A l’instar de la saison 2008-09 au cours de laquelle elle avait terminé à la dixième place, la Lazio a sauvé saon année en remportant la coupe d’Italie. Une victoire acquise face à l’ennemi juré, l’AS Roma, qui permet à Petkovic et ses hommes de partir en vacances le cœur léger et avec la sensation du devoir accompli.

Terminer à la septième place du classement final après avoir passé les fêtes de noël au chaud en occupant la deuxième place laisse assurément un goût amer… La faute à une nouvelle série infinie de blessures tout comme l’an passé ? Peut-être, surtout lorsque l’on sait que cette hécatombe a encore une fois concerné Klose qui a cruellement manqué à ses coéquipiers lors du moment clé de cette saison. La faute aussi a l’Europa League ? Très probable : on le sait, cette compétition pompe énormément d’énergie aux joueurs puisque les matches se jouent le jeudi soir avec certains retours dans la capitale très tard dans la nuit et une fatigue psychologique et physique qui se fait forcément ressentir tôt ou tard. La Lazio a su résister et faire front du mois d’août jusqu’à fin mars mais elle s’est littéralement écroulée début avril lorsqu’elle fut quelque peu injustement éliminée de cette compétition par les turcs de Fenerbahçe. Une élimination qui a pesé lourd au final dans les jambes mais surtout dans les têtes des joueurs qui ont alors traversé un véritable passage à vide.

Malgré une ultime défaite contre Cagliari lors de la dernière journée, la Lazio a toutefois su se reprendre lors du dernier mois de compétition et préparer d’une meilleure manière son grand rendez-vous de coupe d’Italie. Un rendez-vous à quitte ou double face aux giallorossi qui a finalement tourné à l’avantage des biancocelesti. Et s’il était légitime que les supporters de la Lazio voient le verre à moitié vide à l’aune de l’excellent mais inutile parcours en UEFA jusqu’aux quarts de final de même que la phase des matches allers en championnat, il est évident qu’ils le voient désormais à moitié plein, si ce n’est pas entièrement plein… En plus de remporter un nouveau derby (son quatrième lors des cinq derniers!), la Lazio s’est offert le luxe de soulever la coupe devant son rival historique et de se qualifier à nouveau pour l’Europa League contrairement aux giallorossi. Une situation qui a rempli de bonheur tous les amoureux du club biancoceleste et qui semble même les avoir complètement décomplexé vis à vis des (plus nombreux) supporters de la Roma.

La saison de la Lazio

- 7ème du championnat

- Vainqueur de la Coupe d’Italie

- Éliminée en 1/4 de finale de l’Europa League par Fernerbahçe

- 57 matches, 30 victoires, 13 nuls, 14 défaites, 88 buts marqués, 56 buts encaissés

L’équipe-type

Meilleur buteur : Klose 16
Meilleur passeur : Candreva 13
Joueur le plus utilisé : Marchetti 4092 minutes de jeu
Joueur le + de fois entré en jeu : Kozak 17
Joueur le + de fois remplacé : Hernanes 24
Joueur le plus averti : Cana 14
Joueur le plus expulsé : Bava 2
Joueur le plus âgé : Brocchi 37
Joueur le plus jeune : Crecco 17

Le man to man

* statistiques toutes compétitions confondues, source www.transfermarkt.co
* le barème des notes est italien

ALBANO BIZZARRI (11 matches, 14 buts encaissés)

Note 7,5

Difficile de remplacer Marchetti. Pourtant, à chaque fois que le portier argentin a dû suppléer l’international italien cette saison, il s’en est sorti à merveille et pourrait même prétendre à une place de titulaire en cas de départ du numéro 1 laziale à l’intersaison.

FEDERICO MARCHETTI (46 m. 40 b.e)

Note 9

Tout simplement le meilleur joueur de la Lazio cette saison. Longtemps tenu à l’écart de la sélection par Prandelli, le sélectionneur italien n’a eu d’autre choix que de convoquer quatre gardiens lors des derniers rassemblements. L’ancien gardien de Cagliari a franchi un palier au cours de cette saison et mis tout le monde d’accord. Avec Buffon et Handanovic, il est actuellement le meilleur gardien de Serie A.

