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Rudi Garcia : Son jeu, sa méthode, ses limites

24 septembre 2013 à 19h51         Pierre Micheau
Rudi Garcia : Son jeu, sa méthode, ses limites

Rudi Garcia : Son jeu, sa méthode, ses limites

AS Roma AS Roma 

Après quatre journées, l’AS Roma est co-leader de la Serie A et enregistre quatre victoires en autant de matchs. Pour les giallorossi c’est la troisième fois de leur histoire que ça arrive, mais ça ne leur avait pas porté chance, puisque lors des saisons 1952/53 et 1960/61 ils avaient fini respectivement à la sixième et cinquième place. Mais ce début de championnat canon, ils le doivent à un homme en particulier, l’entraîneur français Rudi Garcia, celui qui a transformé cette équipe en trois mois seulement et qui commence à faire peur à toute l’Italie.

Pour comprendre les raisons de la transformation, commençons par analyser le point fort des giallorossi à savoir l’animation défensive. Rudi Garcia a mis en place un pressing haut et met beaucoup de densité côté ballon, pas autant que Conte mais quand même. Il met aussi en place un pressing compact dès la perte de balle. L’autre constante et réussite c’est la défense à quatre, en utilisant la zone mixte. Qu’est-ce que la zone mixte ? L’équipe et les lignes se comportent en zone avec des joueurs marqués, ça compense les défaillances individuelles, favorise la participation offensive à la récupération du ballon. Mais la zone mixte n’est pas facile à mettre en place : qui prendre ? Quand ? Jusqu’où ? Tels sont les paramètres à maîtriser. Pour cela il faut du temps, de la rigueur et beaucoup de communication. A ce niveau, chaque semaine il procède avec ses adjoints Bompard , Fichaux et Beccacioli à des réunions tactiques où interviennent, Totti, De Rossi, Taddei, Pjanic, Strootman et De Sanctis. Il n’empêche, contre Parma ce fut le match le moins accompli, le moins rigoureux, avec quasiment aucun repli défensif, d’énormes lacunes sur le cadrage du porteur et des distances entre les lignes assez édifiantes. C’est aussi le seul match où l’équipe a encaissé un but.

Lors de la possession du ballon (rappelons quand même que du coté romanista on est aussi en tête du classement du temps de possession de balle) le système de jeu mis en place depuis le début du championnat est le 4-3-1-2. Un système sans véritable attaquant de pointe puisque Totti décroche en permanence et que Florenzi, Gervinho et ou Ljajic occupent les ailes. Au milieu de terrain De Rossi en regista sert de solution pour orienter le jeu. Son rôle bien que géographiquement parlant soit le même que Pirlo, est très différent. En effet la sélection de Prandelli et la Juve de Conte font démarrer toutes les actions par le regista, or à l’AS Roma, De Rossi ne sert que de solution pour orienter le jeu suite à une remise. Appuis, soutiens et largueur voilà la clef du jeu de Rudi Garcia. Lors de la première période du derby romain, La Lazio évoluait en bloc bas et très dense, impossible de trouver Totti ou les attaquants dans la profondeur. La magica a dominé, mais stérilement puisqu’elle jouait uniquement sur la largueur, un jeu allant de la Tribuna Monte Mario à la Tribuna Tevere. Maintenant que cette équipe commence à faire peur, les adversaires de Rudi Garcia vont s’adapter et proposer systématiquement ce que la Lazio a mis en place. Pour conclure ses actions, les frappes lointaines et les débordements/centres sont les armes favorites mais sonnent comme un aveu d’impuissance.

Mais Rudi Garcia a vraiment un impact positif en Italie, notamment en terme d’image et de communication. Lors du premier match amical de la saison contre Bursaspor, dès la 5ème minute de jeu, il avait copieusement incendié l’arbitre, suite à une faute non sifflée. Voir un Mister aussi déterminé pour un match sans enjeu avait plu aux tifosi ainsi qu’aux médias. Puis il y a eu des petites phrases comme “Un derby ne se joue pas, il se gagne.” ou encore cette expression employée juste après le succès contre le rival laziale et en version originale “On a remis l’église au centre du village”. Il s’est également rapidement mis à la langue de Dante et se fait très bien comprendre par les journalistes. La presse le surnomme désormais le sergent Garcia et des personnalités du football, comme Spalletti et Capello, pourtant avares en compliments, l’adoubent. Ils le définissent “comme un entraîneur tactiquement au point et qui produit un jeu de mouvement”. Son coaching s’avère également payant, il sent les coups, en témoigne le remplacement prématuré lors du derby de Florenzi par Ljajic, qui a rappelé celle de Totti et de De Rossi en 2009 par Ranieri. Enfn statistique éloquante, il n’est que le quatrième entraineur débutant de l’histoire de la Serie A à remporter ses 4 premiers matches, Craver en 1949 et Brozic en 1957 avec la Juventus (et à chaque fois le titre au bout) puis Helenio Herrera avec l’Inter en 1960 (3ème place finale).

Mais attention, il a bénéficié de l’effet de surprise, les adversaires vont commencer à s’adapter et connaissant le peu d’imagination offensive dont il fait preuve, il est certain que l’AS Roma va entrer dans le dur. Pour examiner un entraîneur, il faut faire abstraction du résultat, et analyser la méthode. Rudi Garcia est dépendant des choix tactiques adverses et de l’instinct de ses propres joueurs, c’est ainsi que l’on définit qu’un entraîneur est pragmatique ou non. Le pragmatisme est une méthode qui peut marcher mais qui possède des limites. Exactement comme Rudi Garcia. Alors sincèrement scudetto, podium ou moins que ça ? L’avenir est du présent à mettre en ordre, il ne suffit pas de le prévoir mais de le permettre.

Pierre Micheau       Twitter @Pierre_Micheau

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