Saison terminée, c’est l’heure du bilan pour le Milan AC. Après les départs de ses cadres, tout le monde s’attendait à voir le Milan hors de la zone Europe. Finalement les rossoneri ont surpris tous les observateurs et ont réussi leur saison de transition.

Gattuso, Seedorf, Nesta, Inzaghi, mais aussi Zambrotta, Van Bommel, Cassano, Ibrahimovic et Thiago Silva. Tous ces joueurs avaient quitté le navire rossonero l’été dernier. Pour les remplacer, Galliani a recruté un peu partout pour bricoler une équipe avant le début de l’exercice. Énormément de nouveaux joueurs sont donc arrivés et devaient s’adapter rapidement à une nouvelle ville, à un nouveau club. Au final, beaucoup ont échoué, pas facile dans ces conditions de viser le scudetto, mais ça c’était couru d’avance. Bien entendu, tout l’entourage du club a préféré ne pas tomber de haut et faire de la troisième place l’objectif numéro 1, tous sauf Galliani qui continue ironiquement à dire que le Milan joue la première place. Mais même le podium a semblé inaccessible pendant un moment, en début de saison, le club du président Berlusconi est à deux doigts de l’explosion interne. Et pour cause, jusqu’à la quinzième journée, les lombards n’arrivaient tout simplement pas à franchir le cap de la dixième place, les “petits” clubs se régalaient de viande de diable et les mauvaises performances s’enchaînaient. Arrive alors le mois de novembre et le match contre la Juventus qui fut le véritable déclic, c’est à partir de là que le Milan a remonté la pente.

Depuis cette rencontre, et articulée en 4-3-3, l’équipe d’Allegri a connu une progression linéaire. Le jeu est beaucoup plus enjoué et les tifosi sont tout heureux de retrouver un semblant de football. Le mérite revient à certains joueurs qui sont aujourd’hui les leaders de cette formation. El Shaarawy, Montolivo et Balotelli à partir de janvier ont sorti le Milan du pétrin en enchaînant les bonnes prestations et faisant sublimer leurs coéquipiers. A la fin de la saison et à la surprise générale, le précieux est atteint au terme d’un finish digne de ce nom. Le Milan a gagné son duel avec la Fiorentina et va donc disputer le tour préliminaire de la Champions League. En C1 justement, après s’être difficilement débarrassé du Zenit et d’Anderlecht, les rossoneri ont été sortis par l’ex future meilleure équipe du monde suite à une double confrontation où les tifosi sont passés par toutes les émotions. Le bilan général est donc plutôt bon pour ce qui devait être une saison de transition, le pari est réussi.

La saison du Milan AC

- 3ème du championnat et qualifié pour les barrages de la Champions League

- Éliminé en quarts par la Juventus

- Éliminé en 8ème de la Champions League par le FC Barcelone

- 48 matches, 25 victoires, 11 nuls, 12 défaites, 80 buts marqués, 51 buts encaissés

L’équipe-type

Meilleur buteur : El Shaarawy 19
Meilleur passeur : Boateng 8
Joueur le plus utilisé : El Shaarawy 3349
Joueur le + de fois entré en jeu : Bojan 17
Joueur le + de fois remplacé : El Shaarawy 18
Joueur le plus averti : Mexès 17
Joueur le plus expulsé : Ambrosini, Boateng 2
Joueur le plus âgé : Yepes 37
Joueur le plus jeune : Petagna 17

Le man to man

* statistiques toutes compétitions confondues, source www.transfermarkt.co
* le barème des notes est italien

MARCO AMELIA (13 matches 20 buts encaissés)

5

Le champion du Monde 2006 aura sûrement réalisé la plus mauvaise saison de sa carrière. Il a l’excuse de se rouiller sur le banc mais entre ses sorties à retardement et les fois où il a semblé se figer sur sa ligne, il aura coûté des points aux rossoneri.

CHRISTIAN ABBIATI (36 m. 31 b.e)

7.5

Un début de saison made in Superman, des blessures, un bon retour et encore des blessures. Il aura quand même réalisé une très belle saison sauvant à de multiples reprises le Milan d’une défaite certaine. On se souvient volontiers de son arrêt monumental à Saint-Petersbourg. A prolongé récemment, mérité.

GABRIEL (0 m.)

Non noté

On a vu sa bonne humeur à l’entraînement, mais il n’aura pas eu ne serait ce qu’une mi-temps à se mettre sous la dent. Le futur numéro 1 des cages milanaises (dixit Galliani) a passé sa saison avec la primavera et sur les bancs désormais rallongés de Serie A.

