Ce qui devait arriver s’est finalement produit. Palermo est relégué en Serie B au terme d’une saison marquée par un mélange de médiocrité et d’instabilité. Une relégation prévisible et méritée qui ne condamne réellement que des tifosi pris en otage par un président fou.

On avait laissé en fin de saison dernière l’insipide Palermo de Bortolo Mutti en pensant que le plus dur était passé et que des jours meilleurs allaient arriver, mais il n’en a rien été. Zamparini, en continuant son opération de destruction (vente des historiques Balzaretti et de Migliaccio) et en ne conservant dans son effectif que deux joueurs techniquement à la hauteur (Miccoli et Ilicic,) a montré qu’il était toujours possible de faire pire. Son recrutement, Palermo l’a fait essentiellement chez les clubs relégués en Serie B et a naturellement récolté la Serie B. A cet effectif vraiment moyen s’est ajouté le désormais traditionnel problème de l’instabilité chronique de ce club. Sannino, Gasperini, Malesani, Gasperini et Sannino se sont succédés sur le banc. Mais peut-être plus grave et traduisant encore mieux l’absence de vision dans la gestion du club, les directeurs sportifs se sont alternés à un rythme presque aussi soutenu avec Perinetti et Lo Monaco. Comment donner des repères à un groupe de joueurs dans ces conditions, surtout si les qualités mentales et techniques de ces joueurs sont limitées ?

Dans ce contexte forcément compliqué, Palermo a subi 18 défaites et n’a gagné que 6 matchs en championnat. Des victoires épisodiques parmi lesquelles un festival contre le Chievo, un derby et des succès contre la Roma et l’Inter. Les défaites ont quant à elles été lourdes (Napoli, Lazio), inattendues (Pescara, Siena…) ou de dernière minute. Des dernières minutes vraiment maudites au vu du nombre considérable de points perdus en fins de matchs par les rosanero. En fait, et à vouloir tenter de tirer du positif de cette saison, deux éléments seulement ont égayé l’année des Palermitains. Le premier est l’invincibilité retrouvée dans le derby de Sicile avec une victoire 3-1 à l’aller et un nul 1-1 arraché à la 95ème minute au retour. Le second est l’apparition en Serie A de deux joueurs issus de la primavera (Sanseverino et Malele). De maigres consolations donc, qui ne trompent personne sur le fait que la relégation de Palermo n’est que l’aboutissement logique d’une année noire.

La saison de Palermo

- 18ème du championnat et relégué en Serie B

- Éliminé au 4ème Tour de la Coupe d’Italie par l’Hellas

- 40 matches, 7 victoires, 14 nuls, 19 défaites, 38 buts marqués, 57 buts encaissés

L’équipe-type

Meilleur buteur : Miccoli 10
Meilleur passeur : Miccoli 10
Joueur le plus utilisé : Von Bergen 2970 minutes de jeu
Joueur le + de fois entré en jeu : Dybala 17
Joueur le + de fois remplacé : Ilicic 16
Joueur le plus averti : Munoz, Donati & Barreto 9
Joueur le plus expulsé : Miccoli, Ujkani, Von Bergen, Brienza, Morganella, Barreto, Aronica, Labrin 1
Joueur le plus âgé : Aronica 35 ans
Joueur le plus jeune : Giulio Sanseverino 19 ans

Le man to man

* statistiques toutes compétitions confondues, source www.transfermarkt.co
* le barème des notes est italien

STEFANO SORRENTINO (15 matches, 17 buts encaissés)

6

Sans aucun doute le meilleur gardien passé à Palermo depuis le départ de Sirigu. Mais à ce poste on ne retient malheureusement que les erreurs. Sa faute de main contre Siena et surtout son énorme bourde contre Bologna ont coûté cher dans ces matchs ultra-décisifs. Moitié de saison positive quoiqu’il en soit.

FRANCESCO BENUSSI (6 m. 10 b.e)

5

Le gardien remplaçant de Palermo a eu des opportunités aussi bien lors des absences d’Ujkani que de Sorrentino mais s’est montré plutôt décevant.

GIACOMO BRICHETTO (0 m.)

Non noté

Une nouvelle saison sans jouer pour le numéro 3 au poste. Le brave Giacomo mériterait d’avoir un petit peu de temps de jeu dans un autre club.

ANDREA MANTOVANI (6 m.)

Non noté

Blessé gravement au genou en début de saison, il aura au moins la chance que l’on ne puisse pas associer son nom à la saison désastreuse de son équipe. Son apparition lors du dernier match de championnat confirme qu’il a bien absorbé sa blessure.