MICKAËL CIANI (34 m. 1 b. 1 passe décisive)

Note 5,5

L’international français (1 sélection) a connu une saison en dents de scie. Ayant tout d’abord du mal à s’acclimater au championnat et à la langue, l’ancien bordelais s’est par la suite débloqué et a profité de la blessure de Dias au mois de novembre afin de prendre confiance et s’imposer au sein de l’arrière-garde biancoceleste. Il connait toutefois un gros passage à vide entre février et mars qui le relégue sur le banc de touche jusqu’à la fin de la saison.

ANDRE DIAS (34 m.)

Note 5,5

Le défenseur brésilien n’est plus tout jeune et cela se voit sur et surtout en dehors du terrain. Alternant les très bonnes et les moins bonnes prestations, il met désormais plus de temps à revenir de blessures et est moins tranchant que par le passé dans les duels. Son sens du placement et sa grande expérience lui permettent toutefois de compenser la plupart du temps.

GIUSEPPE BIAVA (43 m. 1 b. 1 p.d)

Note 7,5

Excellent lors de la finale face à la Roma, Biava est une valeur sûre de l’effectif biancoceleste. Pas un hasard si à 35 ans passés, Lotito vient de lui proposer de prolonger l’aventure sur les bords du Tibre. Toujours souriant et disponible en dehors du terrain, il a trouvé chaussure à son pied en signant à la Lazio en janvier 2010.

MODIBO DIAKITE (1 m.)

Non noté

En conflit avec Lotito à cause du renouvellement de son contrat depuis le début de la saison, il n’a joué qu’un match en décembre alors qu’il semblait plus enclin à prolonger avec la Lazio. Un gros gâchis pour lui et pour la Lazio…

MARIUS STANKEVICIUS (3 m.)

Note 5,5

Très peu utilisé cette saison, il n’a été pris en considération par Petkovic que lorsque la défense biancoceleste était décimée. Après deux saisons décevantes du coté de Formello, il devrait sans doute quitter le navire afin de donner un nouvel élan à sa carrière.

STEFAN RADU (36 m. 3 b. 5 p.d)

Note 7

Toujours présent sur son coté gauche, Radu a retrouvé l’intégralité de ses moyens cette saison après avoir joué l’an passé avec des problèmes aux genoux. Très bon sur son coté, il fait désormais partie des cadres de cette équipe, lui qui avait débuté sous le maillot laziale en janvier 2008.

BRUNO PEREIRINHA (11 m. 1 p.d)

Note 6

Arrivé lors du mercato pour dépanner sur le coté droit, il a montré des choses intéressantes mais n’a pas assez joué pour pouvoir prendre pleinement la mesure de l’équipe et évoluer sans frein à main. A observer avec attention la saison prochaine…

ABDOULAY KONKO (34 m. 1 b. 4 p.d)

Note 6,5

Joueur beaucoup trop fragile, Konko est pourtant l’un des meilleurs latéraux droits de Serie A. Son absence a pesé lourd entre février et avril. Il reste une valeur sûre… lorsqu’il n’est pas blessé!

LUIS CAVANDA (24 m. 2 p.d)

Note 6

Lui aussi en conflit avec Lotito depuis qu’il a choisi le même agent que Diakité, Cavanda a cependant laissé entrevoir un gros potentiel qui pourra peut-être lui permettre d’évoluer rapidement dans le championnat de ses rêves, la Premier League.

LORIK CANA (38 m. 1 p.d)

Note 7

C’est sans aucun doute LA bonne surprise de cette fin de saison pour les supporters biancocelesti. Titularisé en défense pour faire face aux nombreuses blessures, l’ancien olympien a su saisir sa chance et faire apprécier ses qualités de défenseur et de joueur dur sur l’homme qui ne lâche jamais. Il est désormais un pilier de la défense et a également joué la finale de coupe.

CRISTIAN BROCCHI (11 m.)

Note 6

Exemple de courage et d’abnégation, il a toujours répondu présent à chaque fois que l’on a fait appel à lui. Une vilaine blessure au pied droit aura finalement eu raison de lui. Il a décidé de prendre sa retraite. Joueur de caractère, il aura été très apprécié des supporters et laisse un grand souvenir à tous les amateurs de Serie A. In bocca al lupo Cristian !

