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Entretien exclusif avec Julien Rantier : douze ans de football italien

3 janvier 2014 à 08h56         Valentin Pauluzzi
Entretien exclusif avec Julien Rantier : douze ans de football italien

Entretien exclusif avec Julien Rantier : douze ans de football italien

Calciomio avait rendez-vous avec Julien Rantier à Alessandria, l’attaquant français a débarqué en Italie l’été 2001 à l’age de 17 ans et ne l’a jamais quittée, passant par l’Atalanta, Vicenza, Piacenza ou encore l’Hellas Verona. Aujourd’hui dans le club qui a formé Gianni Rivera, nous sommes revenus ensemble sur une carrière riche en émotions.

Comment se passe ta formation en France ?

Je suis entré au centre de formation de Nîmes à 13 ans et j’y reste jusqu’à l’age de 17 ans et je fais mes débuts pros en Ligue 2 avec les crocodiles en avril 2001 contre Martigues. Je suis également passé par les sélections de l’équipe de France, U15, U16 et U17.

Comment te retrouves-tu à l’Atalanta ?

Je devais passer à l’OM mais je n’avais pas encore signé de contrat pro, donc comme le veut la règle c’était ou Nîmes ou l’étranger et j’atterris en Italie durant l’été notamment grâce à Pierre Mosca, qui a été entraineur et même président de Nîmes et avait des contacts avec l’Atalanta. On était trois jeunes à débarquer, puisqu’en plus de moi, il y avait Mehdi Ouchène et Christophe Van Reusel, mais ce dernier n’est pas resté, il est parti au bout de deux semaines, la France lui manquait trop^.

Tu avais une attirance pour le football italien ?

J’avais le choix entre plusieurs pays et l’Italie m’est venue de suite, c’était un rêve qui se réalisait, quand j’étais petit je regardais beaucoup le Milan AC par exemple. C’est un pays qui m’a toujours plu, à l’école j’adorais la langue italienne, je me suis de suite mis dans le bain, sans aucun problème d’intégration.

Tu confirmes l’excellente réputation du centre de l’Atalanta ?

Ah bah oui, y’a qu’à voir ma génération Primavera, Montolivo, Pazzini, Lazzari, Agazzi, Rolando Bianchi, Padoin… Je fais en tout un an et demi avant de passer avec l’équipe pro mais ça tournait pas trop. J’y retrouve d’ailleurs Ousmane Dabo qui m’a donné un sacré coup de main. Vu que je signe un contrat pro à mon arrivée, je m’attendais à jouer assez vite, mais ici on fait beaucoup patienter les jeunes.

Raconte nous tes débuts pros avec les nerazzurri

La première fois que je suis sur la feuille de match, c’est lors du fameux 3-3 contre le Milan à San Siro en mars 2003, l’Atalanta mène vite 3-0 et je m’attendais à rentrer, puis il y a 3-1 avant la mi-temps et enfin l’égalisation. Ensuite Vavassori saute et est remplacé par Finardi qui arrive de la Primavera et qui me connait, je suis titularisé contre Como pour mon premier match et on l’emporte 2-1. Je te dis la vérité, c’était une rencontre un peu bizarre, notre adversaire était déjà relégué, on l’emporte mais on subit la contestation de nos supporters, c’était pas simple et c’était pas forcément le bon moment de débuter pour un jeune.

Tu t’attendais à quitter si tôt l’Atalanta ?

Non je m’attendais à rester, j’avais été meilleur buteur de la Primavera, plus mon apparition en Serie A, seulement on a changé de coach après la relégation. Mandorlini est arrivé en provenance de Vicenza et il voulait deux de ses anciens joueurs, donc j’ai fini dans un échange avec Padoin et on part ensemble. J’aurais aimé rester car j’avais la confiance, j’étais prêt, mais c’est un choix sociétaire que tu es obligé de suivre.

