Signore e signori : Milan Skriniar

Si un joueur représente parfaitement la stratégie sobre et réfléchie de l’Inter lors du dernier marché des transferts, c’est bien Milan Skriniar. Acheté pour 23 millions, selon son agent alors que la presse annonçait une trentaine de millions, le défenseur a été choisi pour former la nouvelle charnière centrale avec Miranda. Et le Slovaque n’a pas tardé à se mettre en valeur sous la tunique nerazzurra. Dès les matchs de pré-saison, il a réussi à récolter les louanges des tifosi grâce à sa grande assurance en défense, surtout alors que Miranda semble sur le déclin depuis l’an passé. Un moment impérial et irréprochable lorsqu’il évoluait aux côtés de Murillo, le Brésilien fait de moins en moins l’unanimité et la situation semble s’être inversée pour lui. Désormais, c’est bien Skriniar le patron, capable de rattraper les erreurs de son équipier. Même Samuel a reconnu le talent du Slovaque, avant le derby, dans les pages de La Gazzetto dello Sport : « S’il y aura de nouveaux Samuel sur le terrain, dimanche à San Siro ? Au Milan, j’aime bien Musacchio, mais si je devais choisir quelqu’un qui me ressemble, je prendrais Skriniar. On m’en avait déjà dit beaucoup de bien quand il jouait à la Sampdoria, il doit juste continuer sa progression sans se faire distraire. Je me revois en lui : peu de fioritures, beaucoup de solidité. »

Attention au syndrome Murillo

Jusque maintenant, Skriniar fait donc partie des meilleurs joueurs, si pas le meilleur actuellement, vu sa constance. En dehors de sa précision sur ses passes courtes, il démontre une grande assurance balle au pied. Il ne subit que rarement la pression exercée par l’adversaire et gère toujours avec un grand sang-froid ses relances. Mais là où le Slovaque se distingue des autres défenseurs, c’est à travers son physique impressionnant. Il ose quelques dribbles jusqu’à la moitié de terrain, avec une couverture excellente et amorce très bien les actions de son équipe. André Silva devrait d’ailleurs encore ressentir quelques picotements du côté droit de son corps, vu l’incroyable coup d’épaule que Skriniar lui a balancé pendant le derby. Et comme si tout ça ne suffisait pas, il se trouve tout aussi efficace dans le secteur offensif. Avec un but contre Crotone, ainsi qu’un montant touché contre la SPAL, il ne fait donc pas trembler que les attaquants d’Italie. Mais il est toutefois important d’éviter de se lancer trop hâtivement dans le futur du joueur, au risque de replonger dans les débuts de Murillo, lui aussi grandement admiré lors de ses premiers mois, puis décevant par la suite. Bref, pour le moment, le seul défaut de Skriniar reste son prénom…

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