Il est la voix de la Serie A depuis presque 20 ans et s’apprête à vivre sa troisième saison sur BeINSPORTS, Philippe Genin est fin prêt pour la rentrée des classes et nous parle de l’actualité du football italien.

Alors Philippe, toujours impatient de ré-attaquer la saison après toutes ces années ?

Bien sûr, malgrè la saison dernière qui a été très longue avec la Coupe du monde, mais moi au bout de trois semaines de coupure, je suis déjà impatient de retrouver les terrains !

Toi qui a commencé à suivre le football italien quand la Serie A était le meilleur championnat du monde, comment as-tu vécu cette régression progressive qui fait que ce championnat est maintenant derrière la Liga, la Premier League et même la Bundesliga ?

On le ressent, on va pas se voiler la face, maintenant il faut rester positif et ne pas pleurer sur son sort comme font certains. On est dans une crise économique importante et l’Italie est particulièrement touchée. Quand on parle avec les patrons de clubs de Serie A, ils le font bien savoir. Il y a le fair-play financier et tout le monde se remet à flot, la première qui l’a fait, c’est la Juve et avec brio. Maintenant quand on a connu les grandes heures du calcio avec ses clubs qui dominaient en Champions League et qu’on voit aujourd’hui que ça a baissé d’un ton, voire deux tons…Oui ça fait mal, mais on reste passionné et la roue tourne dans la vie. Pour tout le monde. C’est un perpétuel recommencement. Honnêtement, il faut aussi dire que si tout le monde était à égalité de chances financièrement…c’est bien de parler fair-play financier, mais moi je préférerais une DNCG à la française. Les comptes sont dans le rouge, tu peux pas recruter ! Mais ça, c’est encore un autre débat…

Parlons de cette saison de Serie A, les cartes ont été redistribuées cet été, difficile de dégager un favori, tu en as un ?

C’est vrai que c’est compliqué d’en désigner un. Disons que la Juve en tant que tenante du tire l’est naturellement, le groupe n’a pas bougé. Bon la perte de Conte, c’est le gros point d’interrogation car c’était vraiment le taulier de cette équipe, mais Allegri n’est pas un mauvais entraineur, il a été licencié du Milan mais dans un contexte particulier. Je pense qu’aujourd’hui il peut relancer la machine. La Roma est plus favorite que la saison dernière, le groupe est conservé dans l’ensemble, Garcia connait maintenant tous les rouages de la Serie A. Ça peut être son année même si on sait que dans ce club, une saison ne ressemble pas forcément à une autre, tout est plus compliqué à Rome qu’ailleurs. Il faudra aussi suivre le Napoli de Benitez, et puis quid de l’Inter ? Avec tout ce grand chambardement, est-ce que Mazzarri va changer son schéma tactique ? Et pourquoi pas le Milan qui ne joue pas de Coupe d’Europe ? La Roma était dans ce même cas de figure l’an passé, elle était loin d’être favorite, et pourtant…

Justement, en parlant du Milan, tu as Pippo Inzaghi en photo personnelle sur ton compte Twitter, on imagine que sa nomination ne t’as pas laissé indifférente ?

Je suis très content car il fait partie de cette nouvelle génération d’entraineur avec Conte, Montella qui ont une vision moderne du football. Inzaghi c’est pas n’importe qui, un grand nom sur la scène internationale, même si ça ne fait pas tout et qu’il aura surement des moments très compliqués. Il semble en tout cas avoir l’adhésion des joueurs, moi je suis confiant pour son avenir dans sa nouvelle carrière.

Sur BeINSPORTS, vous diffusez également l’Europa League et la Champions League, concernant cette dernière, plus rien pour l’Italie depuis la victoire de l’Inter en 2010, même pas une demi. C’est pour quand la Champions League dans la Botte ?

Et pourquoi pas cette année ?! Cette compétition réserve des surprises, qui aurait pensé que l’Atlético Madrid serait finaliste l’an passé ? Souvenez-vous aussi du Monaco de Deschamps en 2004… On va voir ce que fera la Juve, il faudra s’extraire de la phase de poules et puis passer au cap supérieur à partir des huitièmes.

BeINSPORTS passera également les matches de la Nazionale pour les qualifications de l’Euro 2016. Tu étais au Brésil pour commenter le Mondial, qu’as-tu pensé de l’élimination précoce de la Squadra Azzurra ?

J’étais très déçu, d’autant que j’ai commenté la rencontre face à l’Angleterre à Manaus, l’un des plus beaux matches de la Coupe du Monde. Quand on voyait ce qu’avait produit l’Italie, on s’est dit qu’il y avait quelque chose de costaud. Ensuite, il y a eu visiblement des problèmes en interne dans le groupe et puis les deux autres matches, il n’y a rien à dire… Maintenant, une nouvelle aventure va commencer et je serai à la première de Conte le 4 Septembre contre les Pays-Bas. On va voir ce qu’il va apporter en équipe nationale car entrainer une sélection et un club, ce n’est pas la même chose.

Tu fais partie du jury du joueur de l’année Calciomio, aucun joueur se détache pour le moment pour l’édition 2014, tu miserais sur qui ?

C’est vrai, personne ne sort du lot, pour le moment,il faut se pencher sur la saison passée et la première année réussie de Tevez avec la Juventus. Une très belle surprise pour tout le monde, il devait être un gars ingérable mais quand on voit son comportement et la qualité de jeu, c’était très fort. La reprise arrive, on va voir où il en est.

Presque 20 ans de football italien, si tu devais choisir le moment le plus intense que tu as vécu ?

Il y a en a eu énormément. Je citerais le premier titre auquel j’ai pu assister, celui du Milan de Capello en 1996 avec notamment Desailly, une rencontre face à la Fiorentina, cela faisait plusieurs semaines que le titre était attendu, mais ça tardait…. Et puis il y a eu aussi la rencontre avec Shevchenko ballon d’or 2004 qui est allé au delà du foot, il s’est vraiment passé un truc et on a un excellent rapport.

Ah les mythiques embrassades entre Sheva et Philippe ! En espérant en reprendre pour 20 ans de plus de Signore Genin en Serie A !

L’offre BeINSPORTS concernant le football italien

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crédits photo : Panoramic