Te voilà à Vicenza l’été 2003

Je reste un an et demi en tout, j’ai tout de suite du temps de jeu avec Iachini même si pas à mon poste puisqu’on évoluait en 442 et j’étais milieu gauche. Je marque d’ailleurs mon premier but pro à Bergame contre l’Atalanta (les statistiques l’attribuent à un csc de Taibi ndlr). La seconde année avec Viscidi ça se passe moins bien, il me faisait entrer qu’en fin de match, même si je marquais, j’étais sur le banc le match suivant et j’ai donc demandé à être prêté à l’Albinoleffe en janvier. C’était un club familial, les joueurs se connaissaient par cœur et jouaient ensemble depuis 6, 7 ans, l’entraineur m’a fait évoluer avant-centre, j’ai marqué 4, 5 buts, ça s’est super bien passé. Je reviens ensuite à Vicenza qui me rachète entièrement puis me vend au Hellas l’été 2005.

Une autre dimension ?

Oui, tu te sens joueur de Serie A sans problème même si tu joues à l’échelon inférieur. C’est ma première saison titulaire, j’en garde des souvenirs magnifiques, j’ai joué avec des grands joueurs, et puis la ville, les tifosi….

Un an plus tard, te voilà à Piacenza où tu y restes deux ans et demi, le club de ta carrière ?

Je retrouve Iachini qui m’a voulu, la première année est superbe, on passe tout proche de la Serie A, c’est la fameuse saison où il y a la Juve, le Genoa et le Napoli qui montent direct, la seule où il n’y a pas de play-off ! On était même premier jusqu’au mois de décembre. Grosse grosse saison, la meilleure de ma carrière, de là, j’aurais dû partir en Serie A. J’ai été mal assisté par mon agent, je suis resté avec le même contrat, on change d’entraineur, Remondina débarque, il ne connaissait aucun joueur, il n’avait même pas le diplôme pour coacher en Serie B. Je suis passé d’une année top à flop comme on dit. La troisième année avec Pioli, ça s’est bien passé.

Tu décides cependant de revenir au Hellas l’hiver 2009.

Oui depuis le mois d’octobre, l’Hellas me rappelait, il y avait un nouveau président et mon ex entraineur Ficcadenti que j’avais eu là-bas était consultant pour le club. Le Hellas était tombé en Serie C1, j’ai accepté de descendre de catégorie en janvier, pourtant j’avais joué 19 matches jusque là avec Piacenza. J’ai ainsi l’occasion de connaitre le nouveau président Martinelli, décédé récemment, une personne exceptionnelle.

La malédiction des play-off commence pour toi…

La première saison on ne passe pas loin, on finit 7ème, durant l’été une grosse équipe est montée par l’actuel directeur sportif de Sassuolo Bonato. A 7 matches de la fin, on a 9 points d’avance sur le second, mais on finit sur les rotules. La dernière journée, on reçoit Portogruaro qui est premier, si on gagne, on les passe et on monte en Serie B, mais ils l’emportent à la 90′ et nous on perd devant 30.000 spectateurs. On avait déjà gagné avant de commencer en fait, c’était déjà la fête. On a subi une grosse contestation des tifosi et puis on perd ensuite en play-off contre Pescara. De là, ils ont voulu refaire toute l’équipe et je m’en vais à Taranto.

T’y penses à deux fois avant d’aller dans le sud de l’Italie ?

Oui j’avais ma famille qui me suivait et j’étais bien à Vérone, mais Taranto insistait alors j’ai accepté en signant trois ans. Là je tombe aussi sur des tifosi magnifiques, y’a rien à dire, tu joues en Serie C mais devant 10.000 personnes ! On fait les play-off en perdant en demis contre l’Atletico Roma, la saison suivante, on est premier, mais puisqu’ils nous payaient plus, on prend 7 points de pénalité, on se classe tout de même second à 2 points de la Ternana et on perd encore en demi contre la Pro Vercelli.

Tu files à Perugia l’été 2012, là c’est pas jamais 2 sans 3 mais 3 sans 4 puisque tu perds encore les play-off…

Un match de fou en demi-finale à domicile contre Pisa, je marque le but du 2-1 à la 87ème qui nous qualifie et ils égalisent juste derrière alors que je remet encore mon maillot….

Difficile de surmonter de telles déconvenues ?

T’as pas le choix, c’est pas simple, mais il faut passer outre, c’est la vie. Je suis un chat noir, si on accroche encore les play-off cette année, je joue pas ! (rires)

Te voilà finalement à l’Alessandria cet été, comment ça se fait ?