EZEQUIEL MUNOZ (32 m. 1 passe décisive)

6

Munoz a beaucoup été critiqué ces dernières saisons car honnêtement il n’était pas au niveau. Comme par magie il a semblé devenir un phénomène cette année et ce pour deux raisons : des progrès indéniables et le niveau affligeant de ses coéquipiers.

STEVE VON BERGEN (35 m. 1 but)

6

Arrivé dans un scepticisme général, le défenseur suisse a été l’un des seuls joueurs réguliers cette saison. Sobre et assez efficace défensivement, il serait un bon point de départ pour la saison prochaine.

SALVATORE ARONICA (16 m.)

4

Accueilli cet hiver avec un certain enthousiasme en raison de ses origines palermitaines et de son expérience, il s’est révélé être une très grande déception. Plus que sa médiocrité défensive, ce sont ses incessantes provocations, son antijeu permanent et sa main volontaire dans la surface dans le match décisif pour le maintien qui ont terni son passage à Palermo.

SANTIAGO GARCIA (34 m. 1 b.)

5,5

Longtemps désastreux et incontestablement plus mauvais joueur de l’équipe, le point culminant a été le but contre son camp à San Siro contre l’Inter. Puis Dossena déclinant et à force de travail, il s’est amélioré en fin de saison. Cela ne suffit toutefois pas à sauver une année bien médiocre.

NELSON (8 m. 1 b.)

5,5

Privé de temps de jeu comme la plupart des autres recrues de Lo Monaco, il n’a jamais eu l’occasion de montrer réellement ce qu’il valait. Il a pourtant l’air prometteur aussi bien défensivement que sur ses montées.

MICHEL MORGANELLA (31 m. 3 p.d)

5

Si seules ses coiffures étaient douteuses… Cet arrière droit suisse s’est montré particulièrement irrégulier tout au long de la saison. Il a certainement des qualités mais les mettre en pratique plusieurs matchs de suite ne semble pas être à sa portée.

ANSELMO (5m. 1 b.)

Non noté

Joueur aussi mystérieux que ses coupes de cheveux lui aussi. Il a joué quelques matchs début janvier puis a complètement disparu de la circulation.

AREVALO RIOS (27 m. 2 b. 2 p.d)

4,5

Le capitaine de la sélection uruguayenne est pour le moins déroutant. En fait on ne comprend pas comment il a fait pour en arriver là. Hors de forme physiquement, nul techniquement, il ne sait pratiquement que faire des passes courtes à son partenaire le plus proche. Pendant ce temps de nombreux joueurs mieux dotés moisissaient sur le banc.

MASSIMO DONATI (30 m.)

4

Un désastre. Replacé en défense par Gasperini, il n’a jamais convaincu. Mais si ses erreurs défensives pouvaient lui être pardonnées, il semble également avoir perdu les qualités techniques qui faisaient de lui un milieu de terrain de valeur. Match suicidaire contre Bologna (main volontaire dans la surface + carton rouge) qui a fait naître des soupçons de match truqué et qui lui a fait perdre toute crédibilité comme footballeur de haut niveau.

EDGAR BARRETO (32 m.)

5,5

Très critiqué par les tifosi et peut être un petit peu sévèrement. Dans une équipe aussi médiocre il a fait bonne figure. On peut tout lui reprocher, notamment au niveau technique, mais personne ne peut dire qu’il ne s’est pas battu.

ALEJANDRO FAURLIN (6 m.)

Non noté

Palermo avait besoin d’un joueur capable d’organiser le jeu en milieu de terrain, l’a recruté cet hiver, et ne l’a pratiquement jamais fait jouer. Un mystère de plus dans cette saison, parce que le peu de temps qu’il a joué a suffi à montrer qu’il était largement supérieur à ses collègues du milieu de terrain.

JASMIN KURTIC (32 m 1 p.d)

5

Il parait que la moitié de la Serie A le voulait l’été dernier quand Palermo l’a fait revenir de prêt. Son agent s’est fait entendre à chaque fois qu’il ne jouait pas. Si le compatriote et ami d’Ilicic a des qualités indéniables, il semble peu concerné par son club et n’a jamais transpiré la motivation. Saison très insuffisante.

ANDREA DOSSENA (11 m. 2 p.d)

5

On pensait cet hiver que l’arrivée de Dossena ferait monter le niveau de l’aile gauche palermitaine. Cela a été le cas pendant 2 ou 3 matchs. Puis plus rien. Il s’est même fait reprendre sa place par Garcia.

NICOLAS VIOLA (7 m.)

Non noté

De façon incompréhensible il n’a jamais eu sa chance. Recruté à la Reggina en Serie B, il incarnait l’espoir italien dont tout le monde disait beaucoup de bien. Le voir sur le banc toute la saison, avec chacun des trois entraîneurs, est une chose inexplicable et probablement un immense gâchis.

