Bilan de la saison 2012-2013 : Fiorentina


Énorme saison de la Fiorentina. Après deux années d’enfer, la Viola a retrouvé les sommets de la Serie A, au point de tutoyer la Ligue des Champions. Mais au-delà des résultats, le club drivé par Vincenzo Montella a su construire un projet technique séduisant, avec des cadres inattendus. Une sacrée réussite.
9ème, 13ème, 4ème. Le vent a tourné, la Fiorentina a fait cette saison son retour parmi les équipes qui comptent en Serie A. Ce changement s’explique simplement : le chamboulement de l’effectif, que l’on attendait depuis deux ans avec le départ de Prandelli, s’est enfin opéré l’été dernier. Bon nombre de cadres d’une époque révolue sont partis (Gamberini, Vargas, Marchionni…), pour laisser place à de nouveaux éléments. La belle histoire a démarré par ce mercato, un mercato intelligent, parfaitement orchestré par le duo Pradè-Macia. Des achats à bas prix, mais au final, surtout des paris. Rien ne garantissait l’adaptation d’un Borja Valero, surtout si l’on tient compte de l’historique des Espagnols en Serie A. Rien ne garantissait l’apport d’un Pizarro, que l’on annonçait sur la pente descendante. Rien ne disait qu’Aquilani pourrait disputer une saison entière, lui, l’éternel blessé. En vrai, les pessimistes voyaient se profiler une nouvelle Jovetic dépendance. C’est bien tout le contraire qui s’est produit : là où l’apport de Jo-Jo n’a pas été aussi important que prévu, les nouvelles recrues ont été sublimées par le néo-coach Vincenzo Montella. Un coach également au centre de cette success story.
Très vite en effet, le technicien a articulé son dispositif autour de ces différentes recrues. D’un milieu très technique, il a établi un 3-5-2, et insufflé à ses troupes une mentalité offensive, avec comme base la possession de balle. Les résultats positifs n’ont pas tardé, la Viola s’est rapidement installée en haut de classement. D’une baisse de régime en début d’année 2013 (marquée par une série de quatre matchs sans victoire), Montella a rebondi en intronisant le 4-3-3, dispositif qui a permis aux ailiers offensifs Cuadrado et Ljajic de se muer en acteurs principaux d’une remarquable fin de saison. Une fin de saison sous le signe d’un duel avec le Milan pour la Ligue des Champions, que les Florentins perdront dans les dix dernières minutes de la dernière journée du championnat. Une petite déception qui au final, n’enlève en rien le caractère fantastique de cette campagne. La Viola a fait son come-back dans le tout haut de tableau, et s’est qualifiée pour la prochaine édition de l’Europa League. Une compétition où l’on attend désormais des résultats. Aussi, surtout, parce que la Viola est redevenue la représentante du plus beau jeu de Serie A.
La saison de la Fiorentina
- 4ème du championnat et qualifiée en barrages de l’Europa League
- Éliminée en quarts de finale par l’AS Roma
- 42 matches, 24 victoires, 7 nuls, 11 défaites, 77 buts marqués, 45 buts encaissés
L’équipe-type
Meilleur buteur : Jovetic 13
Meilleur passeur : Borja Valero 13
Joueur le plus utilisé : Borja Valero 3620 minutes de jeu
Joueur le + de fois entré en jeu : Migliaccio & El Hamdaoui 16
Joueur le + de fois remplacé : Ljajic 20
Joueurs les plus avertis : Pizarro 13
Joueurs les plus expulsés : Tomovic, Aquilani, Cuadrado, Rodriguez 1
Joueur le plus âgé : Toni 35
Joueur le plus jeune : Nastasic 20
Le man to man
* statistiques toutes compétitions confondues, source www.transfermarkt.co
* le barème des notes est italien
EMILIANO VIVIANO (32 matches, 34 buts encaissés)
6
Les tifosi florentins l’ont accueilli comme l’un des leurs. Normal, Emiliano Viviano, natif de Fiesole, n’a jamais caché son amour pour la Viola. Mais ce qui devait être la saison de la relance pour le portier international s’est muée en déception. Pas du tout rassurant dans les cages, il montre une nouvelle fois qu’il n’a pas retrouvé le niveau qui était le sien avant sa grosse blessure au genou. Mis de côté courant décembre après une horrible prestation face à la Roma, il a néanmoins retrouvé sa place, et montré de meilleures prédispositions en fin de saison. Pas sûr cela dit, qu’il soit conservé par le club.
