Après-match : Italie-Espagne
Le film du match
La rencontre démarre à vive allure sous une pluie battante, la première perte est espagnole et la Nazionale donne très vite le ton avec plusieurs premières incursions devant la surface de De Gea. Tandis que l’Espagne tente de contrôler une partie qu’elle ne maitrisera jamais sur une pelouse initialement trempée, l’Italie procède elle en contre-attaques appliquées, permutant de couloir droit à couloir gauche de manière étonnamment ingénieuse. De Florenzi à De Sciglio, on décide de se projeter sans complexe et d’apporter les centres élémentaires au duo d’attaque. Eder ne trouve que mollement le cadre, Pellè trouve lui un De Gea vigilent sur une tête bien décroisée, enfin Giaccherini tente une retournée qui rebondit sur les gants de De Gea puis sur le poteau ! Tandis que le soleil se présente, l’Espagne sort légèrement la tête de « l’eau », Fabregas ose tout d’abord un premier tir lointain qui ne trouve qu’un crampon italien, Iniesta réitère mais ne va trouver que le gant très serein de Gianluigi Buffon. Malgré tout, c’est la Nazionale qui tyrannise la Roja en première période, Sergio Ramos est tout près d’inscrire un but contre son propre camp avant que Gérard Piqué ne vienne obstruer Pellè, coup-franc et l’italobrésilien se charge de la punition (nonobstant une discussion avec Bonucci). Son tir très fort trouve les gants approximatifs de De Gea, Giacchierini est à l’affût et Chiellini conclut dans une excellente position. Avec l’avantage au score, la Squadra Azzurra maintient la pression et est tout près d’enfoncer le clou grâce à une superbe tentative enroulée de Giaccherini, De Gea répond cependant brillamment et renvoie les deux formations aux vestiaires avec un seul but à refaire.
Au retour, l’Espagne est la première redoutable sur des coups de pied arrêtés obtenus à répétition, Morata puis Piqué trouvent la tête puis le pied mais le ballon se téléguide systématiquement vers le gant droit de Gigi Buffon, par chance. Très vite, Daniele De Rossi accuse le coup à la cuisse gauche et cède son poste à Thiago Motta, le schéma reste le même. Pellè est de suite averti, ce qui ne lui empêche pas de talonner délicieusement pour Eder, le pensionnaire de l’Inter est cependant frustré par un géant de De Gea lors de son face-à-face. Cinq minutes plus tard, De Sciglio « croque » son centre décisif tandis qu’Eder passe-partout le servait dans la surface. Les azzurri s’en mordent les doigts, à l’heure de jeu, et leurs adversaires ont encore leur carte à jouer. La pression va monter et c’est normal, la tête de Ramos ne trouve pas le cadre sur un corner et la reprise d’Iniesta à un quart d’heure du terme va trouver un géant Buffon, trois fois présents pour désappointer la Roja et ce notamment lorsque Piqué n’est pas capable de conclure en toute fin de partie alors que celui-ci était joliment servi dans le dernier rectangle (par Barzagli…). Au bout du bout, Conte lance Insigne puis Darmian qui accomplissent parfaitement le boulot, le premier trouve De Gea par deux fois en percutant tel un technicien de haute volée, le second va obtenir les relances primordiales et va être trouvé à la quatre vingt-onzième minute. Le latéral droit de Manchester United repique et sert Pellè qui clôture (encore) ce match de folie d’une volée imparable. Deux à zéro et l’Espagne rentre à la maison, l’Italie est grande et se confrontera à l’Allemagne Samedi soir.
Les enseignements
Antonio Conte et sa Nazionale donnent une nouvelle fois une leçon de génie tactique et footballistique et l’Europe la regarde ébahie, cette fois face au favori espagnol. Le groupe est en confiance, est soudé et est mort de faim malgré les doutes qui pouvaient encore subsister suite à la petite défaite de Mercredi, mais que nenni. Difficile de sortir un homme du lot tant la cohésion d’équipe fut la clé de la partie et plus essentiellement de l’Euro, mais les mouvements percutants d’Ederinho et la sérénité affolante du trio turinois n’ont pas fini de nous satisfaire. Chiellini parachève sa haute performance par un but déterminant, Bonucci surnage et Barzagli (malgré une tête en retrait malheureuse) nous fait toujours plaisir.
Pellè et Eder paraissent dorénavant indéboulonnables tant leur entente est merveilleuse, et qui pensait qu’elle pouvait autant faire vasciller la défense du Barça et du Real Madrid réunie sur la pelouse du SdF ? L’attaquant pivot natif de Lecce fut grandiose, très utile à l’avant comme à l’arrière où il viendra frustrer à répétition Busquets puis Fabreagas, et son match est un remake de celui réalisé face à la Belgique qu’il va d’ailleurs encore plier dans les derniers instants. Eder a fait trembler tout le monde, un petit but n’aurait pas été de trop mais son coup-franc est une excellente initiative qui paie et qui justifie pleinement les derniers écrits à son sujet.
La paire de latéraux a parfaitement comblé la crainte encerclant l’absence d’Antonio Candreva, Mattia De Sciglio est loin d’être le fantôme que l’on pouvait croiser d’entre les arènes de San Siro, voilà là un sacré insatiable qui n’avait pas fini de bloquer les montées de Silva et de centrer joliment pour ses compères d’attaque. On le trouvera même dans la surface peu avant l’heure de jeu, il croquera la feuille hélas. Florenzi a énormément contribué sur la phase défensive et a su apporter sa patte aux moments opportuns, notamment lors des phases de contre espagnols qu’il a barrées intelligemment, il est remplacé par Darmian qui reverdit au meilleur des moments, sa passe décisive est merveilleuse et jouissive.
Terminons par ce trio dans l’entrejeu que l’on pouvait imaginer perturbé par celui de la grande Espagne, il n’en fut rien, De Rossi a parfaitement accompli son rôle alla Pirlo jusqu’à ce qu’il ne cède de nouveau malheureusement. Giaccherini fut une nouvelle fois le feu follet que Conte apprécie tant et nous aussi, nous partagerons sa frustration de voir ses deux golazo enlevés par De Gea, mais quel match ! Thiago Motta a tout de même fait parler sa tranquillité, même s’il pouvait être légitimement exclu à la suite d’une vilaine baffe adressée à Lucas Vazquez. Enfin, Parolo a encore haussé le ton et s’est révélé davantage, le relayeur de la Lazio prend du galon et se complait plus que jamais dans le groupe azzurro, d’ailleurs qui ne pourrait aujourd’hui se complaire dans un tel groupe ? Groupe alla Conte, toujours juste, rigoureux, solidaire et suffisamment capable pour avaler tout cru les gros poissons de ce tournoi. Reste la Mannschaft dès Samedi à Bordeaux, un autre sacré « morceau » qui se profile, et qui devra obligatoirement être croquée également afin d’espérer accéder au dernier carré.
La feuille de match
Italie – Espagne 2-0
Buteur(s) : Chiellini (33′), Pellè (91′)
Italie (3-5-2): Buffon ; Barzagli, Chiellini, Bonucci ; Giaccherini, Parolo, De Rossi, Florenzi, De Sciglio ; Eder, Pellè
Espagne (4-3-3): De Gea; Juanfran, Piqué, Sergio Ramos, Jordi Alba; Fabregas, Busquets, Iniesta; David Silva, Morata, Nolito.
Arbitre : Cüneyt Çakır
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