Une légende métropolitaine a également été démentie au palais de justice de Naples. En effet, beaucoup pensent encore que Moggi a séquestré Paparesta dans les vestiaires après un Reggina-Juventus (terminé 2-1 pour les calabrais et où Paparesta n’a pas concédé un penalty évident pour la Juve ainsi qu’un but). Rien de plus faux. Il a été se plaindre avec Giraudo après le match de son mauvais arbitrage (avec virulence) mais n’a jamais enfermé l’arbitre Paparesta dans ses vestiaires. Cette affirmation vient de Paparesta lui-même qui était accompagné de témoins.

Contrairement à ce qu’affirmait Narducci (Ministère Public) qui disait en 2008 “Que cela plaise ou non, il n’existe aucune écoute de l’Inter ou d’autres équipes”, la défense a trouvé de multiples écoutes de l’ancien président défunt, Giacinto Facchetti. Ce dernier ne se contentant pas de discuter seulement avec les “désigneurs” comme Moggi mais aussi avec des arbitres (De Santis, Nucini) qui étaient en activité (on ne retrouve pas exemple aucune écoute où Moggi téléphone à un arbitre). Danilo Nucini a même déclaré qu’il a beaucoup collaboré avec Facchetti et qu’il avait le rôle du “cheval de Troie” pour tenter de “rentrer” dans le système. Auricchio (en charge de l’enquête) à la demande de la défense sur le pourquoi ces écoutes n’ont pas été retenues par les enquêteurs répond “qu’elles n’étaient pas intéressantes”. Dans les écoutes, on remarque que Facchetti défend les intérêts de l’Inter tout comme Moggi défend les intérêts de la Juventus. Les comportements sont les mêmes, l’objectif aussi. Alors pourquoi cette différence de traitement ? Pourquoi ces écoutes ont été considérées comme inintéressantes par les enquêteurs ? Pourquoi les enquêteurs ont tenté de les “cacher” ? Des questions qui resteront sans réponses mais qui laissent perplexe. Beaucoup expliquent le comportement et les agissements par le fait qu’il voulait défendre l’Inter contre le “vrai pouvoir” de Moggi et son “association”. Cependant lorsque Facchetti faisait pression sur Bertini (en lui disant que le score de l’Inter lorsqu’il arbitrait était défavorable pour les nerazzurri) avant une demi-finale de Coupe d’Italie, la Juventus était à l’époque déjà éliminée de la compétition. De quoi devait-il alors se défendre ?

On découvre également que les enquêteurs ne regardaient pas du tout les matchs pour se faire une opinion sur la question et voir comment se comportaient les arbitres. Les enquêteurs se fiaient seulement à des résumés de la Gazzetta dello Sport et des commentaires des journalistes du journal sur les épisodes (les fameuses “moviole”) et la prestation des arbitres. Outre le fait qu’il est ridicule de mener une enquête en se fiant seulement d’articles de journaux, mais pourquoi avoir choisi la Gazzetta ? Selon Aurricchio, parce que c’est le journal le plus neutre, alors que pour beaucoup, ce journal est pro-milanais (ou plutôt pro-Inter). Bref on se demande comment Auricchio en est arrivé à cette conclusion. Au vu des nouvelles révélations qui ont comme protagonistes l’Inter et son ancien président Giacinto Facchetti, la Juventus, représentée par Andrea Agnelli (Président) décide en mars 2010 d’exposer une requête officielle auprès de la FIGC demandant une parité de traitement (et donc la révocation du Scudetto de l’Inter de 2006 gagné sur tapis vert) qui est une prérogative de la justice. Mais si en 2006 la justice sportive n’a mis que deux semaines pour envoyer la Juve en Serie B avec points de pénalités, elle n’a à l’heure actuelle pas encore répondu à la requête de la Juventus.

A noter que le Ministère Public a demandé à deux reprises la récusation de la président de la cour, la juge Casoria (la juge ne mâche pas ses mots et a eu quelques remarques désobligeantes et déplacé à l’égard de ses collègues, du ministère public et des avocats) ce qui est rarissime dans un procès quelconque mais pas dans celui-ci. Heureusement pour le Procès, ces deux récusations ont été rejetées. Le cas contraire le procès serait tombé vraisemblablement en prescription.

Prochain épisode : les événements des dernières semaines