Cristiano et Alessandro Lucarelli, deux frères hors du commun

Par Maxime Charpotier publié le 28 Mai 2018
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Tout part de Livourne, ville historiquement ouvrière de la Toscane qui va façonner ses deux garçons, Alessandro et Cristiano, en leur transmettant des valeurs que l’on retrouvera tout au long de leur carrière : fidélité, sincérité et amour du maillot. Leurs chemins vont pourtant rapidement se séparer pour mieux se retrouver, plus tard, à Livourne puis à Parme. Chacun aura finalement son parcours et sa carrière bien à lui, qui plus est, l’un est buteur, l’autre défenseur, mais tous deux auront laissé une trace en Italie…

Cristiano, la passion de Livourne

Un pur buteur, voilà comment pourrait être résumé l’aîné des frères Lucarelli sur un terrain. Après s’être trimbalé à droite à gauche pour se perfectionner, c’est en 2003 qu’il accomplit son rêve : jouer pour son club, sa ville, Livourne. C’est le début d’une relation passionnelle avec les supporters, en Serie B puis en première division. D’une idylle aussi bien sportive, avec ses 104 buts en 162 rencontres (meilleur buteur en 2005 lors de la belle saison de Livourne qui terminera 8ème), qu’humaine à travers ses relations avec les ultras (les Brigades Autonomes Livournaises dont il portera l’année de création comme numéro de maillot : le 99) et ses prises de position politiques. Car à Livourne, ville historique de la gauche italienne qui a vu la naissance du Parti Communiste Italien, Cristiano ne cache pas ses convictions et en fera ainsi tout au long de sa carrière. D’abord avec les sélections jeunes de l’Italie où lors d’une rencontre il révèle l’image de Che Guevara sous son maillot en inscrivant un but, ce qui lui avait valu une longue mise à l’écart de la sélection. Ensuite lorsqu’il refuse 1 milliard de livres pour signer au Torino avant de faire publier « Gardez-le votre milliard » où il proclame son amour du club tout en annonçant vouloir y rester, peu importe son salaire. Il multipliera ainsi les déclarations politiques avant de quitter Livorno suite à des mauvaises performances et à des sifflets du public, trop cruels pour lui. Il devient le premier italien à s’exporter en Ukraine (au Shakhtar) avant de revenir en Italie pour terminer sa carrière et se mettre à coacher. Dans un football souvent aseptisé par les différents enjeux, ses franches prises de position firent de lui une exception tout comme Di Canio en son temps, mais dans un tout autre style…

Alessandro, le cœur Gialloblù

Pour le petit frère, plus réservé côté politique, c’est son amour du maillot et sa fidélité qui le distinguèrent des autres joueurs. Récemment promu en Serie A avec Parme il était pourtant de la partie lors de la faillite du club en 2015. Seul joueur à être resté malgré des salaires impayés et un nouveau départ en Serie D (alors qu’il jouait  les places européennes), il a su porter l’équipe, en capitaine exemplaire, pour un retour dans l’élite sans perdre une année. Du jamais vu !  Pensant accompagner les jeunes un an avant de s’arrêter de jouer il fit partie jusqu’au bout de cette incroyable épopée parmesane. Au point d’hésiter avant d’annoncer finalement sa retraite après 8 ans au club et près de 350 matchs. Déjà en 2015 il déclarait « je suis mort avec Parma et avec Parma je veux renaître« , sa renaissance fut telle qu’il est aujourd’hui salué unanimement et à juste titre par les supporters mais aussi par toute la presse en Italie. Un parcours atypique, qui, comme son frère, restera marqué par les sacrifices consentis au niveau sportif et personnel. Car si les Lucarelli ne resteront pas forcément dans les mémoires grâce à leur palmarès, une petite page quelque part contera toujours l’histoire de ces deux frères quelque peu hors du commun.




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Maxime Charpotier

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