ALVARO GONZALEZ (49 m. 3 b. 2 p.d)

Note 7,5

A l’instar d’un Didier Deschamps, il est l’exemple typique de joueur que l’on ne voit pas mais qui est indispensable à son équipe. Très bonne saison de l’uruguayen qui progresse d’année en année.

OGENYI ONAZI (28 m. 2 b. 1 p.d)

Note 6

Son expulsion stupide en quart de finale aller de l’Europa League a pesé dans l’élimination de son équipe. Malgré cela, il est sans aucun doute l’une des plus grandes surprises de cette saison coté laziale.

CRISTIAN LEDESMA (52 m. 1 b. 2 p.d)

Note 6,5

Toujours régulier, ses rares absences se font sentir au milieu. Il est maintenant le joueur le plus ancien de l’effectif après Stefano Mauri et assume ce rôle avec brio au sein du vestiaire et sur le terrain.

SENAD LULIC (50 m. 3 b. 8 p.d)

Note 7

Dans sa carrière mais également à Rome, il y aura désormais un avant le but de Lulic en finale et un après. Ce but signé à la 71ème minute face à la Roma fait déjà partie de l’histoire. Un peu en dessous lors de la première partie de saison, il a su se reprendre de fort belle manière lors des derniers mois de compétition.

STEFANO MAURI (36 m. 4 b. 7 p.d)

Note 7

Trop souvent blessé, il a beaucoup manqué à son équipe. Joueur de classe, il est maintenant le membre le plus ancien de l’effectif et porte une certaine responsabilité à l’intérieur du groupe.

EDERSON (23 m. 3 b. 3 p.d)

6

A laissé entrevoir de belles choses entre deux blessures. En effet, son physique lui fait toujours autant défaut, s’est en tout cas très bien intégré au groupe et semble heureux de son choix.

HERNANES (53 m. 14 b. 8 p.d)

Note 6,5

Certes il a marqué 14 buts alors qu’il n’est que milieu de terrain. Certes il a un talent unique qui le classe parmi les tout meilleurs joueurs de Serie A. Mais Hernanes est trop irrégulier depuis son arrivée à la Lazio. Il alterne depuis trois saisons des prestations de haute volée à des matches d’une discrétion inouïe. Ce n’est pas un hasard s’il est le joueur le plus remplacé en cours de match de l’effectif…

ANTONIO CANDREVA (49 m. 7 b. 13 p.d)

Note 8,5

Avec Marchetti, il est celui qui a le plus impressionné cette saison sous le maillot biancoceleste. Véritable TGV sur son aile droite, il est passé en l’espace d’un an du statut de romanista dont on ne voulait pas à celui d’idole de la Curva Nord, tout particulièrement depuis son but réalisé lors du premier derby de cette saison. International indéboulonnable dans l’équipe de Prandelli depuis novembre, il aurait sa place dans n’importe quelle équipe de Serie A.

LUCA CRECCO (1 m.)

Non noté

Une seule apparition, à tout juste 17 ans il a tout l’avenir devant lui pour montrer son talent.

ANTONIO ROZZI (4 m.)

Non noté

Malgré seulement quatre bouts de match, cet international U19 est parvenu à convaincre Petkovic et les dirigeants biancocelesti de lui faire signer son premier vrai contrat pro jusqu’en 2016.

MAURO ZARATE (7 m. 1 b. 2 p.d)

Note 2

Il est à la fois le transfert le plus important (23 millions), le plus gros gâchis et le joueur le plus égoïste et surcoté ayant porté le maillot de la Lazio depuis la reprise du club par Lotito en 2004. Exigeant un poste de titulaire alors qu’il ne le méritait nullement et refusant d’aller s’asseoir sur le banc contre l’Inter au mois de décembre, il s’est de facto auto exclu du groupe et a dévoilé le vrai visage de Zarate que nombre d’observateurs suspectaient depuis longtemps.

