcia s’y est opposé. On comprend aujourd’hui pourquoi. Son temps de jeu devrait évoluer l’an prochain.

MAICON (31 m, 2 b)

7

Malgré quelques blessures il a démontré à tout le monde qu’il n’était pas encore fini. Un peu maladroit devant le but il reste néanmoins un des meilleurs latéral de Serie A. De l’activité, beaucoup d’activité.

FEDERICO BALZARETTI (11 m, 1 b)

6,5

Excellent en début de saison, l’ancien palermitain a conclu en beauté sa saison avec le but victorieux face à la Lazio… Sauf que c’était en septembre. On pourrait comparer sa saison à La Divine Comédie de Dante : Des larmes après son but (le paradis), de la générosité (le purgatoire) et des blessures (l’enfer).

VASILIS TOROSIDIS (22 m, 2 b)

6

Polyvalent et bon, il s’est montré souvent à son avantage. Remplaçant au début de saison, titulaire à la fin, le scénario classique pour les besogneux de son genre. On lui met 6 parce que Toro6dis.

DODÔ (20 m, 1 p.d)

6

Apparu tendre, frêle dans les duels, l’automne aurait pu lui être salutaire. Mais après sa prestation calamiteuse contre la Juve en janvier, il s’est révélé et a démontré l’étendue de son potentiel.

TIN JEDVAJ (2 m)

6

Une année d’apprentissage pour lui.

RODRIGO TADDEI (20 m, 2 b, 2 p.d)

6,5

On l’a vu latéral, on la vu attaquant, on la vu regista et il a même marqué. Un des piliers du groupe et un exemple de professionalisme.

DANIELE DE ROSSI (36 m, 1 b, 1 p.d)

7,5

Premier buteur de la saison, il a contrôlé le jeu romanista. C’est lui qui décidait quand conserver et progresser et quand déséquilibrer le bloc adverse. Un leader, sur et en dehors des terrains.

KEVIN STROOTMAN (27 m, 6 b, 6 p.d)

7

On l’avait désigné recrue phare lors de notre  guide du début de saison, on ne s’était pas trompé. Jeu court, jeu long, buteur, passeur, récupérateur, la liste des qualités est encore longue pour le néerlandais stoppé net par une vilaine et grave blessure. On gardera en mémoire sa folle accélération de 80 mètres et une passe décisive à Florenzi à San Siro contre l’Inter.

MIRALEM PJANIC (37 m, 6 b, 6 p.d)

7,5

Du génie, du talent, vous l’appellerez comme vous voudrez, mais le bosnien possède un fabuleux alliage de compétence et de connaissance du jeu. Sa prestation face au Napoli couronnée d’un trophée d’homme du match fut inoubliable. Seul point négatif sa constance qui lui fait encore défaut.

RADJA NAINGGOLAN (21 m, 2 b)

7

Excellent, élégant, technique et physique le prototype du milieu moderne. La recrue qu’il fallait pour étoffer le milieu de terrain, il s’agira maintenant de le racheter entièrement.

LUCA MAZZITELLI (1 m)

Non-noté

Garcia lui a offert ses débuts pros lors de la dernière journée contre le Genoa.

MICHEL BASTOS (17 m, 1 b)

4

La grosse déception, il n’est pas parvenu à s’imposer, il a pourtant eu beaucoup (trop!) de temps de jeu. Lors de la présentation officielle, il a brandi une écharpe insultante contre la Lazio, sans connaître l’histoire, la rivalité ,le contexte. Il a fini par être pris en grippe par une partie des supporters. Logique.

ALESSANDRO FLORENZI (41 m, 7 b, 7 p.d)

7

Lancé cette saison en tant qu’ailier, il a étonné tout le monde par son talent de buteur. Sélectionné avec la nazionale à l’automne, il a également marqué. On attendait sa sélection pour le mondial, il sera finalement en stage avec le groupe giallorosso en Floride. Dommage.

ADEM LJAJIC (31 m, 6 b, 5 p.d)

5

La technique doit être en corrélation avec le jeu. Incapable de faire les bons choix. Le Bidone de l’année.

GERVINHO (37 m, 12 b, 10 p.d)

7

La gazzeta dello sport l’a courroné : joueur qui a manqué le plus d’occasions cette année. Mais il faut juste se dire qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs capables de s’en créer autant qu’il ne l’a fait. On l’avait catégorisé recrue farce dans notre guide de début de saison, on s’était bien trompé ! Un élément indispensable.

FRANCESCO TOTTI (29 m, 8 b, 10 p.d)

8

Encore une belle saison tout en décrochage, en conservation, en pénaltys, en décrochage, en conservation, en pénaltys, en décrochage, en conservation, en pénaltys… etc. Une éternelle ritournelle indémodable. Désormais à 235 buts en Serie A, rarement on a vu un élément offensif de 37 ans encore aussi influent sur le jeu d’une équipe qui disputait le scudetto.

MATTIA DESTRO (23 m, 13 b, 1 p.d)

7,5

On le croyait perdu, il a effectué un retour fracassant en alignant buts sur buts. L’an prochain sans blessures, on le voit finir meilleur buteur de Serie A. Sans blessures on a dit.

FEDERICO RICCI (4 m)

Non-noté

Des débuts pros pour l’un des deux jumeaux.

Ils sont partis au mercato

NICOLAS BURDISSO (6 m)

6

Le remplaçant de luxe de la première partie de saison, un guerrier comme d’habitude mais un bon guerrier. Parti trouver du temps de jeu au Genoa afin d’être sélectionné en vue de la coupe du monde. C’est loupé !

MICHAEL BRADLEY (11 m, 1 b)

6,5

Il nous a fait rêver après son but à Udine dans le temps additionnel. Il nous a aussi bien fait marrer avec Totti, Romagnoli et Destro pour une pub Volkswagen. Raillé à son arrivé, regretté à son départ, c’est la preuve qu’il a bien fait son travail. Le type de joueur qui risque de manquer l’an prochain dans le turn-over.

MARQUINHO (11 m)

5

Peu efficace, inconstant, l’AS Roma est bien trop grande pour lui.

MARCO BORRIELLO (11 m, 1 b)

5,5

Un but contre le Chievo qui a contribué au record de victoires consécutives et puis c’est tout. Mais c’est déjà beaucoup ! On l’a quand même vu faire un débordement ce soir là c’est dire. Parti à West-Ham où il s’enterre.

GIANLUCA CAPRARI (1 m)

Non-noté

Conservé durant l’été, il obtient finalement pu de temps de jeu et retourne à Pescara en hiver.

L’entraineur

RUDI GARCIA

8

Le sergent Garcia a su remettre l’église au centre du village. Une première saison grandiose, il a bien géré l’effectif et s’est montré indispensable comme coach. Il faudra maintenant ramener des titres pour être définitivement considéré.

La saison prochaine

La même chose en plus sucré ! Les objectifs sont clairs pour la saison prochaine, terminer en zone Champions League et remporter un titre. Une coupe, un championnat peu importe, mais il faut quelque chose. Obligation pour ça de bien recruter cet été, car l’AS Roma a besoin de quantité et de qualité pour pouvoir instaurer un turn-over digne de ce nom. La stabilité devrait être le maître mot pour l’effectif déjà en place (à un ou deux éléments prêts). La montée en puissance de certains jeunes en cette fin de saison est une première indication et ils seront nombreux à avoir plus de temps de jeu. Alors si en plus de la stabilité on fait éclore de jeunes talents, on pourra dire que l’AS Roma sera redevenue une place forte du Calcio.