Serie A : Où sont passés les numéros 10 ?

Par Leo Carta publié le 09 Sep 2016
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Numéros 10 - Serie A

Un maillot pour les gouverner tous

Ces derniers jours, un illustre numéro 10 bianconero aujourd’hui fixé à Los Angeles a tweeté : « Maintenant que les pandas ne risquent plus rien, protégeons les numéros 10 ! J’en connais un bon qui vit à L.A…« . Alex Del Piero, modestement, parle de lui même mais répond également à un article de la Gazzetta delle Sport sur la disparition de ces joueurs qui faisaient bouger et vivre le football jusqu’à aujourd’hui. Si le problème est généralisé, force est de constater que l’Italie est elle aussi touchée. Car la blague de Pinturicchio ne l’est qu’à moitié. C’est bien simple, depuis son départ, c’est l’hécatombe. À la Juve par exemple. Si Tevez a repris le flambeau, un an après, c’est Pogba qui reste aujourd’hui le dernier porteur de ce numéro mythique. Deux joueurs qui interprètent à leur façon un rôle de numéro 10 qui n’en est plus un. Un maillot qui pèse, et Paul en sait quelque chose. Un maillot qui remplit de responsabilités.

Des responsabilités qui n’ont d’autre source que l’Histoire et ceux qui l’ont écrite. Car porter un numéro implique également de succéder à un joueur qui en a fait son symbole. Pas étonnant donc que le 10 bianconero soit si compliqué à assigner. Toutes nos pensées vont dès à présent au jeune (ou moins jeune) courageux qui prendra le numéro fétiche de Totti à la Roma. À moins qu’il soit retiré. Car parfois, le poids est tellement énorme que les dirigeants, sympas, ne souhaitent même pas infliger telle souffrance aux nouveaux. Pire qu’un bizutage, une véritable atteinte aux droits de l’homme. Ainsi, à Napoli, le maillot de Diego Armando « Dieu » Maradona  s’est vu retiré. Comme ceux, moins « 10 » mais tout aussi importants, que le 4 de Zanetti ou le 6 de Baresi. Des maillots qui font rêver et qui « doivent faire rêver les plus jeunes » comme disait Del Piero, refusant de voir retirer le maillot. Son maillot.

Numéro sur le dos, mais pas dans la peau

Sauf qu’aujourd’hui les choses vont à vau-l’eau. Les numéros ne veulent plus rien dire. De Guzman, nouvelle recrue du Chievo s’est vu attribuer le 1 (rappelons que le joueur est milieu offensif). Dans le même club, en 2001, offrait le numéro 10 au gardien Cristiano Lupatelli. Cohérents. Alors à qui donner le numéro vertus magiques, ce maillot que tous les gosses s’arrachent dans les vestiaires le dimanche matin ? Dans l’imaginaire collectif, on le refile à l’artiste. Celui qui n’a que faire des cadres et des indications du coach. Celui qui sent le football et dont le cœur bat au rythme du ballon. Celui qui fait son équipe et défait les adversaires. Celui qui écrit l’histoire que l’on racontera à nos enfants, à coup de dribbles et de coups-francs dans la lunette. Ce joueur là est en voie de disparition. Pas le numéro, qui aujourd’hui en Serie A est refilé à des attaquants de pointe (Destro à Bologna ou Matri au Sassuolo) ou des remplaçants de luxe (Honda au Milan AC, Jovetic à l’Inter). Des joueurs qui peuvent faire la différence, une fois de temps en temps. Un type de footballeur qui s’exporte de plus en plus sur les côtés, à la manière d’un Messi des débuts ou d’un Ronaldo. Felipe Anderson par exemple à la Lazio, Bernardeschi à la Fiorentina, De Paul à l’Udinese ou Insigne au Napoli (auquel on attribue un maillot 10 fictif quand même). Aujourd’hui ce sont eux les « 10 ». Leur ADN a changé. Le jeune italien de la Viola par exemple est bien loin d’un Antognoni ou d’un Baggio. Seul Riccardo Saponara semble coller aux standards. Un joueur qui suit les énormes traces laissées par les illustres italiens qui l’ont précédé. Reste le colosse de Rome, Totti, qui nous fait l’honneur de remplir nos cœurs de joie et de retarder quelque chose d’inévitable : l’évolution.




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Leo Carta

Rédacteur Juventus



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