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Quand Daniel Riolo s’entretient avec Calciomio (Part I)

6 octobre 2009 à 17h52         Arnaud Longueville
Quand Daniel Riolo s’entretient avec Calciomio (Part I)

Quand Daniel Riolo s’entretient avec Calciomio (Part I)

Journaliste et consultant sportif sur plusieurs chaines de télévision (et incontournable sur RMC), Daniel Riolo a accepté de se livrer à Calciomio sans concession sur le football italien, actuel, mias aussi ses souvenirs. Du rire, de la bonne humeur et pas de langue de bois.

- CalcioMio : Salut Daniel ! Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, d’où vient ton attirance pour l’Italie et la Serie A, et en particulier la Roma ?

Daniel Riolo : Mon attrait pour l’Italie est très simple. J’ai la double nationalité, j’ai deux pays, deux passeports, deux cultures… ici je suis l’italien, là bas le français, la classique schizophrénie de l’enfant d’immigré. Je suis de première génération. Mes parents sont arrivés de Sicile en France au début des années 60, sans rien. Le truc vécu au même moment par les portugais, les maghrébins… La Roma ? J’ai fini mes études de Droit à Rome. Dans cette ville, tu dois prendre parti. Historiquement, j’aurais du être touché et je l’ai été par la Juve (dans ma famille en Sicile, il y a beaucoup de “bossus”). Mais bon, j’avais un club de cœur, ma vie, il était en France (ndlr : Paris Saint Germain). Donc là, c’était juste comme ça, j’étais à Rome, je voulais pencher d’un côté ou de l’autre. Je rencontrais des gens, pas mal de laziali à la Fac. Ils me disaient : « Regarde le ciel, de quelle couleur est il ? Il y a du bleu, beaucoup de bleu et puis un peu de blanc, les nuages, voilà, azur et blanc (biancocelesti), c’est simple, c’est la Lazio, ne te pose pas de questions ». Et je me la suis posée longtemps cette fameuse question… Mais les mecs de la Roma étaient plus sympas, l’histoire du club plus “authentique”. La rivalité là bas, c’est énorme. Un jour au resto de la fac, à table, 3 ou 4 laziali ont réussi à faire chialer un supporter de la Roma tout seul, juste en le chambrant !!! Incroyable ! Passé 20 ans, quand même, tu ne pleures plus pour ça ! Mais bon c’était violent ! Et puis, moi, je suis citadin et le club de la ville c’est la Roma, la Lazio c’est pour les paysans ! (rires)

- CM : Depuis quand suis-tu le football italien ?

D.R. : Tu comprends, vu ma première réponse, que c’est depuis toujours la même chose…

- CM : Comment évolue ta passion pour l’Italie depuis que tu es dans le monde du football ? Le championnat italien actuel est-il toujours aussi intéressant à tes yeux qu’à l’époque de l’Italie finaliste de la coupe du Monde en 94 par exemple ?

D.R. : Rien n’évolue vraiment. C’est comme ça, j’ai toujours suivi ce qui se passait là bas, toujours en référence à ma première réponse. Je passe toutes mes vacances dans ce pays, je parle foot avec mes cousins, ma famille… Plus passionnant avant ? Je ne sais pas, il y a eu des moments que je n’ai pas aimé, la Juve avec la pharmacie, Moggi, ça m’a dégouté. Berlusconi me dégoute aussi… Il y a beaucoup de choses qui me déplaisent dans ce pays finalement… Mais bon, c’est aussi mon pays. L’année 94 en football ?? Ça m’évoque la raclée du Milan au Barça. Je n’ai jamais été fan de Milan, mais ce jour là, Cruyff avait insulté tous les italiens avec son fameux : « On va leur donner une leçon de foot, ils ne savent que défendre, blablabla… ». Généralement, c’est un discours qui me rend fou de rage ça ! Réduire le foot italien à ça, c’est d’une ignorance sans nom ! Donc quand Maitre Capello a donné sa leçon, j’étais vraiment très heureux ! La coupe du monde de cette même année, ah putain Baggio, j’adore, il fait partie de mon top 3 de tous les temps… Et puis c’est “il culo di Sacchi” (Baggio sauva souvent les miches de Sacchi lors de la WC 94).

- CM : La Serie A est le championnat européen qui a été le plus dépensier lors de cette période estivale si on ne compte pas le Real Madrid en Espagne qui est, comme on dit en Italie, “fuori mercato“. Un bon moyen d’après toi pour redorer l’image du championnat ?

