Sauvé in-extremis, le Genoa est passé une nouvelle fois proche de la catastrophe et ne doit son salut qu’à la faiblesse de ses concurrents. Un bien beau paradoxe tant la qualité, et surtout la quantité, de l’effectif est grande. Mais la gestion Preziosi est toujours aussi défaillante et cela empire au fil des années, les entraineurs vont et viennent, les recrues se font par dizaines et le résultat est toujours le même. La saison débute avec Di Canio, qui s’en est allé au bout de 9 matchs seulement, n’ayant pas réussi à faire passer son message auprès de ses joueurs. Del Neri, ancien de la maison, reprit alors le flambeau et ne réussit qu’à enfoncer un peu plus les rossoblu dans la panade, ne collectionnant que 2 malheureuses victoires en 13 matchs, ce qui eut le don d’attiser la colère des tifosi, apeurés à l’idée de voir un cauchemar devenir réalité. Preziosi, fidèle à lui-même, éjecte Del Neri et rappele un ancien, Davide Ballardini. Retour aux fondamentaux, moins fantaisiste mais beaucoup plus concret et solide, il arrive à donner un second souffle à son équipe en fin de saison. Le Grifone ne connait la défaite qu’à seulement 4 reprises lors de la période Ballardini, engrangeant des points cruciaux et répondant notamment présent dans les confrontations directes, de quoi s’offrir un maintien douloureux, mais ô combien important.

La saison du Genoa

- 17ème du championnat

- Éliminé au 3ème Tour de la Coupe d’Italie par l’Hellas

- 39 matches, 8 victoires, 14 nuls, 17 défaites, 40 buts marqués, 57 buts encaissés

L’équipe-type

Meilleur buteur : Borriello 12
Meilleur passeur : Bertolacci 5
Joueur le plus utilisé : Frey 3360 minutes de jeu
Joueur le + de fois entré en jeu : Immobile 13
Joueur le + de fois remplacé : Bertolacci 13
Joueur le plus averti : Borriello 10
Joueur le plus expulsé : Seymour, Moretti, Kucka, Bertolacci 1
Joueur le plus âgé : Rossi 35
Joueur le plus jeune : Krajnc 18

Les +

LUCA ANTONELLI (34 m. 1 b. 4 p.d)

Sur son côté gauche, Antonelli n’a jamais déçu. Solide défensivement et actif offensivement, l’ancien joueur de Parma était le seul à surnager dans une défense très souvent dépassée. Il réussira, dans la morosité générale de la saison du Grifone, a convaincre Prandelli à l’appeler en sélection.

JURAJ KUCKA (33 m. 3 b. 3 p.d)

Véritable pilier du milieu de terrain rossoblu, le slovaque a su rebondir après une saison très décevante l’an passé. Il ne devrait pas faire de vieux os du côté de la Ligurie, les propositions sont alléchantes et nombreuses.

MARCO BORRIELLO (28 m. 12 b. 3 p.d)

Qui s’y attendait ? Certains le pensaient fini et le chambraient après ses dernières décevantes saisons. Marco le bel homme a mis tout le monde d’accord s’affirmant protagoniste numéro 1 du maintien du Grifone.

Les -

CRISTOBAL JORQUERA (13 m. 3 p.d)

Ayant fait entrevoir des qualités intéressantes la saison précédente, le chilien était attendu pour ce nouvel exercice ; résultat, belle déception, quelques bouts de matchs par-ci par-là sans jamais réussir à conquérir la confiances des entraineurs successifs.

JUAN MANUEL VARGAS (20 m. 1 p.d)

Serait-il définitivement cramé ? Nous vous l’avions présenté comme la recrue farce de la saison, c’est donc sans surprise que nous le retrouvons dans cette catégorie aujourd’hui. Mais où est donc passé la bête intenable dans son couloir gauche qu’il était à Catania et à la Fiorentina. “El Loco” s’est drôlement assagi.

CIRO IMMOBILE (34 m. 5 b. 3 p.d)

Meilleur buteur de Serie B l’an dernier après une saison d’anthologie à Pescara, Ciro Immobile débarque en Ligurie avec l’étiquette de grand espoir que l’on attend de voir confirmer. Rien de tout cela, plantage total avec en prime des problèmes avec ses supporters. Du gâchis.

Les autres

SÉBASTIEN FREY (37 matches, 50 buts encaissés) : les années passent et Frey ne trépasse pas, peut-être un poil moins fringuant qu’auparavant

ALEXANDROS TZORVAS (1 m. 3 b.e) : zéro à Palermo, encore pire au Genoa, il a réussi à faire une belle bourde lors de son seul match

ANTONIO DONNARUMMA (1 m.) : troisième gardien appartenant au Milan

CESARE BOVO (13 m.) : des blessures et des embrouilles, voilà ce qu’on retiendra de sa saison

DAMIANO FERRONETTI (4 m.) : après une fausse arrivée au Torino, pas mieux du côté du Genoa

LUKA KRAJNC (3 m.) : a fait ses débuts professionnels

ANDREAS GRANQUIST (36 m. 1 b. 2 p.d) : véritable patron de la défense, il est maintenant pisté par des clubs plus prestigieux