MIROSLAV KLOSE (36 m. 16 b. 3 p.d)

Note 7,5

Il est le champion et le joueur d’expérience nécessaire dans chaque grande équipe. Auteur de 15 buts en championnat en étant absent plus de trois mois, nul doute qu’il aurait rapproché considérablement la Lazio de son objectif initial, la troisième place, sans cette nouvelle blessure arrivée au plus mauvais moment de la saison. Les dirigeants devront enrôler un grand attaquant pour l’épauler et/ou le remplacer la saison prochaine car l’international allemand ne prendra pas le moindre risque à quelques mois de la coupe du monde, son objectif depuis qu’il a signé dans la capitale italienne.

LIBOR KOZAK (31 m. 10 b.)

Note 6,5

Meilleur buteur de l’Europa League, Kozak n’est pas parvenu à confirmer en championnat. Joueur atypique au physique de déménageur, il ne s’est toujours pas imposé à la pointe de l’attaque laziale comme le remplaçant attitré de Klose.

LOUIS SAHA (6 m.)

Note 5

Son passage à la Lazio laissera un gros doute. N’avait-il pas le niveau physique requis pour être aligné par Petkovic ou est-ce parce que l’entraineur bosniaque n’en voulait pas qu’il n’a été couché qu’une seule seule fois sur la feuille de match en tant que titulaire? Toujours est-il qu’il semble avoir gagné le respect et l’estime de ses coéquipiers comme en atteste la petite scène au cours de laquelle Mauri est allé le chercher dans les tribunes pour qu’il fête la victoire en coupe et reçoive lui aussi la médaille.

SERGIO FLOCCARI (36 m. 10 b. 7 p.d)

Note 6

Monstrueux de générosité et d’abnégation, Floccari a remplacé de fort belle manière par moments son compère de l’attaque, Miro Klose. Toutefois, beaucoup moins décisif que l’international allemand, il reste un attaquant de complément au sein de l’effectif laziale.

Ils sont partis au mercato

JUAN PABLO CARRIZO (1 m. 1 b.e)

Non noté

Il a signé à l’Inter pour lors du mercato pour être le remplaçant d’Handanovic. Malgré son statut de titulaire à son arrivée, il a toujours accepté sans sourciller d’être sur le banc ou dans les tribunes depuis…

LIONEL SCALONI (7 m. 1 p.d)

Note 6,5

Un exemple et un taulier du vestiaire dont Lotito a une grande estime. Malgré des qualités limitées et un âge avancé, il a toujours répondu présent et a laissé un vide dans le vestiaire biancoceleste.

TOMMASO ROCCHI (3 m.)

Non noté

Sans doute à cause de son âge et du nombre important d’attaquants à disposition, Petkovic ne lui a malheureusement jamais accordé sa confiance. Auteur de plus de 100 buts avec la Lazio, il laisse un très grand souvenir dans la capitale et restera il capitano de la deuxième moitié des années 2000.

L’entraineur

VLADIMIR PETKOVIC

Note 8

Arrivé en parfait inconnu, Vladimir Petkovic a pour sa première saison dans le championnat italien commis quelques erreurs mais a surtout enchanté, plus particulièrement en première partie de saison, tous les observateurs de Serie A. Sa classe, son élégance et ses qualités de fin tacticien ont fait de lui l’une des plus grandes surprises du championnat… Crédité d’un nul et de deux victoires dans les derbies, il est déjà élevé au rang d’idole au stadio Olimpico.

La saison prochaine

Ayant complètement raté sa deuxième partie de saison en championnat après avoir effectué la meilleure phase aller de son histoire, les dirigeants de la Lazio doivent cette fois se poser les bonnes questions et analyser les raisons de cet échec (7ème). Heureusement, la victoire en coupe d’Italie aux dépens des giallorossi laissera un souvenir impérissable de cette saison du coté de Formello. Nul doute que la Lazio doit se renforcer afin de constituer un candidat crédible à une qualification en Champions League, une compétition qu’elle n’a plus disputée depuis 2007-08, tout en sachant qu’il faudra faire aussi bien en Europa League, voire mieux que cette saison (quart de finale). Lotito a donc du pain sur la planche d’autant plus que l’Inter et la Roma auront cette fois à cœur de se racheter…