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Dossier Calciopoli : Le commencement

6 juillet 2011 à 20h46         Alessandro Grosso
Dossier Calciopoli : Le commencement

Dossier Calciopoli : Le commencement

Devant le manque d’information (et les infos erronées) sur l’affaire Calciopoli dans les médias sportifs français, Calciomio a décidé de publier un dossier de plusieurs chapitres retraçant les principaux faits de ce procès qui a commencé il y a 5 ans et qui n’est toujours pas terminé.

Le contexte de l’époque

Calciopoli éclate officiellement en mai 2006, la Juventus s’apprête alors à remporter son deuxième Scudetto d’affilée, depuis l’arrivée de Capello l’été 2004, la vieille dame est une équipe très difficile à battre, pour beaucoup de ses détracteurs, elle est avant tout une équipe cynique et pragmatique. En plus de ça, durant ces deux saisons, nombreuses ont été les polémiques à cause d’erreurs d’arbitrage en faveur de la Juventus fortement colportées par la presse italienne. A sa tête, on retrouve la Triade, il s’agit des trois dirigeants de la vielle dame, Roberto Bettega (jamais inquiété par cette affaire), Antonio Giraudo mais surtout Luciano Moggi. Directeur sportif de talent et de renom, mais peu estimé dans le monde du football italien (et notamment les médias) pour ses manières parfois rustres et il faut le dire, pour sa tête de parfaite crapule. Ce qui n’aide pas la Juventus à être appréciée, elle qui a l’habitude d’être l’équipe la plus détestée d’Italie, à cause de certains succès acquis parmi les polémiques (fortement colportées par les Médias italiens) mais surtout parce qu’elle domine le championnat italien depuis la nuit des temps. Durant les saisons 2004-2005 et 2005-2006, le Milan AC de Carlo Ancelotti est la seule équipe qui tient tête à la Juventus, les deux clubs nous offriront d’ailleurs deux jolis mano à mano. Quant à l’Inter, elle regarde ses deux ennemis historiques se tirer la bourre.

L’enquête de Calciopoli a fait suite au du Procès GEA (une société qui gérait beaucoup de joueurs et entraîneurs en Serie A et Serie B et qui était présidée par Alessandro Moggi, le fils de Luciano). La GEA était accusée d’association de malfaiteurs finalisée à une concurrence illicite. La société a été par la suite totalement blanchie en première instance. Seuls Luciano Moggi et son fils ont été condamnés pour violence privée envers Blasi, Amoruso, Zeytulayev et Budianski. Les deux ont fait appel et leurs peines ont été réduites à un an de prison pour Luciano Moggi, et cinq mois pour son fils, ils vont maintenant aller en cassation. Cette sentence reste tout de même une victoire pour Luciano Moggi que beaucoup disaient se servir de la GEA pour contrôler le marché des transferts alors que le procès a démontré le contraire.

Mais revenons à Calciopoli, qui est donc parti du procès GEA sous pression des policiers du Parquet de Rome (sous les ordres du commandant en chef Aurricchio) qui menaient l’enquête sur la GEA et qui se sont dit qu’il y avait “quelque chose d’autre” et qu’il fallait creuser. Le Parquet de Naples avait entre temps ouvert une enquête sur la GEA et quelques arbitres pour une histoire de paris illégaux classée sans suite. C’est alors que naît une étroite collaboration entre le Parquet de Naples (par le biais du Ministère Public) et les carabiniers de Rome qui ont l’autorisation de mettre sur écoute également les deux “désigneurs” des arbitres de l’époque, Paolo Bergamo et Pierluigi Pairetto. On est en 2004, l’enquête de Calciopoli commence.

Nous sommes au printemps 2006, la Juve de Capello est sur le point de gagner son 29ème scudetto après une victoire 3-0 à l’extérieur contre Siena. Ce sera le deuxième scudetto d’affilée d’une Juve qui avait réussi l’exploit d’être en tête pendant 76 journées de championnat. Mais des bruits courent comme quoi une affaire éclatera et que des dirigeants et une équipe en particulier en sont les principaux concernés. Le 3 mai 2006, la fédération italienne de football ouvre une enquête. Quelques jours plus tard, l’hebdomadaire “L’Espresso” se procure (de façon assez incompréhensible d’ailleurs, étant donné que l’enquête était encore en cours et que les accusés auraient dû être prévenus avant que les écoutes ne paraissent dans les journaux), plusieurs écoutes téléphoniques où Luciano Moggi téléphone aux “désigneurs” des arbitres.