D.R. : Le marché des transferts, un moyen de redorer la serie A ? Mouais, c’est plutôt par le jeu que l’Italie va y arriver et surtout en réglant ses problèmes. Sécurité dans les stades, affaires diverses, entraîneurs qui vont apporter du sang neuf etc… L’Italie a toujours inventé, elle a toujours eu la bonne mentalité pour le foot, il faut retrouver ça. Bon, en même temps, le champion du monde en titre, c’est toujours et encore l’Italie, non ? Et lors des compétitions internationales, tant que je ne vois pas les azzurri éliminés, pour moi, ils peuvent toujours se réveiller et inverser le cours de l’histoire….

- CM : Échange Ibra-Eto’o : qui sort vainqueur de ce gros coup de mercato d’après toi, Barcelone ou Inter ?

D.R. : Ibra ou Eto’o ?? Ah, c’est un mois de discussion cet été sur la plage ! Un mois à dire que Eto’o est plus fort, que de toute manière, l’Inter ne perdait rien. En Italie, ils n’y croyaient pas ! C’est fou pas vrai ? Mais de toute façons, on parle de foot, de monde globalisé, mais en Espagne, en Angleterre, en Italie, ils suivent leur championnat et basta ! Et donc Eto’o est bon ?? Ah oui, et bien on verra quand il sera là disaient-ils. Maintenant il est là, ils voient ! C’est comme avec Ronnie, l’an dernier, je disais tous les jours : mais arrêtez, il est cuit ! Eux pensaient que c’était encore une vedette ! Enfin finalement, ce genre de situation me convient car à chaque fois, c’est moi qui passe pour la vedette en annonçant ce qui va se passer ! (rires)

- CM : L’Inter, quadruple champion d’Italie. Ça t’inspire quoi ?

D.R. : L’Inter ? Alors je dirais que si ça joue bien, j’aimerais bien les voir aller loin en Ligue des Champions. J’ai une forme de tendresse pour la passion de Moratti. Et puis le « Mou » me fait marrer. Sinon, ça ne m’inspire rien d’autre. Si tu veux me faire dire qu’ils ont été champions parce que la Juve « machin » ou Milan « machin », ça jamais !!!! La Juve a triché, elle a volé pendant des années. Tant pis pour eux ! Et Milan, s’ils se trompent depuis quelques années, tant pis pour eux aussi !

- CM : Comment expliques-tu la déchéance du Milan AC ? Les départs de Kaka, Ancelotti et autres Maldini ont-ils été préjudiciables au club ?

D.R. : La déchéance de Milan… Bon on va relativiser : 5 fois vainqueur de la Ligue des Champions sur les 20 dernières années, ça va non ? Un titre sublime en 2007 ! Mais c’est vrai que pour la première fois, ça semble mal bosser, et ça c’est rare, très rare. C’est un club admirable ! Je suis allé une fois à Milanello, et c’est franchement extraordinaire. Tu sens une force incroyable là-bas. Comme si en entrant dans le club, tu te disais : « Ah ok, je comprends pourquoi vous avez autant gagné ! ». L’explication ? Je ne sais pas. On travaille moins bien tout simplement. On n’a pas assez bien préparé la transition entre les anciens et les nouveaux, qui ne sont, soit dit en passant, pas assez forts pour ce club. A partir du moment où on n’a plus désiré dépenser sans compter, et bien ça se complique !

- CM : Qu’est ce qui ne va pas (ou qui ne va plus) à la Roma ? Quel futur pour ton club de cœur ? Et pour sa présidente ?

D.R. : La Roma n’est pas mon club de cœur. Il se passe plein de choses dans cette équipe. Déjà, il n’y pas d’oseille. C’est un club difficile à gérer. Totti, même si c’est le meilleur joueur de la galaxie, se trouve sur la pente descendante. C’est la Roma et pour les romains ça se passe bien quand les évènements les aident dans ce sens, mais quand c’est eux qui doivent remettre la machine en route, là c’est plus compliqué… Totti a trainé une génération entière, et puis il y avait Capello pour le titre de 2001. Avec le dictateur Capello, ça fonctionne ! Rome marche mieux quand elle est menée à la baguette. Tu connais cette phrase de Platini : « Totti, c’est le meilleur joueur, mais il a un problème, il est romain… ». Les romanisti font mine de penser que c’est le juventino qui parle et qu’il faut le détester à tout prix. Mais au fond, ils savent très bien ce que Platini veut dire…

- CM : Tu étais pour ou contre un départ de Spalletti ?

