Zvonimir Boban, au coeur de l’opération rachat de la FIFA

Par Romain Simmarano publié le 18 Août 2016
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Avec 10 saisons au compteur en Serie A, dont 9 à porter les couleurs du Milan AC, Zvonimir Boban est indiscutablement un visage familier pour le championnat d’Italie. Irrémédiablement attachant, il reste un commentateur écouté de la vie de son ancien club, multipliant les déclarations choc. Il y a peu, alors que Sinisa Mihaljovic était remplacé par Christian Brocchi, il demandait à la società de son coeur de rappeler Paolo Maldini, cette fois aux commandes de l’effectif milanais. Pour lui, une nouvelle étape de sa carrière s’ouvre puisque Gianni Infantino, le nouveau Président de la FIFA depuis février dernier, l’a agrégé à sa nouvelle équipe. D’abord pressenti pour être conseiller d’Infantino, il a finalement été désigné Secrétaire Général Adjoint de la FIFA, dans un contexte forcément explosif.

La FIFA, institution à la dérive

« Ce qu’il y a de scandaleux dans le scandale, c’est qu’on s’y habitue« , écrivait Simone de Beauvoir. Elle ne se doutait certainement pas de la pertinence future de son propos pour la Fédération Internationale de Football. A mesure de révélations, peaux de bananes et luttes d’influence, la bulle a fini par éclater. Le scandale est devenu total, provoquant la chute de deux personnalités fondamentales du football des dernières décennies: Sepp Blatter, président tout-puissant de la Fédération pendant 17 ans, et Michel Platini, légende du football et président de l’UEFA pressenti pour prendre sa place. Perdu. La vérité a balayé avec elle les prétentions de chacun, et fait place à un ordre relativement nouveau. Avec un enjeu fondamental pour Gianni Infantino, l’ancien bras droit de Platini à l’UEFA: redonner ses lettres de noblesse, ou du moins restaurer un semblant de réputation pour une institution présumée incontrôlable, au-dessus des lois. Car la FIFA pèse 1,34 milliard de dollars de réserve financière. Elle est devenue, si l’on en croit son ancien Président Jean-Marie de Havelange décédé avant-hier, un « monstre tentaculaire« . Le défi est donc de taille. Et la question se pose : qu’est allé faire notre indomptable croate dans cette galère ?

Un personnage taillé pour la mission

Mais Boban est Boban. Zvone est un habitué de la castagne et un amoureux du franc-parler. Infantino, vieux briscard des institutions du football, connaît mieux que personne les travers de la maison. Il sait donc qu’en matière de communication de crise, la suspicion de fraude doit être tempérée par une bonne dose de franchise et de transparence presque grossière. L’ancien milanais, qui n’avait pas hésité à frapper un policier lors des émeutes du 13 mai 1990 en marge du match Dimano Zagreb – Etoile Rouge de Belgrade, sera certainement en charge d’une opération mains propres qu’il devra mener avec autorité. Au moins à destination de l’extérieur : pour retrouver sa crédibilité, la FIFA a besoin de têtes brûlées comme Boban qui n’hésiteront pas à pointer ses failles pour mieux montrer qu’elles sont combattues à l’intérieur. Il assistera dans sa mission Fatma Samoura, la nouvelle Secrétaire générale sénégalaise, elle aussi capable en complément de ses compétences de symboliser le renouveau de l’institution. Attention toutefois : même les plus purs et durs peuvent être rattrapés par le vice profond d’une structure bureaucrate. Le caractère est important mais le jeu politique exige aussi beaucoup d’habilité et de capacité de manoeuvre. Ce passionné d’histoire, diplômé de l’Université de Zagreb juste après sa retraite de joueur, ne devrait pas manquer de le garder en tête.




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