Le travail d’investigation des carabinieri a mis en exergue près de 200 écoutes (sur 100.000 au total) où les dirigeants du football italien ont des contacts réguliers avec les “désigneurs” des arbitres (contacts autorisés par la fédération à l’époque). Ces écoutes (enfin, des morceaux bien choisis, très souvent sortis de leurs contextes) sont jetées en pâture aux supporters dans la presse italienne avec des gros titres. L’opinion publique est scandalisée “Voici comment Moggi donnait des ordres aux arbitres” titrait en première page La Repubblica, “A Messina, envoie-moi l’arbitre Cassarà !” pour le Corriere Dello Sport ou encore “Voici comment Moggi truquait les matchs” de la Gazzetta dello Sport qui a été sans nul doute, dans les médias, le grand accusateur de cette affaire en touchant en première ligne, la Juventus et Moggi. D’ailleurs la Gazzetta, pour ne pas faire comme les autres, avait décidé d’appeler cette affaire “Moggiopoli”. Nous pouvons affirmer aujourd’hui que ce terme est complètement erroné puisque Moggi n’a pas été le seul a être inculpé (et la Juve non plus).

Pour l’opinion publique tout s’explique, avec ces quelques écoutes, on sait maintenant pourquoi la Juventus de Moggi gagnait et ce que tout le monde soupçonnait – une Juventus qui a les arbitres dans sa poche – est enfin prouvé. Sauf que dans ces écoutes, il n’y a pas de preuves flagrantes…d’une parce que ce ne sont que des écoutes téléphoniques, qu’elles peuvent être interprétées de quelconque manière. De deux, parce que à aucun moment, les dirigeants de la Juventus demandent des faveurs arbitrales. L’écoute la plus grave selon l’opinion publique, a été celle où Moggi et Bergamo discutaient des grilles des arbitres et où Moggi “prédisait” quel arbitre allait arbitrer quel match et ses prédictions étaient exactes. Cependant, il faut savoir qu’avant le tirage au sort, il y a un processus d’élimination (un arbitre de Turin ne peut pas arbitrer la Juventus par exemple, ni deux fois de suite la même équipe qui plus est) que nous détaillerons plus tard. Moggi connait Bergamo et Pairetto depuis plus de vingt ans et ils se considèrent comme des amis.

Au téléphone, Moggi parle des prestations des arbitres et du fait que la Juve n’est pas assez protégée notamment par la famille Agnelli, sans pour autant – nous le répétons – demander quelques faveurs que ce soit. Un diner a également été organisé par Moggi et Bergamo après la victoire du 28ème scudetto, mais il n’était pas le seul à diner avec les “désigneurs” et ce n’était pas une pratique illégale à l’époque. Ce qui peut choquer dans ces écoutes, c’est le ton employé par les interlocuteurs, des dirigeants qui viennent gueuler auprès des “désigneurs”, ces derniers qui souvent ne pipent mot où se montrent très conciliants voire amicales avec ces mêmes dirigeants. Seulement, on s’apercevra que ce ton amical, ils l’employaient avec les dirigeants de toutes les équipes, us et coutumes du monde footballistique ? Sans aucun doute, en tout cas, parmi les écoutes, aucune trace plausible de matches arrangés, d’arbitres soudoyés etc…Pour ceux qui manient la langue de Dante, ces écoutes sont disponibles partout sur la toile.

Tout le monde à l’époque, excepté peut être quelques fidèles supporters de la Juve, voulaient la tête de Moggi, considéré par l’opinion publique comme le cancre du football et traité pire qu’un criminel mafieux. Avant même d’être jugé, il était retenu coupable et devait être radié au plus vite du football. Pendant ce temps là d’autres équipes font elles aussi leur entrée dans cette affaire, la Fiorentina, la Reggina, le Milan, la Lazio et l’Arezzo (club qui jouait en Serie B à l’époque). Mais elles ne sont que très peu touchées par les médias alors que leurs pratiques (pour certaines) étaient tout aussi incorrectes que celles de Moggi par exemple. En tout, il y a 39 matchs sous enquêtes. John Elkann – représentant de l’actionnaire majoritaire de la Juventus – prend ses distances avec la fameuse Triade ; Moggi, Giraudo et Bettega démissionnent.

Le club n’entend pas les défendre, bien au contraire même, il se dit victime (à chaud) des agissements de Moggi. La Juventus gagne sur le terrain son 29ème scudetto à Bari, les joueurs le fêtent comme il se doit tout en sachant que c’est peut être la dernière fois qu’ils auront joué à la Juve, on parle déjà de scudetto non attribué et révoqué. Du côté de la Fédération, le président, Franco Carraro (touché lui aussi par les écoutes) démissionne et est remplacé de manière temporaire et extraordinaire par Guido Rossi, avocat de renom en Italie qui faisait partie de Conseil d’Administration de l’Inter et avait travaillé à Telecom Italia contrôlée à l’époque par Tronchetti Provera, le deuxième actionnaire de l’Inter. C’est à Guido Rossi que revient la charge d’organiser le Procès Sportif pour les équipes et dirigeants concernés ainsi que de décider à qui attribuer le dernier championnat.

C’est dans cette ambiance de chasse aux sorcières où beaucoup préconisaient “à chaud” ni plus ni moins que la radiation de la Juventus que le Procès Sportif débute le 4 juillet 2006…

Alessandro Grosso

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