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Calciopoli "Tout ce que vous ne savez pas" - Calciomio.fr

Calciopoli “Tout ce que vous ne savez pas”

23 décembre 2011 à 19h25         Arnaud Longueville
Calciopoli “Tout ce que vous ne savez pas”

Calciopoli “Tout ce que vous ne savez pas”

Juventus Turin Juventus 

Un des enquêteurs dans l’affaire du Calciopoli a livré une longue interview au quotidien le ‘Corriere dello Sport’. Il raconte sa vérité, son histoire des faits, son interprétation, complètement nouvelle dans le paysage italien, mais qui étaye grandement la position de Calciomio dans ce dossier très complexe, à savoir qu’aucune preuve concrète n’ait jamais été apportée quant à la possibilité qu’un match ait été truqué. Cette interview qui s’est réalisée à Rome, dans un lieu plus ou moins tenu secret, va permettre à l’interlocuteur inconnu de se libérer d’un poids selon lui. Cet investigateur s’est montré tout de même méfiant avant le début de son récit, demandant tous les papiers d’identité des journalistes et aussi que son nom ne soit pas révélé. Extraits en exclusivité française.

Le Calciopoli, défini comme le plus grand scandale du football mondial, est né de votre enquête ?
« Pour tout ce qui concerne les arbitres, c’est né de l’enquête du parquet de Naples. De là sont parties ensuite d’autres enquêtes, parce que tout était déjà archivé à Turin et c’est là qu’ont commencé les diverses écoutes téléphoniques, au début il n’y avait que deux téléphones sur écoute, un portable et un fixe. »

Et comment on passe de deux téléphones à plusieurs centaines de milliers d’écoutes téléphoniques ?
« Ça va très vite avec les coups de téléphone : l’un connaît celui-ci, qui connait untel etc etc… et on commence à mettre tous les téléphones sous contrôle. En quelques instants, on avait vingt numéros de téléphone nouveaux à mettre sur écoute. Et ça parlait,ça parlait… A la longue, on enregistrait des bêtises, des riens… Jusqu’à ce qu’on arrive à Moggi. Au fond, quand tu analyses les conversations, certains plaisantent, d’autres se la racontent. ».

Combien étiez-vous ?
« Douze, des officiers de l’État et des agents de police judiciaire. Mais ne vous imaginez pas que c’était les vieilles bobines d’autrefois. Il y a les ordinateurs maintenant, on y entre avec les mots de passe et chacun en faisait son usage propre. Puis à la fin, on se rassemblait, comme une réunion, on expliquait qu’on avait écouté untel, qu’on avait relevé cela, et on faisait un compte rendu ».

Expliquez-nous une chose : comment se fait-il que les écoutes concernant l’Inter ne soient-elles jamais arrivées dans votre enquête ? Pourtant, c’était les mêmes en 2006 et aujourd’hui.
« Le principe c’est qu’on notait chaque écoute avec des croix : après chaque coup de téléphone écouté par les enquêteurs, on mettait une croix verte si la conversation était inintéressante, une orange si elle pouvait l’être, et du rouge s’il ça parlait de football, dans le sens à ce que ça pouvait intéresser l’enquête. Puis on faisait un rapide topo. Aujourd’hui, chaque coup de téléphone est associé à un nom avec une couleur ».

Ça veut dire qu’il n’y a jamais eu une écoute téléphonique sur l’Inter ? Vous n’en avez jamais entendu ? Vous saviez qu’il y en avait ?
« Oui, il y en a eu, mais pas pour moi. Je me suis occupé d’autres personnes…».

Avez-vous eu l’impression qu’il y avait certaines écoutes qui étaient “coupées” ?
« Non. Après qu’on se soit réuni, c’était à Auricchio et à Di Laroni (les deux officiers supérieurs) de décider ou non de mettre les écoutes dans le dossier. Mais durant les réunions, non jamais ».

Pourtant des conversations téléphoniques qui apparaissent dans l’enquête ne sont pas finies. C’est normal ?
« Ça c’est un problème d’enregistrement. Le serveur qui recueillait toutes les écoutes se trouvait à Rome, Piazzale Clodio. Quand on rencontrait un soucis du genre, on leur téléphonait. Ils faisaient un contrôle, ils remettait la ligne en route. Mais des fois, si on avait 280 écoutes, on en retrouvait que 250. Les 30 manquantes ? Perdues à jamais…».

C’est techniquement possible de ne pas intercepter les conversations téléphoniques d’une personne sous contrôle pendant un certain laps de temps ?
« Très facilement. Vous débranchez le serveur correspondant et tout se perd dans la nature.».

Avez-vous intercepté des écoutes sur les fameuses SIM suisses ?
« Quand ce sont des téléphones étrangers, il faut demander l’autorisation. On l’a demandé, et on a pu mettre ce téléphone sur écoute. Mais on n’a rien trouvé sur ces SIM, il n’y avait rien. En quinze jours, ça n’a rien donné.».

C’était le téléphone de qui ?
« De Luciano Moggi ».

Il n’utilisait donc pas ce téléphone ?
« Non, téléphone complètement muet. Zéro. Puis a on dû arrêter cette écoute car on n’avait plus l’autorisation ».

On parlait dans ce dossier de certaines anomalies.
« Au cours de cette enquête, il est apparu des choses qui n’étaient pas là initialement, et aussi des choses présentes au départ qui ont bizarrement disparues ».