D.R. : Si Spalletti est parti, c’est que ça ne marchait plus. Entre lui et les joueurs, c’était fini, l’aventure était arrivée à son terme. Très classe, il est parti sans rien. Ce type est classe de toute façon !

- CM : Un petit mot sur le Napoli : comment expliques-tu la difficulté de l’équipe de Donadoni de bien partir en championnat après un des plus gros mercato de Serie A ?

D.R. : Je ne sais pas grand-chose de Naples. Il y a de l’argent, un président important, des joueurs… Mais c’est Naples. Dans cette ville, soit Dieu descend du ciel et te fait gagner (Maradona), soit va gérer ce club, va à Naples et contrôle toutes les composantes sociales…. Tu vois Marseille, et bien tu multiplies par deux au minimum et c’est à peu près ça !

- CM : Comment expliques-tu que Cannavaro connaisse de grosses lacunes à l’étranger et que dès qu’il réintègre le pays, il fasse des performances ultra-positives ?

D.R. : Cannavaro, c’est un défenseur italien, pour l’Italie. De toute façon, les italiens qui cassent tout à l’étranger, c’est rare. Sans réfléchir, je ne vois que Zola qui me vient à l’esprit… Cannavaro est fait pour l’Italie, c’est l’archétype du défenseur italien. Il représente l’art de défendre à lui tout seul. Il pourrait livrer une thèse sur ce que ce concept veut dire dans ce pays ! Une chose pas forcément toujours comprise à l’étranger. Bon à présent, il est quand même moins bon aujourd’hui, il vieillit mine de rien le capitaine ! (rires)

- CM : On voit de plus en plus de jeunes entraineurs en Serie A (avec dernièrement Conte qui arrive à l’Atalanta). C’est plutôt positif ?

D.R. : Les jeunes entraineurs, c’est ce que je disais plus haut, l’Italie doit se mettre à penser foot, à réfléchir et intellectualiser le foot, c’est ce que ce pays fait de mieux !

- CM : En parlant d’entraineur, le personnage assez arrogant de Zenga (qui est passé cet été de Catania à l’ennemi, le Palermo) vivement critiqué en Italie te gêne-t-il ? Tout comme celui de Mourinho qui possède un peu le même style ?

D.R. : Moi, les mecs qui me divertissent, j’adore. Mou et Zenga le font (oh putain, je pense Zenga et je vois sa cagade de sortie de merde sur la tête de Caniggia en demi-finale du Mondial italien 90 face à l’Argentine). Oui donc, non ça ne me gêne pas. Zenga, quand il dit cet été qu’il va jouer la Ligue des Champions, je trouve ça chouette non, il n’a pas peur de passer pour un con ! (rires) Quant à Mourinho, j’adore. Mais bon en Italie, son humour passe moyen…

- CM : On en parle peu en France, mais les clubs génois sont en train de renaitre. Que faut-il le plus féliciter d’après toi ? Leur direction, leurs supporters, les joueurs… ?

D.R. : Je ne sais pas à qui il faut adresser les félicitations, et puis c’est certainement trop tôt. J’avais fait un reportage à Gênes, autour du Genoa au moment où le club était descendu en serie C. J’avais découvert un vrai club historique, une vraie ambiance, ça m’avait bien plu. Le Genoa, ça ne voulait pas dire grand chose pour moi, j’avais en tête leur bonne période avec la demi-finale en coupe d’Europe, c’était 91 ou 92 avec Osvaldo Bianchi, j’espère ne pas dire de conneries. C’est drôle d’ailleurs, on a l’impression que ces deux clubs marchent bien en même temps (ndlr : le meilleur classement du Genoa depuis 70 ans est une 4ème place en 1991, saison durant laquelle la Sampdoria a remporté le Scudetto). C’était vrai aussi de la Samp à cette époque, avec Boskov et le duo Vialli-Mancini. Et puis il y avait aussi Lombardo, Pagliuca, Vierchowod… c’était une très belle équipe. Elle aurait même du gagner la Ligue des Champions en 92 face au Barça. (ndlr : Daniel ne s’était pas trompé, saison 91-92, le Genoa tombait face à l’Ajax après avoir sorti notamment Liverpool. Une épopée passée presque inaperçue à cause de la Samp).

Deuxième partie ce soir…

Arnaud Longueville       Twitter @LonguevilleA

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