JOSIP ILICIC (32 m. 11 b. 2 p.d)

6,5

Cela faisait deux ans que Palermo attendait qu’Ilicic remplace Pastore, et Palermo attend toujours. Incontestablement surdoué techniquement, il fait toujours preuve de nonchalance. Ses bonnes statistiques ne cachent pas le fait qu’il est très loin de son potentiel.

MAURO FORMICA (8 m. 1 b. 1 p.d)

5,5

Comme pour de nombreuses recrues de Lo Monaco, il n’a pas réellement eu sa chance. Il a alterné de très bonnes choses et des prestations pleines de naïveté mais comment mal juger un joueur utilisé comme un bouche-trou et ne bénéficiant que d’un temps de jeu sporadique.

GIULIO SANSEVERINO (3 m.)

Non noté

Jeune joueur palermitain de la primavera (on dit qu’il est le plus talentueux des jeunes rosanero), il s’est entraîné toute la saison avec l’équipe première, jouant même titulaire lors des deux matchs contre Parma. Le jeune milieu gauche s’est fait remarquer positivement. C’est de ce genre de joueur que le club devrait repartir.

DIEGO FABBRINI (8 m. 1 b.)

5

Lui non plus n’a pas eu beaucoup de temps de jeu. Sa première prestation fut exceptionnelle, puis il s’est éteint peu à peu. Un jeune joueur italien en tout cas très technique et plaisant à voir jouer.

PAULO DYBALA (28 m. 3 b.)

5,5

Le prix de son transfert a fait peser une énorme pression sur ce jeune joueur qui n’avait joué jusque là qu’en deuxième division argentine. Son vrai coup d’éclat cette saison a été son doublé contre la Sampdoria. Autrement, il a montré des facilités techniques, une capacité à se retourner rapidement impressionnante…et encore beaucoup de naïveté. Il sera à coup sûr un grand joueur dans quelques années.

FABRIZIO MICCOLI (30 m. 10 b. 10 p.d)

6,5

Le capitaine a semblé être le seul joueur de l’équipe réellement concerné par le destin du club mais cela n’a pas suffit pour qu’il réalise une grande saison. Quoiqu’il en soit, même dans une saison moyenne Miccoli peut mettre des triplés et des buts de 40 mètres. Il a inscrit deux nouveaux records (plus grand nombre de matchs en Serie A pour un joueur de Palermo et passage de la barre des 100 buts dans le championnat). Miccoli quittera certainement le club, mais ce grand joueur et son âme ne quitteront jamais le cœur des tifosi rosanero.

ABEL HERNANDEZ (15 m. 1 b. 1 p.d)

5

Hernandez a été fidèle à lui-même. Il est beaucoup sorti en boîte, il s’est gravement blessé, et il n’a finalement joué que peu de matchs. Pourtant, quand il veut, il montre qu’il a un énorme talent. On annonce qu’il restera à Palermo en Serie B et cela pourrait rendre de grands services.

CEPHAS MALELE (3 m.)

Non noté

Malele est l’une des pointes de la primavera de Palermo et a eu trois fois l’opportunité de rentrer en cours de match avec l’équipe première. Il a montré toute sa puissance et son assurance, fournissant des prestations plus que prometteuses.

MAURICIO SPERDUTI (0 m.)

Non noté

Même pas une seconde de jeu pour ce joueur argentin recruté par Lo Monaco. Du coup, on ne peut même pas dire quel est son poste. Ce que l’on peut affirmer en tout cas, c’est que Palermo s’est bien moqué de lui.

MAURO BOSELLI (8 m.)

5

Il a retenté le coup après son expérience au Genoa il y a deux ans, mais ça a été pire que la première fois, quelques bouts de matches par-ci par-là, histoire de mieux couler Palermo.

Ils sont partis au mercato

SAMIR UJKANI (20 m. 32 b.e)

4,5

Palermo était propriétaire de Viviano, qu’il avait acheté 9 millions d’euros, mais a préféré prêter ce dernier pour prendre Ujkani. Si quelqu’un comprend pourquoi, qu’il lève la main. Gardien peu sûr de lui et auteur de nombreuses erreurs, il a même perdu sa place de titulaire dans la sélection albanaise.

MAURO CETTO (5 m.)

Non noté

Décidément Palermo n’était pas fait pour le défenseur argentin. Il a eu aussi peu de temps de jeu que lors de sa première saison sicilienne, et a justement changé d’air pour retourner au pays cet hiver.

CARLOS LABRIN (2 m.)

Non noté

Deux matchs et un but contre son camp synonyme d’élimination en coupe contre une équipe de division inférieure. Après ses bonnes prestations de la saison dernière, Labrin a disparu de la circulation et est retourné jouer au Chili.