NETO (10 m. 10 b.e)
5
Remplaçant de Viviano, il aurait pu profiter de la méforme du numéro 1 en fin d’année 2012 pour lui ravir la titularité. Raté. Il s’est révélé décevant et est retourné sur le banc. Lui aussi, ne devrait pas rester plus longtemps à Florence.
CRISTIANO LUPATELLI (1 m. 1 b.e)
non-noté
Le troisième portier n’a disputé qu’une poignée de minutes, mais son expérience est appréciée : il a prolongé son bail d’un an avec la Viola.
GONZALO RODRIGUEZ (38 m. 6 buts, 3 passes décisives)
8
Arrivé depuis le sous-marin jaune l’été dernier, le défeneur central a fait preuve d’une grande capacité d’adaptation. Pour dire, il s’est directement imposé comme un élément incontournable de l’effectif. Et en plus de son efficacité défensive, l’Argentin est également un très dangereux de la tête : il est le meilleur buteur de la meilleure attaque des défenses de Serie A.
AHMED HEGAZY (3 m. 1 b.)
non-noté
Blessé une grosse partie de la saison, le Nesta égyptien n’a pu éclore. On devrait en entendre parler l’année prochaine.
FACUNDO RONCAGLIA (26 m. 3 b.)
6
Pour sa dégaine de bûcheron et son agressivité sur les prés, Facundo Roncaglia a tout de suite été érigé en idole par les tifosi florentins. Puissant, doté d’une bonne frappe, il a réalisé une très bonne première partie de saison. L’accumulation de petites erreurs lui ont cependant été fatales, et avec la montée en puissance de Savic, il a perdu sa place de titulaire en seconde partie de saison. Son avenir est incertain.
MARVIN COMPPER (7 m.)
6,5
Sept matchs, c’est peu. Mais à chacune de ses sorties, Compper s’est tout simplement montré impeccable, que ce soit en remplaçant de luxe ou titulaire. Pourrait peut-être bien gratter une place dans le onze de départ la saison prochaine.
STEFAN SAVIC (27 m. 2 b.)
7,5
Une belle surprise. Débarqué à Florence dans le cadre du transfert de Nastasic à Manchester City, Savic s’est montré au moins aussi bon que son prédécesseur. Quelques petites erreurs de jeunesse, mais un talent indéniable.
NENAD TOMOVIC (29 m. 1 p.d)
6,5
Titulaire dans le 3-5-2 de Montella, lui aussi a souffert de l’émergence de Savic, ainsi que de la présence du plus rassurant Compper. Il a retrouvé une place de titulaire dans un rôle de latéral droit sous le 4-3-3, mais a connu une petite baisse de régime en seconde partie de saison.
MICHELE CAMPORESE (0 m.)
non-noté
Blessé une grande partie de l’exercice, le jeune Camporese n’a pas foulé les pelouses de Serie A. Dommage, on aurait bien aimé revoir jouer celui qui avait été une belle surprise il y a déjà deux ans de ça.
MANUEL PASQUAL (37 m. 3 b. 7 p.d)
8
Comme la plupart des vestiges de l’aire Prandelli, Pasqual était clairement sur la pente descendante ces deux dernières saisons. Mais sous les ordres de Montella, le latéral gauche s’est complètement relancé. Il a retrouvé le brassard, la qualité de ses centres, une efficacité défensive… Sans compter qu’il est une excellente alternative sur coups de pieds arrêtés. Une véritable renaissance.