C’est-à-dire ?
«Un exemple de cela et qui s’est remarqué rapidement : Martino Manfredi (secrétaire de la CAN A et B). Lorsqu’on l’a fait venir, il était comme mort, un vrai cadavre, tremblant de peur. Il disait qu’il ne savait rien sur ce qui s’était passé. Il n’avait jamais rien su. Il pleurait sur son boulot et sur le fait qu’il ne pouvait plus travailler alors qu’il allait se marier. Puis, peu de temps après, un jour où je suis allé à la Fédé, il a commencé à être questionné et il a sorti l’histoire des boules lors du tirage au sort des arbitres par les désignateurs. Pour moi, son comportement est illicite et suspicieux… ».

On peut évoquer aussi le fameux déjeuner entre Andrea et Diego Della Valle d’un part, Mazzini et Bergamo de l’autre.
« On a eu vent de ce dîner 4 à 5 jours avant à travers des écoutes. On était équipé. Si on avait su ça un peu avant et si ça avait été dans un endroit public, on aurait mis des micros mouchards un peu partout. Mais là, c’était impossible et en plus, ça se déroulait non à Rome mais à Florence. Donc on avait un micro directionnel qui permet d’entendre les paroles d’une personne à cinquante, peut-être cent mètres. Et en même temps tu filmes à la caméra. Toutefois, il n’est rien ressorti de tout ça. Ils se sont vus, mais ils n’ont rien de dit de tout, rien de condamnable comme la demande directe de tel ou tel arbitre. On a les images pour prouver. Il a vraiment été donné bien plus d’importance à cette rencontre qu’elle n’en a vraiment ».

Selon vous, il y a bien la partie audio de la vidéo ?
« Ce n’est pas selon moi. L’écoute audio existe ».

Sûr ?
« Absolument sûr ».

La défense de la Fiorentina, durant le procès a compté sur l’existence véritable de cette bande son….
« Oui, la Fiorentina l’a su évidemment… Exactement comme l’affaire du “Libro nero” (le “Livre Noir” donné au journal l’Espresso comprenant toutes les écoutes avant les arrestations, ndlr), c’est-à-dire qu’il n’est pas tombé du ciel dans les mains des journalistes, il y a eu des fuites. Quelqu’un leur a donné. Et Della Valle sait quelque chose à ce sujet ».

Parmi les condamnés en première instance, quels sont ceux qui l’ont été injustement ?
« Très honnêtement, la majeure partie… C’est-à-dire, on a voulu forcer les choses. Oui il y a des écoutes téléphoniques, mais au niveau des matchs à proprement dit, des rencontres de football dans lesquelles les arbitres ont été vraiment impliqués, ça n’existe pas. Il n’y a sur aucun match où nous, les enquêteurs, on pouvait dire, alors là on les tiens. On avait parlé peut-être de Lecce-Parma avec De Santis. Mais même ça, c’était juste une amplification des choses ».

Oui, mais beaucoup de personnes ont été condamnées. Vous, en revanche, vous parlez de broutilles, il n’y a quelque chose qui ne va pas…
« Selon moi, il n’y a rien de vraiment important, qui mérite cinq ou six ans de prison. Après, la façon de parler de Moggi peut agacer, ça je peux le comprendre, c’était une période où il était cassant, arrogant. Mais de là à arriver à… Il fallait démontrer qu’il y avait une association de malfaiteurs. Lui seul fait cette association ? Ça, c’est autre chose… C’est une question de prestige, de carrière ».

Mais tout le monde a fait carrière ?
« Pas vraiment : Auricchio et Arcangioli sont dans les écoles… Ils n’ont pas vraiment été récompensés. Un à l’école des officiers, l’autre des sous-officiers ».

Vous ne vous rappelez pas de quelque chose de particulier. Pas forcément une anomalie. Peut-être juste quelque chose de curieux.
« On m’a parlé de certains diners : Auricchio, Arcangioli, Narducci, avec d’autres personnages qui ont marqué cette période de Calciopoli. Dans certains cas, je me suis demandé quelle importance pouvait-il y avoir d’aller manger avec Narducci. Ils sont tous allés diner à Naples, devant le Vésuve, à Castel dell’Ovo, chez Zi’ Teresa. Et il n’y avait pas seulement les enquêteurs ».

Vous avez dit qu’il n’y avait rien de pénalement important : y’a-t-il quelqu’un qui a eu des doutes sur cette enquête à un certain moment, sur la nécessité de continuer ?
« Oui, Arcangioli. Il a dit : ça suffit. Et de là est né l’affrontement avec Auricchio, c’est allé loin ».

Donc, il voulait stopper l’enquête parce qu’elle était faible ?
« Oui, Arcangioli oui. Il y avait 15, 20 personnes mobilisés pour cette enquête. Et le chauffeur qui devait aller continuellement à Naples. Ce n’était pas rien… Dans une section de soixante personnes, tu en enlèves quinze, les autres font tout le travail ».

Y’a-t-il eu quelques repentis ?
« Non ».

Lorsqu’il y a eu les interrogatoires deux choses se seraient passées : la première, c’est que Moggi se soit mis à pleurer, et l’autre que l’ex-arbitre Paparesta eut un malaise : vérité ou légende ?
« Ce n’est pas vrai ».

Arnaud Longueville       Twitter @LonguevilleA

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