MILAN MILANOVIC (2 m.)

Non noté

Encore une fois Milanovic a été prêté en Serie B. Ce joueur a été recruté par Palermo il y a 3 ans en provenance du championnat russe mais n’a pratiquement jamais joué sous le maillot rosanero. Pourquoi l’avoir pris ?

EROS PISANO (13 m.)

5

Joueur combatif mais vraiment trop limité pour un poste aussi exigeant que celui de latéral droit. Il est allé “renforcer” le Genoa cet hiver, le club qui s’est maintenu aux dépens de Palermo…

GIULIO MIGLIACCIO (1 m.)

Non noté

Une présence symbolique seulement pour ce guerrier qui a porté durant de longues saisons le maillot de Palermo. Il n’aurait vraiment pas été de trop cette saison.

NICOLAS BERTOLO (8 m.)

Non noté

“Bertolo portaci una birra” (Bertolo amène nous une bière). Voilà ce que chantaient les tifosi rosanero au début de la saison. En effet le joueur argentin s’était fait arrêté au volant de sa voiture en état d’ivresse. Cette histoire l’a visiblement perturbé dans son rendement sur le terrain. La fin d’une aventure pour un joueur qui ne s’est jamais vraiment imposé à Palermo.

ERAN ZAHAVI (4 m.)

Non noté

Longtemps blessé puis relégué sur le banc, il est reparti en Israël cet hiver. Fin de l’aventure palermitaine pour un autre joueur qui lui non plus n’est jamais parvenu à s’imposer en Sicile.

LUIGI GIORGI (11 m. 2 b.)

5

Giorgi est une sorte d’ovni. Recruté par surprise en fin de mercato, il a fait de très bons matchs avant d’enchaîner les mauvaises performances et d’être mis au placard. Son départ cet hiver est selon Perinetti l’une des raisons de la descente de Palermo, mais on ne le croit pas !

FRANCO BRIENZA (19 m. 1 b. 5 p.d)

5,5

Son retour à Palermo cet été avait tout de la bonne idée. Joueur d’expérience, ancien du club, il devait être un leader naturel du groupe, et il l’a été. Mais il a également beaucoup mangé la feuille dans certains matchs décisifs. Son éloignement par Lo Monaco cet hiver n’était probablement pas judicieux mais ce Brienza était en-dessous du rendement attendu.

IGOR BUDAN (7 m. 1 b. 1 p.d)

Non noté

Après la mort de sa fille durant le stage de préparation cet hiver, le grand Igor a eu le courage et la volonté de revenir. Il n’avait clairement plus entièrement la tête au foot, mais son but et l’ovation du Barbera qui s’en est suivie ont été un très beau moment d’émotion. Lui aussi a été écarté par Lo Monaco.

Les entraineurs

GIUSEPPE SANNINO (14 m. 4 v. 3 n. 7 d.)

5,5

Complètement lâché par ses joueurs en début de saison puis comblé de louanges lors de son retour, on n’a toujours pas compris qui était cet entraîneur napolitain. A sa décharge, bosser dans ces conditions et avec de tels joueurs a conditionné son travail. Véritable fou furieux sur le banc, il semble avoir gagné le respect des tifosi par ses déclarations pleines de bon sens et son imprégnation dans la ville.

GIAN PIERO GASPERINI (23 m. 3 v. 8 n. 12 d.)

4,5

Les débuts étaient prometteurs, puis Gasperini s’est enlisé dans ses habituels entêtements tactiques. Sa situation personnelle (il a perdu ses deux parents en l’espace de quelques semaines alors qu’il était sur le banc) ne l’a sans doute pas aidé dans sa tâche. Tout comme Sannino il a été loin d’être parfait mais l’attitude du club durant toute la saison lui donne incontestablement des circonstances atténuantes.

ALBERTO MALESANI (3 m. 0 v. 3 n. 0 d.)

5

Il est parti aussi vite qu’il était arrivé, et à vrai dire, tant mieux. Cet entraîneur insipide et prétentieux vit toujours sur son glorieux passé.

La saison prochaine

A en croire Zamparini, les dirigeants préparent la saison prochaine depuis un mois. L’arrivée d’un nouveau directeur sportif en la personne de Nicola Amoruso vient d’être annoncée. Pour le reste, rien n’est certain, à commencer par l’avenir de l’entraîneur (Sannino devrait être confirmé) et de Miccoli (il devrait quitter le club, à moins d’une prolongation surprise de dernière minute). Peu importe l’effectif dont il disposera, Palermo sera considéré comme un ultra-favori à la montée en Serie A, mais personne là-bas n’a oublié que la dernière fois que le club l’a quittée, il avait mis 31 ans à la retrouver.