MOHAMED SISSOKO (5 m.)
5
Recruté cet hiver avec l’idée d’apporter un peu de puissance à un milieu technique, Momo a déçu, tant dans les prestations que dans la motivation. L’option d’achat n’a pas été levée.
GIULIO MIGLIACCIO (27 m. 1 b.)
6
Prêté par Palermo, Migliaccio s’est fait une place sur le banc de la Viola. Bonne alternative pour le milieu de terrain, ses bouts de matchs ont été corrects. Devrait très certainement être conservé.
DAVID PIZARRO (31 m. 3 b. 2 p.d)
8
Contre toute attente, du fait de son âge et de sa dernière saison, Pizarro s’est relancé à Florence. Dans un rôle de regista qui lui allait comme un gant, il a été le maître à jouer de la Fiorentina de son ancien coéquipier Montella. Étrangement après une telle saison, le Chilien songerait à partir…
ALBERTO AQUILANI (27 m. 7 b. 6 p.d)
7,5
Il voulait le numéro 10, il a su lui faire honneur, contrairement à ses deux derniers prédécesseurs sous le maillot Viola. Oui, Alberto Aquilani a sans doute réalisé la meilleure saison de sa carrière. L’ex-grand espoir semble avoir franchi un palier à 28 ans, a pu jouer avec continuité et a d’ailleurs battu son record de réalisations sur une campagne. Comme quoi, il avait juste besoin de confiance.
BORJA VALERO (41 m. 2 b. 13 p.d)
8,5
Un Maestro. Un joueur qui a rompu le tabou des Espagnols en Serie A. C’est simple, son jeu de passes, sa présence au milieu, en ont déjà fait l’un des meilleurs joueurs du championnat. Montella lui-même, a assuré qu’il était le symbole de cette Fiorentina.
JUAN CUADRADO (40 m. 5 b. 7 p.d)
8
Cuadrado est fort, c’est indéniable. Du ballon, une technique au-dessus du lot, des dribbles incessants qui énervent l’adversaire… Mais un peu trop de dribbles, par moment. En tout cas, il a poursuivi sur la lancée de sa saison à Lecce, et possède assurément un bel avenir.
RAFAL WOLSKI (1 m.)
non-noté
Le jeune milieu offensif n’a eu que peu de temps de jeu. On attend donc avec impatience de voir à l’œuvre le plus grand talent polonais de sa génération, comme il est souvent décrit.
ROMULO (24 m. 2 b. 2 p.d)
6,5
Un bon outil de dépannage au milieu de terrain. Sérieux, bosseur, un bon remplaçant, en somme.
CRISTIAN LLAMA (6 m.)
5,5
Venu concurrencer Pasqual au poste de milieu gauche, l’ancien de Catania a peu joué, du fait de la forme du capitaine florentin.
MATI FERNANDEZ (25 m. 1 b. 3 p.d)
5,5
Enorme talent, une fine technique. Mati a cependant éprouvé des difficultés d’adaptation, et, chose qui n’a pas été simple, les dispositifs mis en place par Montella n’étaient pas vraiment taillés pour lui.
STEVAN JOVETIC (34 m. 13 b. 5 p.d)
6,5
Oui, Stevan Jovetic est le meilleur buteur de cette belle Fiorentina. Mais ceux qui l’ont bien suivi cette saison auront constaté que sa motivation n’est plus, de même que son impact dans le jeu. La majorité de ses buts ont été inscrits dans des matches où la Viola se baladait, et il n’a su se transcender dans les grands rendez-vous. Il devrait logiquement quitter le club cet été.
ADEM LJAJIC (31 m. 12 b. 6 p.d)
8
C’est ce qu’on appelle un gros retournement de situation. Indésirable et annoncé sur le départ l’été dernier, le jeune Ljajic a su convaincre Montella de le conserver. Pas vraiment à l’aise dans son 3-5-2, il a été énorme dans son 4-3-3, enchaînant les buts en fin de campagne. Ljajic a enfin éclot, à un moment où on ne l’attendait plus.