PHILIPPE MEXES (32 m. 2 b. 2 passes décisives)

7

Il est presque redevenu le Mexès de la Roma. Après les départs de Nesta et de Thiago Silva, il a connu un début de saison difficile mais passé le mois de novembre, le français a décidé d’assumer ses responsabilités et est aujourd’hui le leader de la défense rossonera. Sûr de lui, très dur à passer en un contre un, il ne lui reste plus qu’à ordonner sa défense pour qu’elle se prenne moins de buts aériens. En plus il s’est redécouvert un talent de buteur, il a marqué le plus beau but de la saison contre Anderlecht, mais aussi le plus important contre Siena.

CRISTIAN ZAPATA (29 m. 2 p.d)

6.5

Honnêtement, il aura fait sa saison. Quelques erreurs d’inattention sont encore à corriger mais c’est déjà pas mal pour une première. Il forme avec Mexès un duo encore perfectible, sûrement de bonne augure pour la suite.

DANIELE BONERA (17 m.)

6

Il a grimpé dans la hiérarchie des capitaines mais a encore une fois été rattrapé par ses blessures qui sont en train de gâcher sa fin de carrière. Il avait semblé montrer du mieux en début de saison, mais Zapata était déjà indéboulonnable à son retour.

MARIO YEPES (18 m. 1 b.)

6

Il a encore cette saison rendu de fiers services. Il va quitter le club après trois belles années à faire souffler les titulaires. Son rôle de leader dans le vestiaire aura également été fondamental pour garder les troupes compactes et sa hargne sur le terrain n’a jamais fait défaut.

KEVIN CONSTANT (31 m. 1 p.d)

7

L’une des satisfactions de la saison. Allegri a détecté sa polyvalence et l’a testé au poste d’arrière gauche, bien lui en a pris. Il a très bien assumé les rôles que lui imposent ce nouveau poste. Encore quelques problèmes surtout au niveau des centres mais pour une première, c’est pas mal du tout.

LUCA ANTONINI (9 m.)

Non noté

Il a très peu joué cette saison à cause de ses pépins physiques et de la concurrence. Antonini est maintenant un des cadres de l’équipe qu’il s’attelle à maintenir soudée.

MATTIA DE SCIGLIO (33 m. 3 p.d)

7.5

La révélation de la saison ! A seulement 20 ans, il en paraît 10 de plus tellement il ne se laisse jamais déborder par les événements. Très bon centreur et capable de neutraliser les meilleurs ailiers de Serie A, il est allé jusqu’à gagner une place au sein de la Nazionale. Il a souvent dû passer après Constant mais l’avenir s’annonce radieux pour lui !

IGNAZIO ABATE (33 m. 3 p.d)

7

Dans la continuité de son beau championnat d’Europe, Abate a sans doute réalisé la meilleure saison de sa carrière. Des progrès notables que ce soit sur les centres ou les passes. Il est toujours aussi bon défensivement, mais désormais, il est utile en attaque aussi.

CRISTIAN ZACCARDO (1 m.)

Non noté

Arrivé au mercato hivernal, on pensait que le champion du monde 2006 pouvait être une excellente solution de rechange mais il n’aura finalement joué qu’une petite mi-temps contre Lazio.

BARTOSZ SALAMON (0 m.)

Non noté

Arrivé lui aussi au mercato hivernal, il a débarqué de Brescia. On en dit le plus grand bien, on attend de voir.

DIDAC VILA (0 m.)

Non noté

Il a passé toute la saison à l’infirmerie à cause d’une vilaine pubalgie.

MASSIMO AMBROSINI (25 m. 1 p.d)

6.5

Le capitaine rossonero a une nouvelle fois répondu présent quand il le fallait, notamment lors des matches contre les grosses écuries. Il n’a plus les jambes pour enchaîner les matchs mais peut rendre de bons services dès que possible. Est courtisé par des clubs en Angleterre et en MLS, mais ça discute aussi beaucoup d’une éventuelle prolongation.

NIGEL DE JONG (16 m. 1 b.)

6.5

Une bonne première partie de saison il est l’un des seuls à surnager, bien loin du bûcheron qu’on nous présentait, puis il se rompt le talon d’Achille. Dommage.

SULLEY MUNTARI (18 m. 2 b.)

6

Il a fait 6 mois à l’hosto avant de reprendre le flambeau de de Jong. Il a directement été immergé dans le groupe avec à la clé une place de titulaire. Souvent brouillon mais capable de rendre quelques services quand les circonstances le permettent. Il ferait un bon remplaçant pour l’année prochaine.