THOMAS MANFREDINI (14 m. 1 p.d) : la bonne pioche, son expérience a été extrêmement bénéfique depuis janvier

DANIELE PORTANOVA (15 m. 1 b.) : et on pourrait dire exactement la même chose, le Genoa s’est payée une belle défense en janvier dernier

EMILIANO MORETTI (34 m.) : désormais régulièrement capitaine, on l’a souvent vu à gauche également

MATTIA CASSANI (5 m.) : une des nombreuses recrues hivernales, irrémédiablement sur la pente descendante

EROS PISANO (10 m. 1 b.) : lui est arrivé de Palermo, mais n’a guerre eu d’impact

MARCO RIGONI (13 m. 1 b. 2 p.d) : a tenté de se relancer après son échec au Chievo, c’est presque réussi

MATUZALEM (15 m. 1 b. 2 p.d) : c’était le premier renfort de l’hiver, footballistiquement très utile, mais mentalement infect, en attestent ses tacles honteux sur Brocchi et Krsticic

DANIEL TOZSER (22 m. 1 p.d) : les débuts étaient prometteurs, mais ça s’est ben tassé par la suite

ANDREA BERTOLACCI (29 m. 4 b. 5 p.d) : aurait pu figurer dans les +, a passé un cap important cette saison, il faut maintenant confirmer

MARCO ROSSI (15 m.) : la bandiera rossoblu n’a pas souvent flotté sur le Marassi cette saison, mais on peut toujours compter sur lui

RUBEN OLIVERA (5 m.) : il faisait son retour, c’est loupé

ENIS NADAREVIC (3 m.) : la belle histoire, de la Serie D à la A en quelques années

BOSKO JANKOVIC (20 m. 4 b. 1 p.d) : physique toujours aussi fragile, il a tenté d’apporter sa contribution

LINUS HALLENIUS (1 m.) : repêché dans l’urgence alors qu’il était écarté du groupe

SAID AHMED SAID (5 m. 1 b. 1 p.d) : international italien U18, un bon bilan pour ses débuts

ANTONIO FLORO FLORES (11 m. 2 b.) : un autre retour, il a déclaré sa flamme pour le Genoa mais n’a pas pu donner ce qu’il voulait à cause d’une vilaine blessure

Ils sont partis au mercato

MICHELE CANINI (14 m.) : retourné dans son club formateur de l’Atalanta dans l’échange avec Manfredini

MARIO SAMPIRISI (16 m.) : catastrophique à droite derrière, encore bien trop tendre

NENAD TOMOVIC (1 m.) : est parti à la Fiorentina où il a pris une autre dimension

ANSELMO (5 m.) : recruté par Lo Monaco qui a démissionné quelques semaines après son arrivée au Genoa

FELIPE SEYMOUR (16 m.) : un mystère, y’en a surement des dizaines comme lui sur les terrains de Serie B ou de Lega Pro

ALEXANDER MERKEL (7 m. 1 p.d) : s’était emparé du numéro 10, ne confirme pour le moment pas son potentiel

DAVIDE BIONDINI (1 m.) : envoyé à l’Atalanta durant l’été

GIANDOMENICO MESTO (2 m. 1 b.) : parti faire la doublure de Maggio au Napoli

GIAMMARIO PISCITELLA (6 m.) : encore trop tendre pour la Serie A

LEONARDO MELAZZI (2 m.) : un bidone, un vrai

L’entraineur

LUIGI DE CANIO (9 m. 2 v. 3 n. 4 d.) : Preziosi l’avait confirmé cet été mais sans réel conviction, et ça s’est vu, il n’a pas hésité à le virer dès que ça a commencé à coincer. De Canio a aussi l’élimination prématurée en Coupe d’Italie sur la conscience. Cela dit, avec sa moyenne de points le Genoa se sauvait également !

LUIGI DELNERI (13 m. 2 v. 2 n. 9 d.) : il avait connu la réussite avec la Sampdoria, il connait maintenant l’échec avec l’ennemi juré, c’était aussi sa première expérience depuis qu’il a quitté la Juventus. Un flop total, avec des résultats vraiment très faibles.

DAVIDE BALLARDINI (17 m. 4 v. 9 n. 4 d.) : rappelé à la rescousse, il a su aussi profiter d’un mercato plutôt intelligent. La priorité a été donné aux résultats, le jeu passant logiquement bien après, il ne perd au final que 4 matches. Mission accomplie pour lui, mais ça s’arrêtera là.

La saison prochaine

Nous ne cesserons jamais de le répéter, mais si la gestion d’Enrico Preziosi ne change pas radicalement, le Grifone pourrait finir par voir l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête la frapper de plein fouet. Le club doit rapidement trouver une sérénité dans laquelle il pourra redresser la barre et se stabiliser, au moins sur le court terme. L’objectif est désormais le maintien, un paradoxe pour un club avec un tel potentiel, mais qui paye aujourd’hui des années de mauvaise gestion. Enfin, il faut aussi trouver un nouvel entraineur.

*statistiques : http://www.transfermarkt.co