MOUNIR EL HAMDAOUI (20 m. 3 b. 1 p.d)
5,5
Après un an sans jouer, El Hamdaoui a galéré pour retrouver son niveau. En de rares occasions, il a su démontrer son talent. Trop souvent, il a donné l’impression de vouloir tout faire tout seul. A encore besoin de temps.
MARCELO LARRONDO (7 m. 2 b.)
6
Arrivé l’hiver dernier en provenance de Sienne, Larrondo a fait le boulot, plantant deux buts au passage. Pas sûr qu’il soit conservé pour autant.
LUCA TONI (28 m. 8 b. 4 p.d)
6,5
Une belle surprise, là encore. Débarqué pour faire le nombre après une année au Émirats, Tonigol a montré qu’il pouvait encore être utile. Ses buts ont ravivé de beaux souvenirs à l’Artemio Franchi.
GIUSEPPE ROSSI (1 m.)
non-noté
Un seul match, une vingtaine de minutes, et de l’espoir. L’espoir qu’il retrouve le niveau qui était le sien à Villarreal.
Ils sont partis au mercato
MATIJA NASTAJIC (2 m.)
non-noté
Après avoir montré de très belles choses la saison passée, le central serbe n’a pu récidiver. Manchester City a formulé une offre que les dirigeants florentins ne pouvaient pas refuser.
MATTIA CASSANI (10 m. 1 p.d)
5
Plutôt décevant en début de saison, Cassani a vite perdu son poste au profit de Cuadrado. Il aura simplement assuré un rôle de doublure, jusqu’à son départ au Genoa cet hiver.
FRANCESCO DELLA ROCCA (1 m.)
non-noté
Difficile de se faire une idée sur un milieu qui n’a disputé qu’un seul petit match. Peu utilisé par Montella, il est parti garnir les rangs de Siena en janvier.
RUBEN OLIVERA (4 m.)
4
Toujours caractérisé par les fautes grossières et les mauvais gestes. Non, il ne sera pas regretté…
HARIS SEFEROVIC (9 m. 1 p.d)
5,5
Quelques petites entrées, rien de probant. Très talentueux, le Suisse est allé s’éclater du côté de Novara par la suite. Peut-être aura-t-il la possibilité de revenir pour se faire une place.
L’entraineur
VINCENZO MONTELLA
9
Dans la continuité d’une bonne saison à Catane, Vincenzo Montella a prouvé qu’il était un grand coach. Dans une équipe en reconstruction, le Napolitain a pu mettre en place un séduisant projet technique. Un jeu à l’espagnole, basé sur la possession de balle et reposant sur de maîtres techniciens au milieu de terrain. Un jeu loué par tous les observateurs, assurément le plus beau de la Botte. Mais outre cette philosophie, Montella a aussi su changer de dispositif au moment opportun, et passer du 3-5-2 au 4-3-3 pour donner un nouvel élan à son équipe après des contre-performances début 2013. Il a aussi su faire exploser les Savic et Ljajic, exploiter le vieux Toni… Les mérites de cette excellente saison lui reviennent en grande partie.
La saison prochaine
Les dirigeants florentins ont entièrement confiance en leur coach et en son projet technique. Dans le but de sa pérennité, Jovetic devrait être vendu pour constituer un gros mercato. Un buteur est attendu, de même qu’un vice ou new-Pizarro pour accomplir la tâche de regista. En bref, l’équipe devrait être renforcée efficacement pour pouvoir lutter sur trois tableaux. Maintenant que les bases sont posées, les objectifs devraient être revus à la hausse : une place en Ligue des Champions pourrait être visée, tandis que les Coupes ne seront pas boudées non plus. Après tout, cela fait une douzaine d’années que la Viola n’a rien gagné. Et elle semble désormais se trouver sur la bonne voie, tant pour s’inscrire dans la continuité en haut de tableau de Serie A, que pour écrire quelques lignes de plus à son palmarès.
Alexandre Pauwels
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