ANTONIO NOCERINO (29 m. 2 b. 2 p.d)

5

A l’opposée des perfs du Nocerino de la saison dernière. Méconnaissable en début d’exercice, il a sombré comme la quasi totalité de l’effectif sans doute affecté par la fatigue de la saison 2011-2012. Nul doute qu’il est capable de se relancer, mais on a l’impression qu’Allegri s’est déjà fait une idée fixe. S’il veut participer au Mondial, il va falloir prendre la bonne décision.

BAKAYE TRAORE (9 m.)

Non noté

Arrivé sur la pointe des pieds, il n’a que très peu joué. Il a tout de même été conservé au mercato d’hiver alors qu’il avait quelques offres.

MATHIEU FLAMINI (22 m. 4 b. 1 p.d)

7

Lui aussi a réalisé sa meilleure saison en rossonero. Comme d’habitude, il a fait ses mois en tant qu’apprenti infirmier, mais une fois revenu, il a immédiatement été projeté sous les feux des projecteurs. Une abnégation exemplaire, une endurance impressionnante et des buts importantissimes en fin de saison. Aura une carte à jouer l’année prochaine.

RICCARDO MONTOLIVO (39 m. 4 b. 4 p.d)

8.5

Grosse grosse saison de Montolivo, du début à la fin, il a été à la hauteur des espérances et n’a pas déçu les tifosi. Caviar sur caviar, frappe de mule et une intelligence de jeu remarquable. Montolivo est déjà l’un leader du Milan puisqu’il en est un des capitaines.

KEVIN PRINCE BOATENG (37 m. 3 b. 8 p.d)

5.5

Boateng a été imbuvable en début d’exercice, puis s’est repris par la suite, en partie quand Allegri a changé de schéma tactique. Sur l’aile droite, il a fait quelques bonnes prestations, mais ce n’est clairement pas assez tant il a montré de très belles choses durant les rares matchs qu’il a réussi. S’il reste, il va entamer sa quatrième saison, et en tant qu’ancien il va falloir montrer l’exemple sur le terrain.

STEPHAN EL SHAARAWY (46 m. 19 b. 7 p.d)

8

Après une saison passée à jouer les seconds couteaux, le pharaon de Savone s’est révélé aux yeux de l’Italie et du monde entier ! Il a réalisé une première demi-saison de haute volée où il a porté l’équipe à bout de bras, marqué des buts les uns plus beaux que les autres et couvert pas mal de fois son arrière latéral. A cause notamment de la fatigue accumulée, la seconde partie est nettement moins réussie même s’il aura quand même marqué dans le derby de Lombardie contre l’Atalanta, le derby de Milan contre l’Inter et contre la Juventus en coupe. Heureusement que Balotelli a repris la flamme olympique au bon moment.

M’BAYE NIANG (24 m. 1 b. 1 p.d)

5.5

Traor…euh…Niang a passé le début de saison sur le banc ou avec les équipes de jeunes. Il a accumulé beaucoup de temps de jeu à partir de décembre où il a d’ailleurs marqué son premier but contre la Reggina en coupe. Concernant son niveau de jeu, c’est pas mal mais à 18 ans seulement, il est encore perfectible. Ça parait cependant encore trop juste pour un attaquant du Milan AC, il doit vite corriger certains aspects (parfois individualiste, les un contre un) pour prétendre à une place de titulaire.

ROBINHO (27 m. 2 b. 6 p.d)

5

Les années passent et Robinho ne s’est toujours pas imposé au Milan. Cette fois, les blessures se sont mêlées et ses nombreux matchs joués ne sont en fait le plus souvent que de petites entrées en jeu. A 29 ans, il a oublié les secrets de quelques uns de ses meilleurs tours de magies, il est temps de plier bagage.

ANDREA PETAGNA (1 m.)

Note noté

Une petite apparition en Champions League contre le Zenit. Il sera normalement dans l’équipe première l’année prochaine.

GIAMPAOLO PAZZINI (37 m. 16 b. 5 p.d)

7.5

Voilà enfin il Pazzo relancé comme il se doit. Parfois blessé, parfois inexistant entre septembre et décembre durant la convalescence de l’équipe, il accumule pourtant aujourd’hui une excellente moyenne de but par match. Blessé depuis maintenant trois mois, le buteur en Serie a voulu finir la saison pour aider ses coéquipiers et ne s’est fait opérer que récemment. Courage.

BOJAN KRKIC (27 m. 3 b. 3 p.d)

5.5

Il a voulu bien faire mais il demande un temps d’adaptation conséquent. Son rendement est moyen tout comme son impact sur le jeu, il y a eu du mieux en temps que joker à un moment, puis il a définitivement été mis au placard.

