Zdenek Zeman est un entraîneur qui prône un football très offensif, en 4-3-3, avec un jeu passant par les couloirs, de ce fait les latéraux jouent très haut au même titre que la défense. Il ne déroge jamais à son système de jeu, ses équipes marquent énormément mais encaissent également beaucoup de buts. Il se distingue aussi par ses préparations physiques à l’ancienne. Zeman est aussi considéré par beaucoup comme l’icône et le chantre du football “propre” pour s’être opposé à la Juventus et à Moggi, mais il divise les gens, il y a ceux qui l’adorent pour ça et ceux qui le détestent pour ses petites phrases assassines, bref, il ne laisse pas indifférent.

Zdenek Zeman n’a jamais été joueur de foot, né en Tchécoslovaquie, il rejoint son oncle maternel Čestmír Vycpálek, ancien entraineur de la Juventus, en Sicile en 1968 et y reste finalement avant d’acquérir la nationalité italienne quelques années plus tard. Il exerce par ailleurs le métier de professeur d’Éducation Physique avant de passer son diplôme d’entraineur professionnel.

Zeman démarre sa carrière d’entraîneur en Sicile. Il entraîne au milieu des années 70 des petits clubs amateurs puis intègre le staff des équipes de jeunes de Palermo de 1979 à 1983. C’est à Licata en Serie C2 qu’il fait ses débuts sur un banc professionnel, il remporte ce championnat lors de la saison 1984-85 puis vit une première expérience à Foggia en C1 avant d’aller à Parma en Serie B pour succéder à un certain Arrigo Sacchi où il est licencié très rapidement. Celui que l’on surnomme “Le Bohème” entraîne ensuite le club de Messina sans grande réussite également mais lance une future légende du football italien du nom de Salvatore Schillaci. Zeman fait alors son retour à Foggia durant l’été 1989 et c’est là que sa carrière décolle, il fait monter les rossoneri des Pouilles en Serie A deux ans plus tard, puis sauve l’équipe trois fois de suite parmi l’élite, avec une 9ème, une 10ème et une autre 9ème place passant pas loin d’une historique qualification en Coupe de l’UEFA. C’est à cette époque qu’est né Zemanlandia et le jeu spectaculaire de son équipe lui offre le banc de la Lazio où il obtient d’excellents résultats, deuxième de Serie A derrière la Juve, les quarts de l’UEFA et des victoires écrasantes. Il enchaine sur une 3ème place lors de la saison 1995-96 mais se fait licencier en janvier 1997 après avoir lancé Di Vaio et Nesta lors de son expérience laziale. L’AS Roma, qui est arrivée 12ème cette même saison, lui demande rejoindre l’autre rive du Tibre, ce qu’il accepte, il termine sa première saison à la 4ème place et la deuxième à la 5ème place. C’est à ce moment qu’il dénonce le dopage dans le football italien et notamment à la Juventus, se créant beaucoup d’ennemis.

A la suite de ça, il quitte l’Italie pour la Turquie et pour le club de Fenerbahçe qu’il coache quelques mois avant de donner sa démission pour revenir en Italie et y entraîner le Napoli de retour en Serie A, il est licencié après six matchs, les azzurri sont quand même relégués en Serie B. Championnat et région dans laquelle il s’installe, à la Salernitana d’abord où il obtient une 6ème place avant d’être licencié la saison suivante puis à l’Avellino avec une relégation en Serie C1. Zeman retrouve ensuite la Serie A sur le banc de Lecce qu’il sauve de la relégation lançant notamment Mirko Vucinic. Son contrat n’est pas renouvelé, cependant il obtient le titre de seconde meilleure attaque du championnat derrière la Juventus. Sans club, il se relance à Brescia en mars 2006, l’équipe est alors dans la zone play-off, mais elle la quitte avec le Bohème. S’ensuit un bref retour à Lecce toujours en Serie B, mais il est licencié au bout de six mois. En Italie, le Calciopoli a éclaté, Moggi est condamné, c’est le grand ennemi de Zeman, ce dernier considère que le dirigeant de la Juve l’empêchait de travailler en Italie suite à sa dénonciation d’un dopage organisé qu’un procès a démenti. Il quitte alors de nouveau l’Italie pour entraîner l’Étoile Rouge de Belgrade mais il est là aussi licencié, et après seulement trois journées.

Après deux ans sans club, Zeman retourne du côté de Foggia où il retrouve ses anciens dirigeants de l’époque qui on racheté le club désormais en C1, les rossoneri terminent 6ème avec le du Sau-Insigne en attaque. Il emmène ce dernier du côté de Pescara où le bohème obtient sa rédemption, avec des jeunes talents tels Verratti et Immobile, il remporte le championnat de Serie B et ramène les abruzzesi parmi l’élite 20 ans après leur dernière apparition. Un retour sur le devant de la scène qui lui vaut…un retour à la Roma l’été 2012, treize ans après l’avoir quittée. Ses débuts sont réussis avec notamment une belle victoire à San Siro 3-1 contre l’Inter, mais Zeman reste Zeman, l’équipe n’a aucun équilibre, perd (4-0 chez la Juve) et gagne (4-2 contre le Milan et la Fiorentina) lourdement. Malgré un beau parcours en coupe (qualification pour les demis), le retard en championnat incite les dirigeants giallorossi à licencier Zeman au mois de février alors que la Roma n’est que 8ème. Son retour se solde donc par un échec. Après plus d’un an d’inactivité, il accepte le challenge Cagliari qui vient de changer de propriétaire. Chargé de monter une équipe jeune et dynamique, il est remercié en décembre 2014 alors que le club est relégable.