Et bien j’avais signé un an à Perugia après la faillite de Taranto, et c’était un club renommé. Je me suis dis que c’était l’occasion de se relancer, j’ai d’ailleurs encore beaucoup de contacts avec eux. J’aurais dû resigner, le président m’avait dit de ne pas toucher à mon vestiaire cet été, qu’on était que trois à rester et que toute l’équipe devait changer. Puis quand j’étais en France, il me rappelle pour me dire que je dois encore faire un sacrifice, que je devais baisser mon salaire, mais je ne pouvais pas. J’étais un peu déçu, car là-bas je me sentais très bien et j’ai décidé de me rapprocher de Piacenza la ville de ma femme en signant à l’Alessandria, un contrat de deux ans, un club sérieux car en Italie on sait très bien que les clubs payent quand ils veulent, ça vaut le coup de faire un sacrifice et signer en C2.

C’est jouable la montée ?

On a une grosse équipe, on est mal parti et on a d’ailleurs changé d’entraineur, mais on s’est bien ressaisi avec trois belles victoires d’affilée qui nous ont bien remonté au classement (l’équipe est actuellement 9ème).

Quelle est ta place dans l’effectif ?

Je devais être titulaire, moi je suis un ailier à l’aise dans un 433 ou 343, mais ils ont construit une équipe pour jouer en 532, et je ne trouve pas forcément ma place. Je rentre toujours en jeu, on verra ce qui va se passer en janvier. Le contexte est bien avec la famille, l’école, tout ça, mais niveau foot, je ne suis pas forcément satisfait.

Après 12 ans chez le pros, on peut faire un petit bilan, on note qu’en championnat tu as disputé 272 matches, dont 145 entrées en jeu, 96 sorties, tu n’as donc joué que 31 matches entiers, comment tu expliques ça ?

Je suis un joueur qui se dépense beaucoup, qui court sans arrêt, souvent je ne finis pas les matches à cause des crampes. Je suis un joueur explosif, je dure 70, 80 minutes, après on me remplace, et j’ai souvent évolué dans des clubs avec de bons remplaçants.

Et ton poste de prédilection c’est quoi finalement ?

Ailier gauche, c’est ma place préférée. En Primavera, je jouais devant avec Pazzini, en soutien en tournant autour de lui, puis au fil des années, j’ai plus apprécié à jouer sur l’aile pour exploiter ma vitesse, ma technique, les duels dans les 1 contre 1.

As-tu eu une réelle opportunité de de revenir en Serie A ?

Et bien l’été 2007 après la grosse saison avec Piacenza, beaucoup de clubs de l’élite me voulaient, dont la Reggina, Cagliari…. J’ai pas mal de regrets, c’est un train que j’aurais dû prendre au vol, mais mon agent a très mal bossé.

Qu’est ce qui t’as manqué pour percer au plus haut niveau ?

J’aurais peut-être dû être plus égoïste, si tu regardes, je marque pas beaucoup de buts, 5,6 par saison, si j’avais passé souvent la barre des 10, ça aurait changé pas mal de choses. La chance aussi qui joue beaucoup finalement dans une carrière, mais je ne regrette absolument rien de ce que j’ai fait. Partout où je suis allé, les gens ont un bon souvenir de moi, et c’est le plus important.

Tu aurais pu revenir en France ?

Non, sincèrement non. Et j’y ai pas pensé non plus, puis ça aurait été comme une défaite, j’ai toujours voulu percer en Italie.

Y’a t-il un coéquipier qui t’as marqué durant cette décennie ?

Je citerais Adailton, qui m’a appris à tirer les coups-francs, et ça marche plutôt bien ! C’est un bon pote à moi, en plus il est gaucher comme moi, on avait à peu près le même rôle quand on était au Hellas. Je pense aussi à Ousmane Dabo qui m’a donné un gros coup de main quand on je suis arrivé en Italie, une personne exceptionnelle, d’une gentillesse incroyable, je ne peux que le remercier.

Tu construis ainsi ta vie en Italie

Tout à fait, j’ai rencontré ma femme à Piacenza en 2006, on s’est marié trois ans plus tard, on a eu deux enfants, je vais surement faire ma vie à Piacenza où j’ai une maison là-bas. Je suis heureux et c’est une chose importante pour un footballeur pro d’être bien accompagné. Je suis français, mais je dois beaucoup à l’Italie, qui m’a tout donné.

Valentin Pauluzzi       Twitter @CalcioBilly

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