MARIO BALOTELLI (13 m. 12 b. 4 p.d)

8

Arrivé en grande pompe cet hiver dans son club de cœur, il a très vite pris une place de titulaire et enchaîné les buts comme des perles. Spécialiste des penaltys (la moitié de son total) qu’il sait se procurer, il a tout de même eu le temps de prendre 6 cartons jaunes (la plupart évitables) et une suspension de 2 matches pour propos injurieux qui lui font louper la Juve et le Napoli (où le Milan ne prendra qu’un point). La prochaine saison sera celle de la vérité et de la maturité.

Ils sont partis au mercato

FRANCESCO ACERBI (10 m.)

5

Il était présenté comme le futur Nesta, et le peuple rossonero accueillait ce milanista avec enthousiasme l’été dernier. Tout était réuni :  Le même poste, le même numéro (bon pas la même gueule…). Honnêtement, il aura souffert du mauvais début de saison général et a vite grillé son seul joker. Le Milan s’est empressé de le refourguer.

DJAMEL MESBAH (2 m.)

Non noté

Longtemps blessé, ce joueur sérieux n’aura pas fait de vieux os au Milan AC, refourgué à Parma dans l’affaire Zaccardo.

RODNEY STRASSER (1 m.)

Non noté

Est venu se soigner avant de partir sous forme de prêt à Parma.

URBY EMANUELSON (20 m. 2 b. 5 p.d)

5.5

Baladé un peu partout sur le terrain, il aura occupé pas mal de postes pour un rendement moyen à chaque fois. Le néerlandais déborde de bonne volonté mais un mot revient sur toutes les langues : brouillon ! Il paraît qu’il s’est bien relancé à Fulham…

PATO (7 m. 2 b. 1 p.d)

5

Souvent blessé et au bord des larmes, Pato s’en est allé chez les Corinthians pour prier et se refaire une santé. Cela dit son niveau de jeu avait chuté, on se souviendra notamment de son penalty envoyé dans les airs contre la Fiorentina.

L’entraîneur

MASSIMILIANO ALLEGRI

7

Allegri savait que ça allait être une saison particulière, privé de ses meilleurs joueurs, il a dû se creuser la tête afin de relancer l’équipe, tactiquement il a pratiquement tout essayé, et même la défense à 3 avant d’adopter finalement un 433 qui a notamment permis à El Shaarawy d’exploser. Plusieurs fois sur un siège éjectable, il a réussi à gérer la pression, ce qui n’était pas simple. Sa deuxième partie de saison frôle la perfection avec une seule défaite en championnat, on a même bien cru qu’il allait s’offrir le Barça avant le cauchemar du match retour. Là où on voit qu’il a réussi, c’est le soutien indéfectible de son effectif quant à son improbable permanence sur le banc des rossoneri et la gestion du mental de ses troupes malgré les nombreuses têtes brûlées. D’aucuns diront que ses individualités l’ont sauvé, mais quel entraîneur dans un club de haut niveau peut se passer de ses joueurs les plus décisifs ? Footballistiquement parlant, les supporters du Milan AC (et Berlusconi) ne sont pas satisfaits, mais il ne faut pas se tromper, l’objectif de la 3ème place est atteint et ça c’était vital.

La saison prochaine

La saison de transition est bel et bien finie. Pour l’année prochaine, il va falloir viser dès le début le haut de tableau pour cela, il faut réaliser un mercato digne. Plusieurs postes sont à pourvoir, un potentiel titulaire au milieu de terrain ne serait pas de trop, Riccardo Saponara apportera quand à lui son grain de sel aux avant-postes. Cependant, il faut attendre de connaître le nom de l’entraîneur, et ça ne devrait plus trop tarder. Plusieurs noms circulent mais il se pourrait également qu’Allegri reste pour entamer une quatrième saison. Quoi qu’il en soit, l’équipe sera articulée autour des hommes forts de cette saison, Balotelli et El Shaarawy en attaque, Montolivo au milieu et Mexès en défense. L’effectif a été rajeuni mais il reste encore un soupçon d’expérience, le parfait mélange sans doute. Les objectifs doivent quant à eux être revus à la hausse. Faire un beau parcours en Champions League, mais surtout essayer de mettre le poids sur la coupe d’Italie pour renouer avec le succès. En championnat, il faut surtout assurer le minimum syndical c’est à dire la troisième place voire plus si affinités, mais aussi éventuellement remporter les derbys puisque les rossoneri restent sur une série négative de quatre matchs sans victoires face aux cousins nerazzurri.